Décryptage

« Je préfère les filles » : Marguerite, nouvelle égérie d’une génération qui s’assume

05 juin 2025
Par Joséphine B.
« Je préfère les filles » : Marguerite, nouvelle égérie d’une génération qui s’assume
©Sony Music

Candidate emblématique de la saison 12 de la Star Academy, Marguerite a sorti en avril 2025 son premier titre « Les filles, les meufs ». Entre voix douce, paroles engagées et clip sans artifice, l’artiste de 24 ans offre une confession intime qui, portée par les réseaux sociaux, s’apparente à un véritable hymne générationnel. Retour sur une révélation musicale qui ne craint pas de dire ce qu’elle pense.

Après onze semaines d’aventure au sein de la Star Academy 2024, la candidate Marguerite se voit éliminée de l’émission. Une déception immense pour le public, mais pas pour la jeune femme. Peu après sa sortie, elle confiait être fière de son expérience, prête à retrouver ses proches et sa liberté. Quelques mois plus tard, elle signe un retour fracassant dans la sphère musicale, visiblement déterminée à revenir sur le devant de la scène.

L’authenticité comme marque de fabrique

Dès son entrée à la Star Ac, Marguerite s’était distinguée par sa singularité, avec son timbre de voix unique et son charisme désarmant. Une authenticité qui ne manque pas de se faire ressentir dans son premier titre paru le 18 avril 2025, Les filles, les meufs.

Pour le clip, la jeune chanteuse fait le choix de l’audace. Son visage filmé de très près, Marguerite laisse apparaître une peau sans filtre qui révèle chacun de ses détails. Durant trois minutes, elle met en lumière ce qui fait sa particularité, notamment son duvet et son monosourcil – ce dernier devenant un symbole sur les réseaux sociaux.

Invitée sur le plateau de l’émission Quotidien, Marguerite l’assume pleinement : « Je suis née avec un seul sourcil et je me sens très belle comme ça. J’en suis assez fière. » Elle n’à que faire des jugements ; elle s’aime au naturel et revendique fièrement son image, comme sur Instagram où elle n’hésite pas à s’afficher en pleine séance de coiffage de sourcil.

Côté paroles, elle propose une confession légère et sincère, tirée de ses carnets personnels : « Maman, je crois que j’ai compris que j’aime les filles aussi ». Cet coming out sur sa bisexualité s’est alors transformé en un titre doux et impactant. Mais également en un manifeste pour toute une nouvelle génération.

Un hymne générationnel

Si Marguerite ne voyait en ce titre qu’une simple confidence, Je préfère les filles, les meufs est rapidement devenu une déclaration universelle, résonnant pour beaucoup comme un besoin de s’assumer à 100%. Sur la plateforme TikTok, nombreuses sont les jeunes filles qui se filment sur le morceau, en écho à cette envie de libération.

Avec son refrain entêtant et sa mélodie tout en légèreté, le titre explose sur les réseaux sociaux. Un engouement que l’artiste elle-même n’avait pas anticipé : « C’est fou. C’était assez dingue pour moi en vrai. Je m’attendais pas forcément à ça. C’est hyper touchant de voir que dans une chanson aussi intime et aussi personnelle, plein de gens se reconnaissent dedans », confie-t-elle sur le plateau de Quotidien.

Dans un contexte où les mentalités tendent à évoluer, parler ouvertement de sa bisexualité offre à la communauté LGBTQIA+ un espace de représentation et d’identification. Si l’orientation sexuelle de la jeune femme est au cœur du titre, d’autres sujets actuels s’y tissent également comme la masculinité, la féminité ou la sororité, des thématiques chères à Marguerite – essentielles dans sa construction.

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Dans ses textes, elle n’hésite pas à esquisser – avec une pointe d’ironie – les codes virils traditionnels : « C’est vrai qu’ils m’font marrer, leurs p’tites douleurs, leurs grandes idées, et leurs jambes écartées comme si on les avait pas remarqués assez, et puis leurs sourcils froncés, toujours prêts à se bagarrer (bagarrer, bagarrer), et qui s’empêchent de pleurer (de pleurer, de pleurer) ».

Des paroles libres et cash, à l’image de la chanteuse qui s’affranchit des stéréotypes féminins pour proposer une représentation décomplexée, loin des diktats sociétaux. Sa séquence remarquée dans l’émission C à Vous en est la parfaite démonstration : lorsque la présentatrice Anne-Élisbath Lemoine lui demande si elle souhaiterait jouer dans la comédie musicale Lalaland pour l’acteur Ryan Gosling, Marguerite ne manque pas de la reprendre en répondant du tac au tac « Non, pour Emma Stone. »

Par son assurance, elle incarne une figure d’identification puissante pour les jeunes filles, qu’elle inspire à s’assumer telles qu’elles sont : « J’ai appris grâce, ou à cause de clip, que c’était vraiment un sujet pour les gens, le fait que j’ai ce monosourcil. […] C’est aussi un hommage à Frida Kahlo qui est une artiste que j’adore, et voilà, je trouve ça cool. Enfin, je reçois des messages même qui me disent : ‘Voilà, ma fille, elle voulait s’épiler et puis en fait, elle va pas le faire parce qu’elle vous a vue’, et c’est chouette quoi, ça veut dire que les choses changent, et peut-être un petit peu grâce à ça, je sais pas. » 

Une artiste qui s’inscrit dans une nouvelle vague

Grâce à son titre Les filles, les meufs, Marguerite s’affirme comme une révélation de la scène musicale émergente – et engagée. 

« Dans l’industrie de la musique comme dans le monde en général, il y a beaucoup de progrès à faire, de choses à changer. Personnellement, je compte bien faire entendre ma voix et mes choix, et ça ne me fait pas peur. […] J’espère juste que plein de meufs fortes auront la place qu’elles méritent. » déclare-t-elle lors d’une interview pour le magazine Vogue.

« Personnellement, je compte bien faire entendre ma voix et mes choix, et ça ne me fait pas peur. […] J’espère juste que plein de meufs fortes auront la place qu’elles méritent. »

Une ascension comparable à de nouveaux jeunes artistes de sa génération comme Helena, également ancienne candidate de la Star Academy, en 2023. Avec son tube Summer Body, extrait de son EP Pas de seum pour le summer, elle prône l’acceptation de son corps et de soi, un sujet profondément ancré dans la société actuelle – qu’il est nécessaire de mettre en lumière. Grâce à ses morceaux punchy et engagés, l’artiste de 22 ans a vu son premier album Hélé certifié disque d’or, une consécration pour celle qui s’impose comme une nouvelle reine de la scène française.

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A l’instar d’Angèle qui évoque sa bisexualité avec le morceau Ta Reine, de Pomme qui chante un amour féminin dans On brûlera, ou d’Eddy de Pretto qui déconstruit les stéréotypes de genre dans Grave, Marguerite s’inscrit au cœur de cette génération d’artistes confirmés, dont la volonté et la force de se dévoiler marquent définitivement les esprits.

Si Marguerite commence à se faire une place dans la musique, on la découvre également sur grand écran. Dans Le Mélange des genres de Michel Leclerc, sorti en avril 2025, elle donne la réplique à Léa Drucker, qui joue une policière conservatrice infiltrée dans un collectif féministe.

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Ainsi, Marguerite n’est pas seulement une voix : elle est le reflet d’une génération qui se libère et s’assume. Et cela fait du bien.

L’artiste est actuellement en tournée dans toute la France jusqu’au 29 juin pour le Tour 2025 de la Star Academy.

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Article rédigé par
Joséphine B.
Joséphine B.
Rédactrice fnac.com
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