Est-ce la nostalgie d’une époque révolue où triomphait le cinéma de Spielberg, où l’on retournait vers le futur, affrontait des Gremlins et jouait aux Goonies ? Toujours est-il que les années 1980 continuent de hanter le cinéma d’aujourd’hui, comme dans le dernier film de François Ozon, Été 85, au point de devenir le théâtre d’histoires extraordinaires, tragiques ou super-héroïques.
Donnie Darko
C’est sans doute l’un des films les plus étranges des années 2000. Instantanément culte, Donnie Darko de Richard Kelly est sorti en 2001 et a révélé Jake Gyllenhaal en adolescent perturbé, jamais à court d’hallucinations. Ces dernières lui permettent d’ailleurs d’échapper à la mort, modifiant ainsi la destinée du monde entier. Entre boucles temporelles, images oniriques et chronique de l’Amérique de la fin des années 1980 (l’action se déroule en 1988), Donnie Darko est un objet filmique non identifié, porté aux nues par la génération des Millennials. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a épluché les théories de fans qui l’entourent…
American Psycho
Quand Bret Easton Ellis publie American Psycho en 1991, c’est le choc. Roman fleuve autour d’un tueur en série qui narre ses exploits sadiques avec moult détails, il s’agit aussi et surtout d’une chronique des années Reagan et du capitalisme à tout crin. Ici, les années 1980 s’écoulent entre soirées mondaines cocaïnées sur fond de tubes d’INXS et sont parfaitement retranscrites dans le film American Psycho. Sorti en 2000, Christian Bale y livre une interprétation glaciale en Patrick Bateman, psychopathe aussi brillant pour parler de la finition des cartes de visite que pour jouer de la hache.
Ça
Ça, le chef-d’œuvre de Stephen King qui avait terrifié les coulrophobes du monde entier, avait déjà été adapté pour la télévision. Le réalisateur Andrés Muschietti, fan du roman original, décide d’en proposer sa version en 2017. Dans une esthétique très Stranger Things (avec d’ailleurs le comédien Finn Wolfhard qui en est issu), on retrouve une Amérique insouciante où les enfants peuvent faire du vélo en bandes façon Goonies. Seule différence, ils sont poursuivis par un clown sanguinaire venu des Enfers. Muschietti en fait deux films fleuves, Ça et Ça : Chapitre 2, soit plus de cinq heures de grand cinéma horrifique, dont on vous parle plus en détails dans Ça est revenu, le remake qu’on n’attendait plus et à travers les meilleures théories de fans.
Le Traître
Quand les Italiens traitent des années 1980, ils le font sous le prisme de leur actualité brûlante, celle de la guerre intestine du Cosa nostra, la mafia du sud du pays. C’est ce dont se fait l’écho le dernier film de Marco Bellocchio, Le Traître, qui brigua la Palme d’or en 2019. Il y traite du fameux Maxi-Procès de Palerme, du juge Falcone et du chef de la mafia Tommaso Buscetta. La drogue et le sang coulent à flot dans ce film fleuve, ancré dans une réalité à la fois sordide et théâtrale.
Billy Elliot
Angleterre, 1984 : un jeune garçon de 11 ans dont le père est mineur, comme tous les hommes des environs, remise ses gants de boxe pour revêtir des chaussons de danse classique. Une révélation. Porté par les tubes des groupes T-Rex ou The Clash, Billy Elliot est une ode à la tolérance et à la liberté signée Stephen Daldry, révélant le talent du jeune Jamie Bell. Sorti en 2000, le film est devenu depuis l’une des comédies musicales les plus lucratives de tous les temps, sur des musiques signées Elton John.
Pride
Les années 1980 sont également marquées par l’épidémie de Sida qu’on accusait encore à l’époque d’être un cancer homosexuel. La comédie sociale Pride de Matthew Warchus s’inscrit en pleine période de grève des mineurs, alors en opposition à la politique intransigeante de Margaret Thatcher. Ou comment homosexuels en jeans moulants et mineurs en bleus de travail, ont réussi à unir leurs forces pour se faire entendre et s’opposer au gouvernement. Le tout, porté par une bande originale dans laquelle on retrouve des grands hits de Queen, des Pet Shop Boys ou encore de Culture Club et Wham.
Camille redouble
Nul besoin d’effets spéciaux pour Noémie Lvovsky afin de retourner dans le futur. Dans Camille redouble, après une soirée de Saint-Sylvestre arrosée, l’actrice-réalisatrice quitte 2008 pour se retrouver en 1985, tout en conservant son apparence d’adulte. Et sur les musiques de Bananarama, Barbara et Gaëtan Roussel, elle goûte à nouveau aux boums électrisantes que ne renierait pas Sophie Marceau, n’hésitant pas à porter des tenues colorées improbables et à ressortir son carnet de correspondance. Camille redouble a battu le record du plus grand nombre de nominations aux César en 2013… dont, évidemment, celui des Meilleurs costumes.
Été 85
Adapté du roman La Danse du coucou d’Aidan Chambers qui l’avait tant séduit quand il était adolescent, Été 85 est le dernier film en date de François Ozon. Comme son nom l’indique, il se situe le temps d’un été, en 1985, et raconte l’amitié trouble et fusionnelle entre deux adolescents, magnifiée par la chanson In Between Days de The Cure. Entre comédie romantique saveur barbe à papa et fait divers sordide, Été 85 rappelle les premières amours à la lisière de l’âge adulte et des responsabilités.
Wonder Woman 1984
Qui l’eût cru ? Le nouveau film des aventures de Wonder Woman va nous permettre d’admirer la plantureuse amazone version choucroute sur la tête et vestes à épaulettes, façon Working Girl. Wonder Woman 1984 place en effet la super-héroïne pendant l’année ayant vu naître notamment Gremlins, L’Histoire sans fin et SOS Fantômes. Mais point d’insouciance pour Gal Gadot qui va encore avoir fort à faire pour éviter la fin du monde provoquée par deux super-vilains. En salles le 30 décembre prochain.
