
En avril, les romances sont modernes et torrides avec Morgane Moncomble et Ana Huang ou historiques et en costume avec Julia Quinn et Alison Weir, le feel good passe par Lorraine Fouchet, l’engagement par l’histoire d’Édouard Louis et le true crime par l’imagination pas si loufoque de Romain Puértolas.
La dernière allumette – Marie Vareille (LGF)
Éclectique et prolifique, Marie Vareille partage sa plume entre la littérature jeunesse, la chick lit, le feel good et la romance. Avec La dernière allumette, elle s’engage sur une nouvelle voie en s’emparant du sujet grave et brûlant des violences conjugales. Construite sur plusieurs temporalités, l’histoire est celle d’une religieuse atteinte d’amnésie traumatique dont le frère ainé, artiste renommé, est le seul et dernier lien avec le monde extérieur au couvent où elle s’est recluse. Pourtant, le jour où ce dernier lui présente sa nouvelle fiancée, elle ressent comme une menace qui plane sur cette jeune femme
Seasons T3 – Un printemps pour te succomber – Morgane Moncomble (Hugo Poche)
Nouvelle star de la new romance française, Morgane Moncomble raconte des histoires d’amour qui ont toujours pour originalité d’être connectées avec la vraie vie. À la fois intéressée par les sentiments que traversent ses personnages et le milieu où ils évoluent, elle brille par son approche singulière quasi-documentaire de la romance. Après des incursions dans les mondes du poker et du show-business, elle s’est lancé le défi de publier sur une année un roman indépendant à chaque saison. Troisième histoire saisonnière de la bien nommée série Seasons, elle attaque les beaux jours avec Un printemps pour te succomber où il est question d’un mariage blanc entre une fleuriste féministe et un tombeur aux mauvaises manières.
Marked Men – Rule T1 – Jay Crownover (Hugo poche)
Figure rock’n’roll de la New romance américaine depuis plus de dix ans, Jay Crownover s’est imposé grâce à un style garanti sans mièvrerie qui ne néglige pas les émotions. Consacrée à ces bad boys qui font rougir les filles les plus sages, la série Marked Men s’engage à chaque tome sur une partie sentimentale entre un de ces garçons au charisme sulfureux et une demoiselle qui n’a évidemment rien à voir avec lui. Titre de l’épisode et prénom du jeune mâle pour qui l’héroïne en pince, Rule raconte la romance torride entre un tatoueur de caractère et l’ex-petite amie de son défunt frère qu’il a toujours trouvé trop classique à son goût.
Twisted T2 – Twisted Games – Ana Huang (Hugo poche)
Spécialiste émérite du « trope » le plus populaire de l’univers de la romance, Ana Huang flirte depuis pas mal de temps avec le côté obscur de l’amour sans totalement y entrer. Pas complètement dark mais pas du tout feel good, son anthologie Twisted centrée sur des garçons un poil revêches déroule un schéma classique « ennemis à amants » tout en y ajoutant une bonne dose de trope « amour interdit ». Second volet de la série, Twisted Games s’intéresse au cas d’un garde du corps froid et implacable chargé de protéger une jeune et jolie princesse complètement dingue de son charme ténébreux. À lui de ne pas céder à la tentation et de rester professionnel…
Bodyguards T5 – Oscar – Laura S. Wild (Hugo poche)
Combo irrésistible de force virile et de charisme ombrageux, garde du corps représente sans doute un des meilleurs métiers à attribuer à un héros de dark romance. Avec le tome 5 de la série Bodyguards à paraître, le mois d’avril des nouveautés de poche accueille un second « enemies to lovers » à base de gardes du corps. Affichant la couleur sans ambiguïté dès son titre, la série de Laura S. Wild, dont chaque épisode correspond à un agent de sécurité différent, se fixe cette fois sur Oscar, un jeune gorille débutant dans le métier de la protection rapprochée qui va comme ses collègues de la série trouver l’amour auprès de celle qu’il était pourtant censé protéger.
Les Reines maudites T3 – Jeanne Seymour – Alison Weir (Hauteville)
Après Catherine d’Aragon et Anne Boleyn, c’est au tour de Jeanne Seymour d’avoir un épisode à elle dans les romances historiques d’Alison Weir consacrées aux femmes du roi Henri VIII. Troisième des six Reines maudites de la série, elle rejoint le souverain sur le trône onze jours à peine après l’exécution de la précédente épouse. Malgré sa volonté de devenir nonne, elle va devoir abandonner son projet de mariage avec dieu pour assumer un rôle d’enjeu politique qui ne lui va pas du tout.
Les Deux Ducs de Wyndham T1 – Le brigand – Julia Quinn (J’ai Lu)
Depuis le succès monstrueux, sur écran comme en librairie, de la saga Bridgerton, l’américaine Julia Quinn règne en maîtresse absolue sur la romance au temps de la Régence britannique du XIXe siècle. Jamais à court d’idées dans sa zone de confort, elle multiplie les séries spin off ou indépendantes de son best-seller. C’est de cette dernière extraction, étrangère aux Bridgerton, que sont originaires Les Deux Ducs de Wyndham. Premier épisode, Le brigand pose les bases sentimentales et sociales d’une guerre des ducs au sein d’une famille de la haute entre le nobliau en titre que la matriarche rêve de remplacer et un joli cœur qui se prend pour Robin des Bois.
Monique s’évade – Édouard Louis (Points)
Engagé depuis ses débuts en littérature dans un périple autobiographique qui lui a fait écrire des romans sur son père, son frère, ses origines sociales, son homosexualité ou encore à la discrimination et aux violences qu’il a subi, Édouard Louis remet sa mère en lumière trois ans après Combats et métamorphoses d’une femme. Inscrit dans la même veine, mêlant texte politique et geste littéraire, qui caractérise son œuvre, Monique s’évade reprend le fil de la vie d’une femme qui après avoir réussi à fuir la pauvreté et un homme violent se retrouve de nouveau prisonnière d’un déterminisme social qui la ramène inéluctablement dans les bras de mauvais compagnons.
L’Écriture est une île – Lorraine Fouchet (Pocket)
Moins médiatique que certaines de ses consœurs qui écrivent comme elle des romans qui font du bien, Lorraine Fouchet n’en reste pas moins une des plumes feel good les plus appréciées par le public. Avec L’Écriture est une île, elle reprend à nouveau la direction de l’île de Groix pour intégrer cette fois un atelier d’écriture où elle croque les portraits de six personnages aux personnalités singulières, quatre hommes et deux femmes, qui vont de vingt à quatre-vingt ans. Entre les conseils d’écriture avisés de l’écrivaine animatrice, chacun apprend à se livrer par la littérature, levant le voile sur son ou ses secrets les mieux enfouis.
Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès – Romain Puértolas (LGF)
Avec son parcours romanesque tracé au fil de ses passions, Romain Puértolas a trouvé il y a plus de dix ans une forme de stabilité dans l’écriture. Après des débuts placés sous le signe de l’humour loufoque puis une incursion dans le roman noir et le suspense, il propose un livre hybride avec Comment j’ai retrouvé Xavier Dupont de Ligonnès. Dans ce vrai-faux polar true crime, teinté de son habituelle loufoquerie, il satisfait son obsession pour cette affaire en imaginant, dans la peau du policier qu’il était dans la vraie vie, la trajectoire d’un meurtrier qu’il croit fermement toujours vivant.