Décryptage

Réenchantons la vieillesse !

10 décembre 2025
Par Maryse Bourdin
Réenchantons la vieillesse !

On gagne des années de vie, pourtant vieillir effraie encore. Une angoisse souvent décuplée pour les femmes, frappées par la « double peine » du sexisme et de l’âgisme. Heureusement, les lignes bougent ! Essais militants, récits intimes ou BD lumineuses : les auteurs s’attaquent enfin à ce dernier tabou. Voici les lectures indispensables pour déconstruire les préjugés, se réapproprier son corps et enfin réenchanter la vieillesse.

Les seniors ont un rôle essentiel dans le fonctionnement de la société. Ils occupent une place particulièrement importante dans la vie familiale, citoyenne, associative, culturelle, syndicale et politique et contribuent à la vie économique du pays. Mais quelle image a-t-on de nos « vieux et de nos vieilles » ?

L’image d’antan de la vieillesse ne s’applique plus aux seniors d’aujourd’hui mais qu’en est-il de l’opposition de la vieillesse masculine et de la vieillesse féminine ?

Il est aussi important de s’interroger sur les différences genrées, sur les représentations de la vieillesse en général, et comment de façon beaucoup plus pernicieuse on évince, voire invisibilise les femmes vieillissantes.

On assigne des rôles aux hommes et aux femmes. On observe dans ces interactions sociales qu’en général, les individus portent un regard négatif sur la vieillesse.

L’âgisme au féminin : déconstruire la double peine

Le mépris et la crainte de la société se fixent plus que de raison sur le vieillissement physique des femmes. Celles-ci, plus que les hommes, subissent des injonctions totalement aliénantes. Plus largement, on peut dire que les femmes de tous âges sont soumises, directement ou non, à des injonctions de beauté, à un certain regard masculin. Cette hégémonie du regard masculin édicte ses propres critères de beauté et dessine des frontières entre les femmes qui sont encore « bonnes » ou pas, pour le dire très platement. Ainsi, les stéréotypes et les normes sont – notamment véhiculés par des médias, parmi lesquels le cinéma, la publicité et la télévision, Internet – largement dominés par le regard masculin.

Cela commence par des rides, la vue qui baisse, la peau qui tombe un peu. Les regards qui ne vous regardent plus, des “Madame”, l’impression d’appartenir à une nouvelle catégorie. Vieillir est violent pour une femme. Mais l’âge peut aussi offrir une nouvelle possibilité de soi, une liberté nouvelle.

Vieillir n’est une partie de plaisir pour personne mais l’affaire est particulièrement cruelle pour les femmes.  Dans une société qui associe la féminité à la jeunesse, les femmes sont des denrées périssables alors que l’expérience renforce les qualités prétendument viriles – compétence, autonomie, maîtrise de soi. Bref, les femmes n’ont rien à gagner en vieillissant, et tout à perdre. 

La seule chose qui semble changer avec le temps c’est la définition d’un certain âge, 40 devient le nouveau 30, 50 devient le nouveau 40… Mais si la frontière recule, l’idéologie reste la même : le vieillissement des femmes est un vilain sujet, un tabou à contourner.

Simone de Beauvoir, dans son essai intitulé La vieillesse, a saisi comme objet d’étude philosophique le thème de la vieillesse et en a fait un ouvrage fondamental dans lequel elle propose une réflexion globale sur le vieillissement ; elle examine les expériences et enjeux spécifiques auxquels les personnes âgées, et en particulier les femmes âgées, sont confrontées.

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Lorsqu’elle parle de ce sujet tabou, dont peu se saisissaient, elle écrit « Quand j’ai dit que j’y consacrais un livre, on s’est le plus souvent exclamé :  » Quelle idée ! C’est triste ! C’est morbide ! « C’est justement pourquoi j’ai écrit ces pages. J’ai voulu décrire en vérité la condition de ces parias et la manière dont ils la vivent, j’ai voulu faire entendre leur voix ; on sera obligé de reconnaître que c’est une voix humaine. »

Son point de départ est de prendre la dimension « objective » de la vieillesse : comment elle est perçue dans l’histoire des sociétés, et sa dimension « subjective » : comment celle-ci est vécue par les vieux, l’écart entre notre âge biologique objectif et la manière dont nous la percevons nous-mêmes.

Simone de Beauvoir remet en question les stéréotypes, préjugés et discriminations liés à l’âge avancé. Elle analyse les différentes manières dont la société traite les personnes âgées, notamment en les marginalisant, en les infantilisant ou les invisibilisant.

Elle explore les aspects psychologiques du vieillissement et souligne l’importance de la liberté individuelle et de l’autonomie tout au long de la vie, en rejetant l’idée selon laquelle la vieillesse serait une période de déclin inévitable.

En bref, un livre de 800 pages très complet pour comprendre ce sujet si fondamental !

« À partir de 50 ans, les femmes développent un super-pouvoir, elles deviennent invisibles. »

On constate que les hommes « d’âge mûr » sont plus valorisés que les femmes du même âge. En général, le cheveu blanc ne leur ôte pas les pouvoirs sociaux, économiques, politiques et symboliques, mais au contraire leur donne un nouveau laisser-passer aux postes supérieurs.

Les femmes vieillissantes sont sous représentées dans la société et quand on n’est pas représenté, on n’existe pas.

Questionner la représentation des femmes de plus 50 ans dans la société, c’est forcément questionner les rapports de domination entre femmes et hommes de n’importe quel âge, car ce sont les mêmes mécanismes sexistes qui se manifestent. Notre société évolue et ses représentations sont à la traîne. Il est urgent d’agir ! La société doit nourrir différemment l’imaginaire collectif et ainsi, par effet de miroir, permettre de lutter contre la double peine : sexisme et âgisme.

Renforcer la visibilité des femmes de 50 ans et plus largement la représentation du vieillissement – d’autant plus que les démographes ne cessent de nous rappeler l’allongement de la durée de vie – est nécessaire. Notre société évolue et ses représentations semblent cruellement à la traîne.

Un préjugé tenace considère que les femmes vieilliraient plus mal ou plus vite que les hommes. Et il n’est évidemment nulle question de sénilité, de vieillissement intellectuel ici, mais bien d’apparence physique.

Quelques livres pour mieux comprendre et déconstruire un des derniers tabous autour du corps des femmes : l’âge et la ménopause.

Écrit par une journaliste qui enquête à partir de son vécu personnel et ne prétend donc pas rédiger un documentaire. Avec humour, elle aborde les sujets dont il vaut mieux être avertie une fois la quarantaine arrivée. Un ouvrage qui fait du bien !

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La journaliste dénonce le traitement différencié des hommes et des femmes face au vieillissement, quand les rides et les cheveux blancs font des premiers des créatures séduisantes et rendent les secondes bonnes pour la casse. Elle décrypte aussi l’obsession des hommes pour les femmes plus jeunes et encourage ces dernières à se débarrasser de la pression du regard masculin sur leurs corps.

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L’autrice revient sur les conséquences de l’affaire Weinstein et montre comment ce scandale s’inscrit dans un mouvement de réappropriation par les femmes de leur corps dans ses dimensions intimes. Elle analyse, en tant que philosophe et en tant que femme, des faits universels comme les règles, la maternité et le non-désir d’enfant, les seins, la sexualité, le passage de la cinquantaine et la ménopause…

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Avec humour et sans tabou, Marie Pavlenko et Joséphine Onteniente racontent le corps féminin au moment de la ménopause, une étape que toutes les femmes vont devoir affronter ! Ce n’est pas une maladie, elle fait partie de la vie féminine. Ce roman graphique nous en montre les aspects avec humour, gravité et sensibilité.

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Un essai qui nous invite à sa manière à mieux nous aimer, au fur et à mesure que nous avançons dans la vie et dans l’âge. Il nous aide à mettre en perspective les injonctions contradictoires dont nous faisons souvent les frais et à mieux habiter notre corps, qu’il soit ridé, un peu ou pas encore.

Ne pas se dire qu’il est « trop tard », réfléchir non pas à ce que le temps qui passe nous inflige mais à ce que nous voulons faire du temps qu’il nous reste.

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Marie Charrel s’attaque aux préjugés de l’âgisme et du sexisme qui pèsent sur les femmes vieillissantes. L’autrice s’intéresse au troisième et au quatrième âge des femmes, cette moitié du genre humain à qui son corps rappelle, plus précocement qu’à l’autre sexe, que le temps passe. N’a-t-on jamais parlé d’horloge biologique à un homme ? Non. C’est tout dire, et l’auteur de se demander : en quoi l’expérience féminine diffère-t-elle ? Peut-on cerner les raisons du « double standard » à l’œuvre en matière d’âge ? Qu’est-ce que vieillir pour les femmes ? Une partie du féminisme encore peu évoquée mais plus qu’important et nécessaire. Les témoignages donnent envie de vieillir avec autant de flamboyance !

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Avec Les flamboyantes, Charlotte Montpezat met en lumière le traitement des femmes de plus de 50 ans dans notre société, brisant ainsi le tabou de leur invisibilisation. Un essai très accessible, mêlant histoire personnelle et solides références mais aussi études et témoignages divers.

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Témoignage : traverser la vieillesse

Isabelle de Courtivron a décidé elle aussi de parler de la vieillesse dans L’été où je suis devenue vieille : un court récit sous forme d’éloge à la vie.

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Les années passent, et puis un jour, on se dit que la fin de la vie approche. Que les années qu’il nous reste sont moins nombreuses que celles qui se sont écoulées ; que le corps est marqué par les douleurs et bonheurs du passé ; que la fin est proche et qu’il faut faire le bilan de ce qu’on a été et de ce que nous sommes. La narratrice et autrice réalise que son corps n’est plus le même qu’avant. À soixante-treize ans, pendant l’été, elle retrace son existence à travers les textes littéraires.

C’est aussi une petite traversée de l’Histoire. Celle du féminisme, des années 60 et 70 ou encore de son histoire personnelle, celle qu’elle a tenté de construire, et de son identité qu’elle a essayé de se fabriquer et de trouver. Elle souhaite transmettre, de la même façon qu’elle a pu le faire en tant qu’enseignante de littérature. Ainsi, l’ouvrage est chargé de références littéraires qui s’entrecroisent et donnent envie de découvrir de multiples univers.

Tout au long de cette biographie, Isabelle de Courtivron se livre sur les décalages qu’elle ressent dans la société. Elle parle notamment de celui avec les nouvelles technologies, qui vont trop vite : applications, réseaux sociaux, tout ce monde que la jeune génération maîtrise. Elle tente de comprendre ces nouveautés, sans pour autant les maîtriser totalement.

Autre décalage, celui avec son propre engagement. Féministe de la première génération, elle s’est battue pour de nombreux droits. Elle ne dénigre pas les nouveaux mouvements féministes, elle souligne cependant qu’elle ne les comprend plus. Et ce décalage est aussi présent pour ses lecteurs et lectrices d’une autre génération. Elle met en dualité les avis que les jeunes générations peuvent avoir sur les vieilles générations, et inversement. Lorsque l’autrice était jeune, elle était souvent en désaccord avec la génération de ses parents. Maintenant, elle est passée de l’autre côté, celui de l’invisibilité, de la vieillesse. Malgré son besoin de partager et de transmettre, elle vit désormais dans une époque où elle ne trouve plus sa place.

« Est-ce cela la vieillesse, non seulement accepter d’être invisible aux yeux des autres, les hommes, les jeunes, mais participer pleinement à cette invisibilité en se cachant, en cachant son corps et ses rides ? » Isabelle de Courtivron

C’est la solitude exprimée qui frappe à la lecture. Elle a été entourée d’amis, de proches, de connaissances ; elle s’est engagée, affirmée. Cependant, n’ayant pas pris la même direction que ses amis (pas de mari, pas d’enfant), c’est la solitude qui pèse lorsqu’on referme le livre. Même si elle ne semble pas malheureuse, ce récit n’est pas joyeux, car il met en avant une évidence : toute vie à une fin. Depuis peu la parole autour de la vieillesse se « libère » mais il y a encore trop peu de témoignages sur cette partie de la vie. Et qui dit méconnaissance sur un sujet dit peur : peur de ne plus maîtriser son corps, peur de perdre la mémoire, peur d’être effacé de la société, peur de disparaître alors que nous vivons toujours.

Ainsi, ce livre est un éclairage sur la vieillesse pour les jeunes générations, comme pour les moins jeunes. C’est par le biais de la sagesse, de l’humour et de l’autodérision qu’Isabelle de Courtivron nous parle de la vie, des relations humaines et de la vieillesse. Son œil et sa plume son ceux d’une femme indépendante.

Vers une vieillesse positive : la fiction réparatrice

Vieillir, ce n’est pas être vieux, Vieillir, dit-elle de Martine Boyer-Weimann distingue soigneusement le processus du vieillissement et l’état de vieillesse auquel la personne âgée est assignée, toujours par les autres. Il différencie les étapes de ce processus, jusqu’au moment où vieillir devient « un boulot à plein temps ». Cet essai met l’accent sur l’invisibilisation de la vieillesse, un tabou pourfendu par Simone de Beauvoir.

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Comment vieillit-on et surtout est-il possible de bien vieillir ? La littérature et les arts offrent sur le vieillissement une perspective très différente de celle de la médecine. L’essai associe le vieillissement à l’activité créatrice, au surcroît de vie et de sensations, à l’humour plus qu’aux maladies du corps et de l’esprit, même si celles-ci ne sont pas ignorées, notamment la maladie d’Alzheimer.

La restitution de l’expérience de la vieillesse se heurte toutefois à ce que Beauvoir nommait : « l’irréalisable », point de départ de l’essai. Comme la mort, la vieillesse est en effet donnée par autrui. Or, la littérature propose justement des récits d’expériences du vieillissement, narrés par les écrivains à leur propre sujet ou celui de leurs proches. L’irréalisable devient ainsi un « réalisé » en littérature.

Notons tout d’abord que l’expérience du vieillissement n’a pas toujours à voir avec l’âge : l’introduction et la première partie évoquent ainsi malicieusement des impressions de très jeunes femmes, à commencer par Duras, qui s’est vu vieillir à l’âge de dix-huit ans.

Ce livre témoigne-t-il d’une révolution morale dans la façon d’aborder la vieillesse ? Je n’en suis pas certaine, même si une telle révolution est assurément souhaitable. La même maltraitance et invisibilisation similaire à celles décrites par Beauvoir en 1970 sévissent aujourd’hui, comme le constate Victor Castanet dans Les fossoyeurs.

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Martine Boyer-Weimann a indéniablement gagné son pari de ne pas « attrister » ses lecteurs et quand bien même un tel ouvrage obligerait ceux-ci à anticiper leur propre vieillissement, il s’apparente à une passerelle plutôt rassurante, confirmant la puissance de la littérature à offrir un nouveau regard sur l’intelligence, la joie et la douceur du vieillir.

Faire une bande dessinée sur la vieillesse, sur les personnes âgées en EPHAD, Séverine Vidal l’a fait et magnifiquement, accompagnée par Victor L. Pinel aux dessins délicats et épurés. Ce bijou se nomme Le plongeon.

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Quand Yvonne arrive en maison de retraite, après avoir vendu sa maison, et pense avoir laissé ses souvenirs avec, elle se prépare à une vie faite d’ennui et de laideur. Mais Yvonne a du caractère. L’infantilisation dans laquelle on la place, ce n’est pas pour elle, les jeux idiots, non plus. Alors, avec quelques nouveaux amis, et son nouvel amoureux, Yvonne va se créer des instants de liberté et de joie.

Le propos est traité sans tabou, avec subtilité et intelligence. Cette histoire nous renvoie à nos propres questionnements pour appréhender une étape finale qui pour tous et toutes restera toujours difficile à prédire et à anticiper avec sérénité… Cette BD n’hésite pas à montrer les rides, les cannes, les corps flétris… Qu’importe, ce n’est pas le sujet. Le sujet, c’est le bonheur de finir sa vie dignement, en profitant des derniers instants pour se faire plaisir, rire, aimer. Un beau message d’espoir !

Sur le même thème, existent deux autres BD magnifiquement dessinées par Aimée de Jongh.

Avec tendresse, cet album explore le tabou de la vieillesse en décrivant l’aventure de Josy qui, malgré son âge et ses contraintes, va retrouver goût à la vie, au plaisir et à la curiosité affirmant qu’il n’est jamais trop tard pour être heureux. Cette BD met en lumière la vie d’une femme à l’orée de la retraite, coincée entre injonctions sociales, charges familiales et fatigue d’une existence passée à faire pour les autres. Le scénario raconte une émancipation lente, bancale, mais sincère en évitant les clichés. Un roman graphique délicat et pudique. Très réussi !

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Zidrou nous sort une BD sans complexe sur le troisième âge, la solitude, ce qui semble inéluctable et pourtant… C’est beau, c’est triste, c’est sombre et pourtant plein d’espoirs, c’est une BD humaine qui nous parle du temps qui passe.

S’intéresser aux sentiments des « vieux », poser la question de l’amour, du désir des personnes qui, arrivées à un certain âge, doivent parfois réapprendre à aller vers l’autre, apprendre à se découvrir, à vivre avec un corps qui n’est plus aussi séduisant qu’avant, du moins en apparence.

Le dessin est vivant, délicat et donne beaucoup de douceur à ce récit. Aimée de Jongh dessine les corps avec beaucoup de réalisme, c’est très juste. Son trait nous montre avec délicatesse les corps qui changent avec le temps, c’est beau, dur et tendre.

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Le corps n’abdique pas : éloge du désir persistant

La sexualité de la personne âgée reste un sujet encore tabou. Cependant, pour ceux qui sont concernés par l’avancée en âge, la sexualité reflète leur image et conforte leur plaisir de vivre : le retour vers des temps plus heureux alors qu’ils sont souvent confrontés à un déclin physique.

Dans La sexualité ne prend pas sa retraite de Sébastien Landry, il s’agit de redécouvrir son corps pour mieux vivre avec : même s’il change, une vie sexuelle épanouie est toujours possible. En dépit des modifications corporelles et psychologiques qu’il engendre, le vieillissement est aussi un moment privilégié pour apprendre à s’aimer autrement.

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L’œuvre pose un constat : pour retrouver sommeil et bien-être, pour lutter contre la dépression et reprendre possession de son corps, pour le lien et l’intimité : la sexualité n’est pas réservée à celles et ceux qui sont jeunes, beaux et en bonne santé.

Très complet, l’ouvrage détaille tout d’abord les effets du vieillissement sur la sexualité, que ce soit sur le plan physique ou psychique. Puis, aborde la sexualité après 50-60 ans : quelles idées reçues circulent ? Quelles limites la société lui impose ? Comment respecter l’intimité et la sexualité des aînés ?

Vieillir ne signifie pas l’arrêt de la sexualité. Même si le corps change, une vie sexuelle épanouie est toujours d’actualité. Il n’y a pas d’âge pour une sexualité épanouie et assumée et le désir a le droit d’exister après 50, 60, 70, 80 ans et plus encore…

Sous la forme de questions-réponses, Sébastien Landry répond dans ce livre à toutes vos interrogations

  • Quels sont les bienfaits du sexe, à tout âge ?

Des relations sexuelles épanouies libèrent chez l’individu des hormones dites du bien-être. Elles apportent un relâchement musculaire suivi d’un sentiment de détente. Le sexe est une pulsion de vie. Conserver une sexualité est aussi une manière de rester en vie.

Alors que notre société est conditionnée par l’idée de la performance sexuelle, l’auteur conseille de « décrocher des stéréotypes » car, quand on vieillit, les capacités sexuelles diminuent. Et alors, place à l’imagination.

Vieillir ne signifie pas l’arrêt de la sexualité, c’est dans le regard des autres que l’on se voit vieux : on ne peut plus désirer, inspirer du désir et en éprouver, la sexualité des plus âgés est ridicule, voire déplacée…

La clé réside pourtant dans l’acceptation de soi. Il est important de se plaire car c’est difficile d’imaginer qu’on peut plaire à quelqu’un lorsque l’on ne se plait pas soi-même.

Il faut balayer ces idées reçues comme quoi il y aurait un âge pour la sexualité, qu’elle est réservée aux jeunes. En vieillissant, il y a des bouleversements hormonaux qui font que la réponse sexuelle va être plus longue. Par conséquent, la sexualité aurait tendance à s’orienter plus vers les affects et le plaisir plutôt que la performance. Il faut alors être plus à l’écoute de l’autre, dans le plaisir, dans le partage.

Mais, pour conclure : l’amour n’a pas d’âge !

Philosophies de l’âge : apprivoiser la fuite des jours

Le processus de vieillissement humain est lent, progressif et donc imperceptible. On vieillit mais on ne se sent pas vieillir ; on est vieux mais on ne le croit pas.

La Voyageuse de nuit de Laure Adler, est poignant, en explorant la complexité et la richesse de la vieillesse dans une société qui tend à invisibiliser ses seniors.

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Ce récit nous offre la capacité à nous reconnaître à chaque page car nous allons tous trouver le chemin inéluctable qui mène vers la vieillesse. La vieillesse et surtout le vieillissement, l’apprivoiser pour soi-même et les autres, se battre contre la société, sa vision étriquée des séniors, s’apaiser et se sentir vivre et vouloir vieillir dans la continuité de soi.

Les anecdotes personnelles de la journaliste et l’accent mis sur la vieillesse au féminin escortent notre propre cheminement. La construction de l’ouvrage comme « un carnet de voyage » nous offre un vagabondage optimiste sur un sujet qui fait peur à beaucoup d’entre nous et qui rétablit la confiance dans l’envie et la vie quel que soit le chemin déjà parcouru.

À la fois un livre de révolte face à la place que tente d’assigner notre société aux seniors mais aussi un livre empli de tendresse pour ces derniers ; Laure Adler réhabilite la richesse que les vieilles et les vieux apportent dans toute civilisation. On peut vivre autrement le temps qui passe, rester dans des sensations différentes d’être encore jeune, de devenir vieux. L’auteure nous montre comment accueillir la vieillesse comme une grande bouffée d’espérance.

Plus de cinquante ans après l’essai de Simone de Beauvoir sur le sujet, Laure Adler réengage la réflexion : le sentiment de l’âge qui varie en fonction de critères psychiques, physiques, géographiques ; l’expérience de l’âge, qui permet de vivre en sachant ce qui est important pour soi, tout en se projetant dans l’avenir ; la vision de l’âge, de plus en plus confondue avec la maladie.

L’autrice présente un visage de la vieillesse aux multiples facettes : les regards portés sur l’avancée en âge selon les cultures, l’amour, l’intimité, la sexualité, la mort, l’histoire et les représentations sociales.

Ainsi, le sentiment de révolte de l’autrice côtoie celui de l’espoir aussi. Penser la vieillesse autrement pour la vivre autrement :  voir et sentir les modifications du corps comme des transformations et non des déclins, comme une invitation à un nouveau rythme, plus lent, mais pas un arrêt, vivre la vieillesse comme une conscience renouvelée de l’existence. Une vraie réflexion sur la vieillesse, ce que cela représente selon qu’on est un homme ou une femme, pauvre ou riche…

La femme coquelicot de Noëlle Châtelet est une véritable ode à la fraicheur.

Marthe, une femme de soixante-dix ans découvre l’amour et s’autorise enfin à vivre pour elle-même. Un sujet toujours trop tabou, celui de l’amour des septuagénaires. L’auteure évoque une passion qui peut exister encore au crépuscule de la vie. C’est un formidable roman d’espoir. Il donne une vision optimiste des personnes âgées. La sexualité n’est pas en reste, car elle existe encore à cet âge, tout comme la passion. Bouffée d’air dans une société qui pense trop souvent que les vieux ne ressentent plus rien. On pourrait croire que ce n’est plus l’âge de la passion. Toutefois, Marthe va s’autoriser à la vivre avec un homme, son aîné de dix ans, une passion faite de l’émerveillement des âmes et aussi des corps. Un voile levé sur un sujet occulté, abordé avec grâce, émotion et humour.

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L’hiver de la vie : mémoires de chair et d’encre

Il est intéressant de noter que le regard de l’homme sur la vieillesse diffère de celui de la femme. En effet, les effets de la vieillesse et le rapport avec celle-ci ne sont pas vécus de la même façon selon les personnes.

Quand des auteurs masculins décident d’écrire sur le thème de la vieillesse, ils associent rapidement cette notion à celle du corps vieillissant et à celle de la mort.

Voilà quelques auteurs nous offrant une réflexion sur le temps qui passe inévitablement et sur la fin de vie :

  • Éloge de la vieillesse – Hermann Hesse (Lgf)

La frontière entre la jeunesse et la vieillesse se franchit parfois tôt, parfois tard dans la vie d’un être humain. Hermann Hesse dans Éloge de la vieillesse situe à la cinquantaine le changement de regard de l’homme sur son existence. S’il est vrai qu’on meurt petit à petit, quand la santé s’enfuit – et cela peut survenir à tout âge – elle fait ressentir la vieillesse plus rapidement et plus concrètement. H. Hesse considère qu’on voue un culte excessif de la jeunesse. Mais, selon lui, la vieillesse « n’a pas moins de valeur que la jeunesse » et offre « le pouvoir de manier avec plus de liberté, d’aisance, d’expérience et de bonté la faculté d’aimer ». Sans nier les douleurs, l’affaiblissement, les renoncements de la vieillesse, l’écrivain incite à regarder aussi les bons côtés.

Il est souvent question de la mort dans Éloge de la vieillesse. Hesse entretient avec elle un rapport apaisé : « je ne la hais ni ne la crains ». Avec des textes courts à propos de souvenirs, des poèmes et des réflexions sur l’âge, il revient sur les relations qu’il entretient avec des personnes disparues, des musiciens, poètes et peintres de tous les siècles ; des parents ou amis morts qui font partie de lui-même, de sa vie, avec qui il continue à s’entretenir.

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  • Journal d’un corps – Daniel Pennac (Gallimard)

Pourquoi parler du corps ? Peut-être parce qu’on le fréquente et que l’on cohabite avec lui toute notre vie et qu’à travers lui, on ressent les premiers signes de la vieillesse. Daniel Pennac rappelle que l’homme et son corps sont indissociables, unis pour le meilleur et pour le pire. Dans Journal d’un corps est contée l’évolution d’un corps par les différents âges d’un homme. Le corps connaît une métamorphose perpétuelle et c’est à travers l’observation de celui-ci que le narrateur écrit son journal. L’observation de la vie telle qu’elle se déroule, l’évolution des corps autour de nous est permanente, constante, il faut juste regarder attentivement. Le narrateur s’inquiète de vieillir mais à partir de quand vieillit-on ? Question bizarre car on ne sait jamais quand on commence à vieillir…

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  • Chronique d’hiver – Paul Auster (Actes sud)

Le corps est aussi le biais par lequel Paul Auster a choisi d’évoquer sa vie dans Chronique d’hiver. Il y partage une réflexion personnelle d’un écrivain au soir de sa vie.

Il oscille entre la marche, le corps et la mémoire au seuil de l’hiver de sa vie. Une réflexion personnelle sur la mort, celle des proches, mais aussi la sienne : chacun doit être prêt à mourir n’importe quand. Les émotions, les rencontres et les lieux ayant marqué l’itinéraire de l’écrivain nous invitent à penser la fuite du temps.

Auster se regarde. Lui, son corps vieillissant, support des douleurs et des joies d’une vie aujourd’hui derrière lui. Il approche des 65 ans au moment où il rédige son livre. C’est dans le corps que commence l’histoire et c’est aussi là, dans le corps que tout se terminera.

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Le mot de la fin

Dans notre société contemporaine et occidentale, on n’aime pas les vieux et pourtant Luis Sepúlveda dans Le vieux qui lisait des romans d’amour illustre le fait que l’avancée en âge ne doit pas être considérée comme une limitation, mais comme une source de sagesse et de richesse.

Antonio José est un homme âgé qui vit dans un village isolé de l’Amazonie équatorienne. Il est passionné par la lecture de romans d’amour et joue un rôle de passeur de savoirs et de traditions. Il partage sa science sur la nature et les coutumes de la région avec les autres habitants du village, contribuant ainsi à préserver la mémoire collective et à renforcer le lien intergénérationnel.

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Encore la preuve qu’il faut redonner leur juste place aux seniors dans notre société. Les personnes âgées ont des milliers d’histoires à raconter, prenons donc le temps de les interroger et de les écouter !

Changeons notre regard sur la vieillesse car c’est notre destin à tous et toutes !

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