Entretien

Rencontre avec Lino : « Pour la culture, faire un bon disque c’est plus impactant »

19 juin 2023
Par Arthur G.
Rencontre avec Lino : « Pour la culture, faire un bon disque c’est plus impactant »

Alors qu’il a annoncé la sortie d’un nouvel album, son troisième en solo, pour cette année, Lino nous a accordé une interview le 12 juin dernier en amont de la masterclass organisée à la Fnac Montparnasse à l’occasion des 50 ans du hip-hop. L’évolution du rap en France, le format album… nous avons pu échanger sur différentes thématiques avec le cofondateur d’Ärsenik.

Aujourd’hui, le rap est le genre musical le plus écouté en France, pensiez-vous que ça prendrait une telle ampleur lorsque vous avez débuté au cœur des années 90 ?

Lino : Non pas du tout, on n’a jamais envisagé ça de cette manière. On est issu de la « culture hip-hop » entre guillemets, une génération sans calculs. C’est-à-dire qu’on ne sait pas ce que ça vaut, mais on le fait, parce qu’on aime le faire. Je ne me suis jamais pris la tête avec ça.

Récemment, la cérémonie Les Flammes a eu lieu. En tant que pionnier du mouvement hip-hop, quel regard portez-vous sur cela ?

Lino : Je t’en parlerai quand ils m’inviteront pour me donner un prix prestigieux. 

Trouvez-vous que le format album a perdu de sa valeur dans le rap actuel avec les plateformes de streaming notamment ?

Lino : Oui je pense, mais ce n’est pas désuet. Il faut revenir à ce format parce qu’il est à l’origine de la musique qu’on aime. À l’époque, il y avait des gens qui avaient cette exigence-là, autant dans les autres courants musicaux que dans les nôtres. Même si tu prends le rock, quand les mecs rentraient en studio fin 80/milieu 90, c’était pour faire des albums décisifs. Et le rap c’était pareil. Le format album est très important, si on ne fait que des singles, on ne le fait que pour rentrer dans le Top 50… ça ne m’intéresse pas.

C’est moins impactant, c’est ça ?

Lino : Oui c’est ça. Pour la culture, faire un bon disque c’est plus impactant.

Huit ans se sont écoulés depuis votre dernier album (Requiem en 2015), est-ce une volonté de votre part de laisser autant de temps ?

Lino : Non, ce n’est jamais volontaire. Il y a eu plein de choses qui se sont passées et des impératifs. J’ai fait des changements de label. Je peux dire le Covid ? (rires). Effectivement, je ne suis pas le plus rapide. Par certains aspects, je ressemble à Francis Cabrel (rires). J’ai une manière de travailler qui est spéciale. (…)

Lino - 1

Avec l’âge, continuez-vous à suivre de près tout ce qui sort ou bien prenez-vous une certaine distance avec le rap ?

Lino : Même si je suis moins assidu, je suis au courant de ce qui sort et j’écoute la plupart des albums rap, mais aussi d’autres musiques.

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