Windows est le système d’exploitation ultra-majoritaire sur PC. C’est le coup de génie de Bill Gates au début des années 1980, qui fait encore aujourd’hui de Microsoft un acteur incontournable de l’informatique. Si elle a connu des hauts et des bas, cette interface continue d’accompagner des centaines de millions d’utilisateurs dans leurs usages personnels et professionnels.
Le génie de Bill Gates
Longtemps plus grande fortune mondiale, Bill Gates symbolise la toute-puissance de la tech et de la domination américaine sur le monde dans les années 1980. C’est l’histoire d’un autodidacte qui a abandonné ses études pour mener ses projets. Né à Seattle en 1955, William Henry Gates III a grandi à l’époque de la préhistoire de l’informatique. Son premier contact avec un ordinateur remonte à la fin des années 1960, lorsqu’il croise la route du PDP-10 au lycée. Un appareil grand comme une pièce entière, sur laquelle il développera son premier programme avec son complice Paul Allen : un jeu de Morpion.
C’est encore sur PDP-10 qu’ils mettent au point ensemble un interpréteur BASIC pour l’Altair 8800, premier fait d’armes de la toute jeune société Microsoft fondée en 1975. Il s’agit en effet du premier langage de programmation fonctionnant sur un micro-ordinateur. Bill Gates a 20 ans, et il se dit alors qu’il a sans doute eu raison de lâcher Harvard pour investir un monde du logiciel aux allures de Far West. Repéré par IBM en 1980, il développe un système d’exploitation intégré aux PC de la marque : MS-DOS. L’ancêtre et la base de Windows jusqu’au début des années 2000.
À l’origine en effet, Windows est l’interface graphique de MS-DOS. Bill Gates s’y penche en 1981 et la première version apparaît en 1985. Pourquoi ce nom ? Parce que les fenêtres (« windows » en anglais) sont au cœur de son expérience utilisateur. Ces zones rectangulaires affichent le contenu d’un dossier ou d’un logiciel. Sans l’intervention du directeur marketing de Microsoft qui a imposé ce nom, on parlerait peut-être encore aujourd’hui d’Interface Manager !
Windows 95, la version culte de l’OS de Microsoft
Windows, c’est un environnement indissociable du PC. C’est la première chose que l’on voit à l’écran, le premier son que l’on entend au démarrage de l’ordinateur. Sur une (écrasante) majorité d’ordinateurs en effet, Windows est l’interface permettant d’accéder aux applications et à ses données. C’est le logiciel des logiciels, la pierre angulaire de l’expérience utilisateur.
Mais à ses débuts, Windows n’avait rien de cet environnement convivial et intuitif. L’interface développée par Microsoft soufflait de la comparaison avec l’OS du MacIntosh d’Apple. Il a fallu attendre Windows 95 pour voir réellement le système d’exploitation de Microsoft tel qu’on le connaît aujourd’hui. Cette version marque en effet l’apparition du menu Démarrer et de la barre des tâches, deux éléments qui ont façonné et simplifié la navigation dans l’arborescence des logiciels installés, des dossiers et des paramètres de l’OS. C’est aussi le premier OS à préparer le terrain pour l’arrivée d’internet sur les ordinateurs personnels. Moins glorieux, on lui doit aussi l’introduction de la police Comic Sans MS pour accompagner le logiciel BOB, cette interface non technique pour guider les utilisateurs les moins à l’aise.
Windows 95, c’est aussi une compatibilité sans égale côté logiciels. Et c’est sa suite logicielle Microsoft Office : Word, Excel, PowerPoint… Ces programmes sur lesquels tous les lycéens et étudiants ont souvent découvert les joies du traitement de texte et du tableur ! L’OS inclut également Paint, sur lequel des générations ont pu exprimer leurs talents artistiques… avec plus ou moins de réussite.
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Depuis, des évolutions plutôt qu’une révolution
Windows 95 a été créé il y a trois décennies, avant même la démocratisation d’internet. C’est dire si l’eau a coulé sous les ponts depuis ! Microsoft a eu le temps de faire évoluer son OS durant cette période, avec plus ou moins de bonheur toutefois. Windows 98 améliore l’interface graphique et ajoute des outils en lien avec internet (Outlook, FrontPage, etc.). Windows 2000 poursuit dans ce sens des petites retouches avec l’autocomplétion lors de la saisie dans ma barre d’adresse de l’Explorateur de fichiers ou encore la prévisualisation des fichiers. Un an plus tard, Windows XP se débarrasse de MS-DOS en sous-couche pour se baser sur un noyau Windows NT gage d’une plus grande stabilité. Graphiquement, il joue la surenchère pour répondre à Mac OS X avec les couleurs vives du thème Luna que l’on aime… ou que l’on déteste. Sa principale nouveauté est ailleurs, c’est la gestion de la mise en veille prolongée de l’ordinateur ou encore la gestion du double écran.
En 2007, Windows Vista tente de régler les problèmes de sécurité de l’OS de Microsoft, tout en proposant une inédite version 64 bits. En 2009, Windows 7 inaugure le très épuré thème graphique Aero, qui fait très nettement remonter la cote du système d’exploitation de Microsoft… avant que Windows 8 ne tape complètement à côté en 2012, avec son système de tuiles pensé pour les écrans tactiles. Exit le menu Démarrer, un sacrilège ! En 2014, Windows 10 reviendra à une approche plus traditionnelle. Cet OS s’appuie sur des mises à jour automatiques pour un maximum de sécurité. Windows 11 devient dès lors une simple mise à jour en 2021, en apportant les widgets et des évolutions graphiques ne remettant pas en cause les bases du système d’exploitation.
Windows, le cadre indémodable de l’expérience sur PC
Le succès de Microsoft a-t-il fait la démocratisation de l’informatique grand public ? Ou est-ce la démocratisation des PC qui a imposé Microsoft dans le quotidien de ses utilisateurs ? Toujours est-il que Windows est un élément patrimonial de l’informatique, l’interface ultra-dominant entre l’homme et le PC. Sa position hégémonique n’a que peu été remise en cause depuis les années 1990 – Windows équipe les trois quarts des ordinateurs dans le monde –, mais le système d’exploitation de Microsoft est sans doute moins influent depuis le développement des tablettes et smartphones. Car le géant de Seattle – le M des GAFAM – a manqué le virage des terminaux mobiles, Windows Phone n’ayant jamais pesé dans le game face à Android.
Windows 95 est culte pour avoir défini un cadre dont les utilisateurs de PC ne sont jamais vraiment sortis depuis. Son bureau, ses icônes, son arborescence… Cette version de l’OS a éduqué des générations à la manipulation d’un ordinateur, et le retrait du menu Démarrer osé par Windows 8 a démontré qu’on ne touche pas aux codes d’un environnement qui fonctionne !
