Expositions, publicités, produits dérivés… Marie-Antoinette, la plus autrichienne de nos reines françaises, est devenue une icône pop. Une image entre glamour et martyre qui a notamment été forgée par les nombreux films et séries dont elle est l’héroïne et l’égérie. Retour sur quelques-uns de ces joyaux.
Quand le Docteur Quinn revêt la couronne
En 1989, pour célébrer le bicentenaire de la prise de la Bastille, sort sur nos écrans une superproduction, La Révolution française. Un diptyque en deux parties (Les Années lumière, Les Années terribles) qui demeure à ce jour l’une des plus fidèles reconstitutions de cette période de notre Histoire. Le casting est au diapason, avec une pléiade de stars françaises et internationales, comme Christopher Lee, Claudia Cardinale ou Sam Neill. Pour incarner Marie-Antoinette, Jane Seymour, ancienne James Bond girl de Vivre et laisser mourir et future héroïne de la série culte Docteur Quinn, femme médecin. Elle forme ici un couple dépareillé avec Jean-François Balmer en Louis XVI placide.
Quand Marie-Antoinette joue les seconds rôles
Dans Jefferson à Paris, James Ivory réalise un biopic précis de Thomas Jefferson. Le futur président des États-Unis est alors ambassadeur à la cour de France, entre 1785 et 1789. Il a donc largement côtoyé le couple royal. Pour ce film en costumes, Ivory a choisi un casting glamour. Aux côtés d’un Nick Nolte emperruqué, Gwyneth Paltrow ou encore Greta Scacchi. Pour incarner Louis XVI et son épouse, deux acteurs français plus âgés que leurs personnages se donnent la réplique : Michael Lonsdale et Charlotte de Turckheim, dans l’un de ses rares rôles dramatiques.
Une reine en fuite
La fuite de la famille royale, arrêtée à Varennes en juin 1791, signe pour elle le début de la fin. La confiance sera définitivement rompue avec le peuple français. Un événement de quelques jours retranscrit dans le film franco-italien La Nuit de Varennes par Ettore Scola. Louis XVI prend les traits de Michel Piccoli et Marie-Antoinette, ceux d’Éléonore Hirt, épouse à la ville de Piccoli. Un film ambitieux dans lequel on retrouve également Marcello Mastroianni, Jean-Louis Barrault et Harvey Keitel. Ou la confusion des sentiments d’une reine entre volonté de vivre à tout prix et retour cruel à la réalité.
Une des plus grandes affaires de notre Histoire
Autre événement marquant dans la vie de Marie-Antoinette, la fameuse Affaire du collier qui a largement entaché la monarchie. Marcel L’Herbier en a fait un film en 1946, sobrement intitulé L’Affaire du collier de la reine, s’appuyant autant sur des faits réels que de la fiction pure. C’est donc une Marie-Antoinette dans la tourmente que l’on retrouve ici, interprétée par Marion Dorian, même si la véritable héroïne de l’histoire n’est autre que la comtesse Jeanne de La Motte-Valois, une aventurière sans scrupules par qui le scandale est arrivé.
Marie-Antoinette version manga
À l’origine, le manga La Rose de Versailles, devenu depuis Lady Oscar et créé en 1972 par Riyoko Ikeda. On y suit le destin d’une jeune Marie-Antoinette fraîchement arrivée à la cour de Versailles et protégée par un officier de sa garde personnelle, Oscar, une femme élevée comme un garçon. Un manga adapté une première fois par Jacques Demy en 1979 dans le film Lady Oscar avec Christine Böhm dans le rôle de Marie-Antoinette, avant de devenir une série animée diffusée en France en 1986. La reine y apparaît frivole et espiègle, à l’opposé d’Oscar prête à se sacrifier pour elle au moment où la Révolution française éclate.
Une reine enfin germanique
Dans Les Adieux à la Reine de Benoît Jacquot, adaptation du roman éponyme de Chantal Thomas, c’est une Marie-Antoinette que l’on découvre dans son intimité. Elle y noue une amitié amoureuse avec la belle Gabrielle de Polignac, sous les yeux de sa lectrice prenant les traits de Léa Seydoux. Surtout, pour la première fois, la reine d’origine autrichienne parle français avec un accent germanique. Et pour cause, elle est interprétée par l’Allemande et francophile Diane Kruger. Elle y met tout son talent pour dépeindre une reine à la fois glaciale et cajoleuse.
Marie-Antoinette en égérie Ladurée
Sofia Coppola aime dépeindre les jeunes femmes évanescentes qui s’ennuient. Elle ne pouvait trouver meilleur modèle que la reine de France sacrifiant sa jeunesse et sa beauté pour des plaisirs sans lendemain. Dans Marie-Antoinette, Kirsten Dunst court dans les jardins du château de Versailles en Converse, se gave de macarons Ladurée, joue aux cartes et s’éprend du comte de Fersen alias Jamie Dornan, sur des airs de Vivaldi et des Strokes. Un film pop et baroque qui fit une apparition remarquée au Festival de Cannes en 2006.
Une reine en série
Conçue comme un conte de fées à l’envers, la série Marie-Antoinette signée Guy Lefranc et diffusée sur TF1 en 1975, vient enfin de sortir en coffret DVD. Une véritable fresque historique en quatre épisodes distincts, dans laquelle la reine se conduit en enfant gâtée et en femme fatale, avant de devenir une véritable héroïne courageuse et tragique dans les dernières années de sa vie. De son côté, Canal+ a annoncé la production d’une autre série consacrée à Marie-Antoinette dont on ignore encore tout. Une reine qui n’a pas fini de faire parler d’elle.