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The Rolling Stones : notre critique de l’album « Hackney Diamonds »

23 octobre 2023
Par Julien D.
The Rolling Stones : notre critique de l'album "Hackney Diamonds"
©DR

Si la sortie d’Hackney Diamonds, premier album des Rolling Stones composé de titres originaux en 18 ans, fait évènement, on s’est quand même posé la question de rentrer dans la mêlée générale en le chroniquant. Alors on a attendu sagement le jour J pour l’écouter dans son intégralité… Et vous dire que nos papys favoris du rock s’en sortent encore très bien malgré quelques faiblesses vite oubliées

A l’heure de l’ultra-communication, des réseaux sociaux qui dictent et hiérarchisent l’actualité, prendre position et s’aventurer à chroniquer le (vrai) nouvel album d’un groupe tel que les Rolling Stones revient peu ou prou à se poser ces questions qui traversent la société avec plus ou moins de gravité : pour ou contre l’union syndicale, les toilettes sèches, la panthéonisation d’un tel ou d’une telle, la 6e République, les olives dans la pizza, le bio dans les cantines, le Beaujolais nouveau, la cigarette après l’amour… Et sans qu’on s’en rende compte, nous voilà dans l’agora : pour ou contre le nouvel album des Stones ? 

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The Rolling Stones : Hackney Diamonds… Are Forever  

Angry qui ouvre l’album nous avait mis l’eau à la bouche il y a quelques mois puisqu’il s’agissait du tout premier single. Exercice qu’on trouvait un peu facile mais qui reflétait sans ambiguïté l’ADN Stonien avec son intro classique (one, two, three, four), riff de guitare typique du père Keith Richards sur une batterie simple et efficace rattrapé par la voix d’un Mick Jagger reconnaissable entre mille. 

Pas de grosse surprise donc, plutôt les grosses ficelles mais qui fonctionnent parfaitement. Le second extrait en avant-première de la sortie d’Hackney Diamonds (Sweet Sound Of Heaven) s’aventurait déjà dans un truc plus goûteux, plus sexy, et plus charismatique. Une ballade calibrée grand public, mais délicieusement gorgée de soul où les claviers de Stevie Wonder et le renfort de Lady Gaga font des étincelles. Peut-être même l’un des meilleurs titres de ce nouvel album.

Tout au long de l’album, les textes sont jalonnés de digressions du couple Jagger/Richards sur le passé et ses fantômes (Charlie Watts est mort en 2021 pour rappel). Malgré l’énergie stupéfiante de nos rockeurs septuagénaires, ce temps qui passe ne les décrédibilise absolument pas et conforte même leur statut de groupe “totem”. 

Feeling blues…  

Pour celles et ceux qui ne se sont jamais remis de leur tout premier album (The Rolling Stones-England’s Newest Hitmakers en 1964) ni de leur avant-dernier passage en studio (Blue & Lonesome en 2016) qui aurait logiquement pu achever à jamais leur discographie puisque l’un comme l’autre (à cinq décennies d’écart) rendaient hommage au blues de leurs héros, foncez illico sur Hackney Diamonds pour ce magnifique Rolling Stones Blues de clôture. 

Tout en simplicité et en finesse d’interprétation, cette conclusion discographique tord le bras aux mauvaises langues qui ne voyaient dans ce nouvel opus que des titres à la production grandiloquente mise en place pour compenser le grand âge de nos pépés favoris. La vieillesse, c’est dans la tête, les amis. Combien de “jeunes artistes” sonnent bien plus plan-plan (et chiant) que Mick, Keith, Ron et leurs camarades de jeu ? 

… & A.D.N rolling-stonien !  

Et puisque le monde l’attendait, la bande à Jagger nous offre logiquement ce pourquoi les boomers, leurs enfants et leurs petits-enfants l’écoutent en 2023 : du 100 % Stones, pur jus, appellation contrôlée ! 

Si “Angry”, évoqué un peu plus haut, porte les couleurs du son Rolling Stones, sans trop se mouiller, vous allez vous lécher les babines à grand coup de langue (évidemment) avec Dreamy Skies, Live By The Sword, Driving Me To Hard, Get Close, Bite Of My Head Off (avec la complicité de Sir McCartney et sa basse joliment saturée) ou l’émouvant Tell Me Straight, une semi-ballade chantée par un Keith Richard plein de questions existentielles (… Is My Future All In The Past ? / Est-ce que mon futur est dans mon passé ?).

Alors c’est vrai qu’il y a quelques petites faiblesses dans ce nouvel album. Mais, entre nous, chez les Stones ou les autres, le sans-faute est quand même très rare.

S’il ne faut évidemment pas s’attendre à la même révolution que produisit leur tube intemporel des Sixties (I Can’t Get No Satisfaction), ni à l’un de ces disques épousant des codes ou langage musical « moderne » (les Stones en mode KPOP, cela doit valoir le coup en effet), la grosse machine que représentent les Rolling Stones aujourd’hui évite la plantade générale en proposant un album fidele à ce qu’ils sont et à ce qu’ils sont devenus.

On passera donc sur des titres aux accents pop mainstream qui, hormis sur quelques radios FM qui aiment chausser des gros sabots, ne devraient pas faire mouche (Whole Wide World, Mess It Up). Mais réécoutons plutôt ce Dreamy Skies aux résonnances acoustiques et au propos peacefull… On en a bien besoin ces derniers temps.

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Article rédigé par
Julien D.
Julien D.
Disquaire à la Fnac Montparnasse
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