Depuis 1959, Astérix et Obélix sont les héros incontestés de la bande dessinée. Née du génie de Goscinny et Uderzo, la saga du petit Gaulois continue de passionner les lecteurs, même après la disparition de ses créateurs. De Pilote aux albums les plus récents, L’Éclaireur Fnac vous raconte la grande histoire d’un succès qui défie le temps et les Romains. Par Toutatix, suivez le guide !
René Goscinny et Albert Uderzo : comment est née une amitié devenue légende ?
L’histoire d’Astérix, c’est d’abord celle d’une rencontre entre deux monuments de la bande dessinée dont les talents combinés allaient donner naissance à l’un des plus grands phénomènes de l’édition mondiale.
La rencontre de deux génies et la naissance du journal Pilote
Au milieu des années 50, Albert Uderzo, dessinateur virtuose, et René Goscinny, scénariste à l’humour décapant, unissent leurs forces. Après plusieurs créations communes, ils participent en 1959 au lancement d’un magazine qui changera tout : Pilote. Pour le premier numéro, ils doivent créer une série originale ancrée dans la culture française. Après avoir exploré plusieurs pistes, l’idée d’un petit guerrier gaulois malin et irréductible s’impose. Le 29 octobre 1959, la première planche d’Astérix le Gaulois paraît. Le succès est immédiat et fulgurant.
Les ingrédients du succès : humour, Histoire et potion magique
Le génie de Goscinny et Uderzo est d’avoir créé une œuvre à plusieurs niveaux de lecture. Les enfants adorent les bagarres et les péripéties, tandis que les adultes savourent les jeux de mots, les références culturelles et les caricatures de personnalités (Jean Gabin en Ponce Pénates, Lino Ventura en Caius Aerobus…). La recette est immuable : un humour bienveillant, des anachronismes savoureux, des personnages secondaires inoubliables (du chef Abraracourcix au barde Assurancetourix) et une critique sociale subtile de la France de l’époque. C’est l’essence même de la grande BD franco-belge.
De Astérix le Gaulois à Astérix chez les Belges : l’âge d’or
De 1961 à 1979, le duo va livrer 24 albums qui constituent le panthéon de la série. Chaque aventure est un prétexte à un voyage et à une satire des coutumes locales. On retiendra l’hilarant Astérix et Cléopâtre, la découverte de l’Angleterre (et de la « chaude eau ») dans Astérix chez les Bretons, ou le road-trip gastronomique du Tour de Gaule d’Astérix. Cette période faste s’achève tragiquement en 1977 avec la disparition de René Goscinny, alors qu’il travaillait sur Astérix chez les Belges.
1977, la mort de Goscinny : Uderzo seul aux commandes, un défi immense
Après une période de deuil et d’hésitation, Albert Uderzo, poussé par ses lecteurs, décide de continuer l’aventure en solo. Il fonde sa propre maison d’édition, Les Éditions Albert René, et se lance dans l’écriture et le dessin. La tâche est titanesque. L’album Le Grand Fossé, métaphore d’une France divisée, sort en 1980. Le style est différent, le dessin prend parfois le pas sur le scénario, mais le public reste fidèle. Uderzo signera une dizaine d’albums, dont certains très personnels comme La Rose et le Glaive ou le controversé Le ciel lui tombe sur la tête.
La relève assurée : comment Astérix continue de vivre après ses créateurs ?
Après avoir vaillamment porté le flambeau pendant plus de 30 ans, Albert Uderzo décide de passer la main. Un véritable événement dans le monde de la bande dessinée, suivi avec attention et une pointe d’inquiétude par des millions de fans.
Jean-Yves Ferri et Didier Conrad : un nouveau souffle pour la série
En 2013, un nouveau duo est choisi pour perpétuer la magie. Au scénario, Jean-Yves Ferri ; au dessin, Didier Conrad. Leur premier opus, Astérix chez les Pictes, est un immense succès critique et public. Le duo parvient à retrouver l’esprit de Goscinny et Uderzo tout en y injectant une subtile modernité. Le dessin de Conrad est un mimétisme bluffant de celui d’Uderzo, tandis que les scénarios de Ferri regorgent de jeux de mots et de thématiques actuelles.
Astérix en Lusitanie et les derniers albums : fidélité ou modernité ?
Les albums s’enchaînent avec la même réussite : Le Papyrus de César, Astérix et la Transitalique… En 2023, avec l’arrivée de Fabcaro au scénario pour L’Iris Blanc, la série prouve une fois de plus sa capacité à se renouveler. Cet album, pamphlet hilarant du développement personnel est un triomphe. Le succès est tel que Fabcaro s’est remis au travail et Astérix en Lusitanie paraîtra le 23 octobre, confirmant que l’avenir de nos Gaulois préférés est entre de bonnes mains.
Au-delà de la BD : Astérix, une icône de la pop culture
Le succès d’Astérix a largement dépassé les librairies. Dès les années 60, des films d’animation voient le jour, dont le chef-d’œuvre hors-série Les Douze Travaux d’Astérix. Le cinéma en prise de vues réelles s’empare ensuite du phénomène, avec des succès inégaux mais un film devenu culte : Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d’Alain Chabat. La franchise se décline aussi en jeux vidéo, en figurines, et bien sûr avec son propre parc d’attractions, le Parc Astérix, qui accueille des millions de visiteurs chaque année.
Guide de lecture : par quel album d’Astérix commencer ?
Avec 41 albums au compteur, il peut être difficile de s’y retrouver. Nous vous proposons une petite sélection pour mettre le pied à l’étrier :
- Pour découvrir l’humour unique de Goscinny : Astérix et Cléopâtre. Un chef-d’œuvre d’écriture et de gags qui font mouche à chaque relecture.
- Pour les amateurs de voyage et de satire : Astérix chez les Bretons. La découverte de la cervoise tiède et des nuages qui s’amoncellent est inoubliable.
- Pour comprendre la force de l’amitié : Le Bouclier Arverne. Une aventure centrée sur le chef Abraracourcix, où l’amitié et la solidarité du village sont mises à l’épreuve.
- Pour découvrir la nouvelle génération : L’Iris Blanc. Accessible, moderne et terriblement drôle, c’est une porte d’entrée parfaite pour les nouveaux lecteurs.