Le top des nouveautés de mars Polar

Triangle noir – Niko Tackian (Calmann-Lévy)

Depuis la dernière affaire du commandant Tomar Khan, Niko Tackian a déserté les zones obscures de la capitale pour installer ses noires intrigues au grand air, là où la nature joue son rôle. Après le massif du Vercors, une île tropicale et la lande bretonne, l’auteur d’Avalanche Hôtel jette son dévolu sur la très suggestive forêt vosgienne en plein hiver enneigé. Pour Triangle noir, il réunit au cœur du dédale blanc, un flic en pré-retraite, un psychologue ermite et une redoutable femme d’affaire. Convoqués par un mystérieux email anonyme, ces trois personnages qui n’ont à priori aucun lien entre eux vont faire la macabre découverte de deux cadavres privés de certains organes. Le trio se retrouve alors entraîné malgré lui dans une enquête internationale où le pire sera toujours la première des options.

D’entre les morts – Alexis Laipsker (Michel Lafon)

Figure respectée dans le monde du poker français, où son travail de journaliste et de communicant fait l’unanimité, Alexis Laipsker s’impose également titre après titre comme une valeur sûre du thriller. Primé à plusieurs reprises l’année dernière pour son millésime 2023, il publie en mars un sixième roman où l’on retrouve avec grand plaisir son duo fétiche composé de la profileuse Olivia Montalvert et du commissaire Venturi. Dans une ambiance glaçante de rigueur, D’entre les morts met une nouvelle fois les deux héros à rude épreuve face à une affaire criminelle où l’ignoble se dispute à l’indicible. Pour reprendre son souffle dans cet océan de noirceur, on peut compter sur les punchlines gouailleuses et l’humour pince-sans-rire qui font le sel de leurs échanges.

Et chaque fois mourir un peu, Tome 1 : Blast – Karine Giebel (Recamier)

Autrice phare du polar français, Karine Giebel connaît un succès qui va désormais bien au-delà des frontières hexagonales. Traduits en une dizaine de langues, ses romans ont pour point commun de mettre les enjeux psychologiques et le facteur humain au centre d’intrigues savamment construites et au suspense implacable. Treizième opus ouvrant un nouveau cycle, Et chaque fois mourir un peu installe un personnage de chevalier blanc, soldat humanitaire de la Croix-Rouge internationale luttant contre la barbarie aux quatre coins de la planète à la seule force de ses convictions, de son courage et de l’adrénaline qui le pousse à prendre tous les risques. La conscience sans cesse malmenée par sa soif de justice, Gregory va pourtant commettre l’irréparable…

Le Chat du bibliothécaire, Tome 7 : Le Chat de la discorde – Miranda James (J’ai Lu)

Détail pas banal pour être signalé, Miranda James n’est pas une autrice mais un romancier originaire du Mississippi qui voue depuis toujours une véritable passion aux romans à énigmes. Après de brillantes études de bibliothéconomie (spécialité relevant de l’organisation et de la gestion des bibliothèques) prolongé par un riche parcours professionnel, Dean James, de son vrai nom, conjugue enfin son amour du mystère, son expertise, et sa tendresse pour les félins domestiques, en créant en 2010 une série cosy crime explicitement baptisée Le Chat du bibliothécaire. Pour Le Chat de la discorde, septième tome à paraître en France sur quatorze disponibles aux USA, Charlie Harris et Diesel, respectivement bibliothécaire de l’université d’Athena et son chat, se retrouvent cette fois à enquêter sur le meurtre de leur détestable nouveau patron.

Tempête sur Kinlochleven – Peter May (Rouergue)

Ancien scénariste et producteur de télévision, l‘écossais Peter May se consacre depuis une vingtaine d’années exclusivement à la littérature. Partageant sa vie entre la France où il vit et sa fascination pour la Chine où il a étudié les affaires criminelles du pays, il publie en 1999 le premier tome d’une série qui lui valut d’être honoré par l’association des auteurs de polars de Pékin. Après ce cycle chinois, il décide de rapatrier son inspiration du côté de son Écosse natale pour une nouvelle série qui connut un fort succès international. Polar crépusculaire à tendance cli-fi à paraître en mars, Tempête sur Kinlochleven, son nouveau roman, se situe dans un futur proche marqué par les effets du dérèglement climatique. Un flic de Glasgow à qui il ne reste que quelques mois à vivre y prend la direction des Highlands pour enquêter sur la mort d’un journaliste retrouvé prisonnier des glaces. Et par la même occasion, rencontrer sa fille qu’il n’a pas revu depuis dix ans.

À pleurer tout nous condamne – Cécile Cabanac (Fleuve éditions)

Journaliste de presse écrite puis à la télévision, Cécile Cabanac passe à la réalisation de documentaires et signe plusieurs épisodes de Faites entrer l’accusé. Cette expérience sur la plus célèbre émission true crime de la télévision française va lui permettre de plonger dans les coulisses des grandes affaires criminelles et stimuler son envie d’écrire des polars. En 2019, elle passe à l’acte en publiant le premier épisode des enquêtes de Virginie Sevran. À pleurer tout nous condamne, son cinquième roman et second hors série, s’intéresse à la quête de vérité d’une jeune femme au bout du rouleau partie se ressourcer dans la maison familiale d’une tante mystérieusement disparue vingt ans plus tôt. En voulant enquêter sur cet événement qui a marqué son enfance, elle va malgré elle réveiller de sombres secrets.

Le Mystère des îles – Kathy Reichs (Robert Laffont)

Anthropologue de formation et experte en médecine légale de renommée internationale, Kathy Reichs écrit d’excellents romans policiers quand elle ne court pas la planète pour donner des conférences sur la police scientifique. N’étant jamais mieux servi que par soi-même, elle produit la série TV Bones qui n’est autre que l’adaptation de ses romans consacrés à l’anthropologue judiciaire Temperance Brennan. Vingt-deuxième épisode de la série, Le Mystère des îles met la légiste au cœur d’une étrange affaire de disparitions sur un archipel britannique au large des Bahamas. Là, des touristes meurent ou se volatilisent depuis des années dans des conditions atroces ou au mieux mystérieuses. Seule capable de déchiffrer les étranges indices qui jalonnent l’enquête, Tempe pourrait bien être la prochaine victime.

Duel – Frank Leduc (Belfond)

Après avoir partagé la couverture de quatre recueils de nouvelles avec trois amies autrices, Frank Leduc publie aujourd’hui son quatrième opus solo. Page-turner diabolique mettant à l’épreuve les nerfs des amateurs de thrillers les plus chevronnés, Duel débute par la disparition irrationnelle de deux cars scolaires remplis de soixante-dix enfants en route pour les pistes de ski. Une semaine plus tard, alors que l’enquête piétine et que l’affaire met en ébullition tous les médias français, le ravisseur contacte la police pour exiger de ne communiquer qu’avec une novice qui vient d’être engagée par le RAID. N’est-elle qu’un pion dans le jeu pervers du criminel ou existe-t-il un lien entre eux ? C’est à cette question capitale que devra répondre le commissaire chargé d’élucider une affaire qui défie l’entendement.

Jackdaw – Daniel Cole (Robert Laffont)

Très engagé contre les maltraitances animales, l’anglais Daniel Cole n’a pas les mêmes égards envers ses congénères humains qu’il prend un malin plaisir à brutaliser. Il donne d’ailleurs le ton dès le terrifiant et radical Ragdoll, première enquête de l’inspecteur « Wolf » Fawkes, où un tueur en série se prend pour le baron Frankenstein en recomposant un corps à partir de six cadavres. Trois ans après avoir pénétré le cerveau d’un psychopathe figeant ses victimes dans les postures de statues célèbres, l’ancien ambulancier devenu écrivain est de retour avec Jackdaw, premier tome d’un nouveau cycle qui devrait confirmer s’il le fallait encore son talent de créateur de cauchemars.

Serrer les dents – Marie-Laure Brunel-Dupin (Hachette)

Colonel de gendarmerie pionnière du profilage en France, Marie-Laure Brunel-Dupin dirige la Division des affaires non élucidées et écrit des polars féminins et nuancés associant la profondeur des personnages et la dimension psychologique des intrigues à la technicité des investigations. Après avoir installé l’année dernière une héroïne qui pourrait être son double, elle est de retour en mars avec Serrer les dents, la seconde enquête de Mina Lacan. Côté pile, sa profileuse de choc et son équipe d’experts traversent le territoire pour élucider coup sur coup un double meurtre en Alsace et une série de viols sur la Côte d’azur. Côté face, on replonge avec grand plaisir dans les drôles d’histoires de famille d’une jeune gendarme pas comme les autres.

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