Entreprise incontournable de l’industrie du jeu vidéo, EA a édité de nombreuses grandes licences. FIFA, Les Sims, Battlefield, Mass Effect ou encore Dead Space, retour sur l’histoire d’Electronic Arts.
Les débuts de l’éditeur
Le fondateur : Trip Hawkins
Trip Hawkins, un américain passionné par les jeux et l’informatique, a grandi dans les années 60 et 70, avec pour projet de créer des jeux vidéo. Afin de débuter sa carrière, il commence par créer un jeu de société dans lequel il investit 5 000 $ alors qu’il n’est qu’un adolescent. Malheureusement, ce projet fut un échec total. Mais Trip Hawkins n’a pas pour autant abandonné l’idée de travailler dans l’industrie vidéoludique.
Très bon élève, il rejoint l’université réputée de Harvard où il y décroche un diplôme en théorie des jeux appliquée puis se dirige vers Stanford afin d’obtenir un master en Marketing en 1978. Aussitôt ses études terminées, il ne se lance pas immédiatement dans les jeux vidéo. En effet, Trip Hawkins trouve que la technologie n’est pas encore suffisamment avancée pour créer des jeux vidéo dignes de ce nom.
Il se tourne alors vers une petite start-up très connue aujourd’hui du nom de Apple, qui comptait tout juste 50 employés à cette période. Il entre dans l’entreprise en tant que directeur marketing et occupera ce poste pendant 4 ans, jusqu’en 1982, date à laquelle il vendra ses parts de l’entreprise afin de lancer enfin son projet dans les jeux vidéo.
Amazing Software
Lorsque Trip Hawkins quitte Apple, il ne part pas seul puisqu’il est rejoint par une équipe composée d’autres membres d’Apple, mais aussi d’Atari (fabricant de consoles de jeux vidéo) et de Xerox (les créateurs de la photocopie). L’équipe de départ étant au complet, il ne manque plus qu’un nom à l’entreprise : Amazing Software.
Très rapidement, le nom ne fait pas l’unanimité, voire même déplait à beaucoup de monde dans l’entreprise. Il est donc décidé après seulement quelques mois d’existence que Amazing Software deviendrait Electronic Arts. Le nom d’Electronic Arts fait tout de suite référence à l’art (électronique) et permet à EA de sous-entendre que les développeurs sont des artistes.
On peut penser que l’équipe a de ce fait un problème d’ego en se disant artiste, cependant, Electronic Arts n’est pas un studio de développement, mais un éditeur, ce qui est assez rare pour un début (généralement un éditeur est un studio de développement qui a pris beaucoup d’ampleur). L’avantage pour EA de faire le parallèle entre artistes et développeurs, c’est d’attendrir les petits studios et donc d’avoir plus de jeux à éditer et d’augmenter considérablement son catalogue (principalement américain). D’autant plus qu’EA veut se concentrer sur des jeux originaux, qui se démarquent des jeux de l’époque, faisant encore appel à la notion d’art.
Toujours pour faire écho à l’Art, EA va créer des pochettes pour le moins originales au cours des premières années, ce qui va beaucoup faire parler de l’entreprise. Alors que les concurrents sortaient des jeux dans des petites boîtes rectangles, EA va créer des boîtes de jeu aux dimensions des boîtes de CD, c’est-à-dire des boîtes carrées. Même l’image sur la boîte se démarque, et peut faire penser à ce ce qu’il se faisait à l’époque pour des CD de musique.
On peut voir ci-dessus la jaquette de deux jeux sortis en 1988. Celui de gauche est le très connu Super Mario Bros. 3 édité par Nintendo, avec un ton très coloré, où l’on retrouve la forme rectangulaire. Quant à celle de droite, il s’agit de Paint Deluxe III, un jeu de dessin/coloriage édité par Electronic Arts. On y voit bien une pochette avec un ton assez sérieux et des couleurs sobres.
Les premiers jeux
C’est donc en 1982 qu’EA a été fondé, mais il faudra attendre 1983 pour avoir les premiers logos Electronic Arts sur les jaquettes de jeux vidéo, avec par exemple M.U.L.E., un jeu de simulation dans lequel il faut coloniser une planète ou encore Pinball Construction Set, un jeu de flipper avec un mode création mis en avant.
Rien qu’en 1983, ce ne sont pas moins de 12 jeux qui seront édités par EA, et ce sont plus de 70 jeux qui seront édités par Electronic Arts jusque fin 1989, avec enfin le premier jeu développé par l’entreprise en 1987 sous le nom de Skate or Die !.
Fin des années 80, EA se fait une place dans le monde des éditeurs de jeux vidéo. En effet, l’éditeur a fait émerger de nombreux studios à succès, qui sont encore connus à ce jour pour certains comme LucasFilm Games. La première collaboration avec l’éditeur se déroule en 1986 pour le jeu PHM Pegasus, un jeu de simulation de guerre maritime.
En 1990, Trip Hawkins s’en va dans le but de fonder un nouveau projet basé sur la création d’une console, la 3DO. Le projet échouera rapidement. Mais dans son aventure, il embarque deux petits génies du développement de jeux, avec Jason Rubin et Andy Gavin, qui deviendront les fondateurs de Naughty Dog et les créateurs de Crash Bandicoot. Une histoire à retrouver ici !
Mais même sans son fondateur, EA commence à prendre de l’ampleur dans l’univers de l’édition des jeux vidéo, notamment avec les simulations sportives qui arriveront dès les années 90.
Une stratégie de multi-plateforme
Dès le début des années 90, le secteur des consoles commence à exploser, et à cette époque, ce sont les cartouches qui sont à la mode. Le problème des cartouches (du point de vue de l’éditeur), c’est que chaque console possède son propre modèle de cartouche. Ces différents modèles conduisent donc à des coûts très onéreux pour la fabrication, ce qui poussera la plupart des éditeurs des années 90 à se consacrer à une seule console.
Cependant, EA ne voit pas les choses de la même manière que ses concurrents, et va adopter une autre stratégie. En effet, l’éditeur souhaite vendre des jeux en masse, afin de faire découvrir des petits studios au public et ainsi se sécuriser un avenir prospère avec la renommée des jeux vendus. Mais comment créer des jeux pour plusieurs consoles sans perdre trop d’argent lors de la production des cartouches ? La solution qu’EA a trouvée est très simple.
Puisqu’il faut investir beaucoup d’argent dans la fabrication physique des jeux, EA a choisi de récupérer cet argent à une autre étape du circuit d’édition d’un jeu vidéo.
Pour schématiser l’édition d’un jeu vidéo au début des années 90, un éditeur vendait un jeu à des grossistes ou des distributeurs, qui revendaient les jeux aux différents magasins, afin que ces derniers puissent enfin vendre les jeux aux joueurs. Forcément, à chaque étape, les intermédiaires prennent une commission et réduisent la part du gâteau que va toucher l’éditeur une fois les ventes terminées.
C’est pour cela qu’EA a voulu court-circuiter ce système en vendant directement les cartouches de jeux aux magasins, et ainsi récupérer la part des grossistes/distributeurs. Grâce à cette méthode, le premier jeu de la licence FIFA sorti sous le nom FIFA Internationnal Soccer en 1993, s’est retrouvé sur 7 consoles différentes, du jamais-vu pour l’époque, ce qui a fortement contribué au succès rapide de la série de jeux.
Au vu du succès de la stratégie multi-plateforme, les autres éditeurs ont suivi le pas quelques années plus tard, à tel point qu’aujourd’hui, il n’y a plus de grossistes dans les jeux vidéo, les éditeurs vendant directement aux magasins (sauf dans certains cas où les éditeurs passent par un autre éditeur afin de gérer la sortie d’un jeu pour une région spécifique). Mais en choisissant cette stratégie dès la première heure, EA a réalisé de gros bénéfices, qui lui ont permis investir dans de nouveaux projets.
La création d’EA Sports
Evoquée plus haut, la licence FIFA, rebaptisée EA Sports FC en 2022, a vu son premier opus sortir en 1993. Cependant, FIFA, n’est pas le premier jeu de sport sorti sous les couleurs d’EA, puisque d’autres sports ont eu droit à leur simulation vidéoludique quelques années auparavant.
Avec plusieurs licences à succès de simulation de sport, Electronic Arts a créé une marque spécialement dédiée à ces jeux à partir de 1991, portant pour nom EA Sports (Electronic Arts Sports Network ou EASN entre 1991 et 1993). Même si trois jeux sont sortis avant la création de ce label d’Electronic Arts, les licences de sports de l’éditeur ont été rattachées à cette marque, et son intro mythique.
Pour EA, l’intérêt de concentrer les jeux de sports sous une seule et même entité est de crédibiliser ses simulations puisque EA Sports devient une référence pour les simulations de sport. En étant une référence, l’entreprise peut donc arriver à obtenir les droits d’autres licences sportives, comme elle a réussi à avoir la licence de la FIFA pour le jeu de football.
Le football américain et la série Madden
Le premier en date est le football américain, avec le jeu John Madden Football (de la série de jeux Madden) arrivé sur les consoles dès 1988. Le jeu a eu un succès fou, non seulement parce que le jeu en lui-même était bon, mais aussi parce que c’était la première fois qu’un jeu de sport s’associait à une célébrité du sport auquel il est dédié, en l’occurrence John Madden, un entraîneur et commentateur de la NFL (Nationnal Football League), très connu aux États-Unis. L’apparition de John Madden sur la boîte du jeu, mais aussi dans le jeu, a largement séduit le public, ce qui a conduit Electronic Arts à reconduire l’expérience sur d’autres sports.
Le golf et la série PGA
Le second sport a être adapté sur console par EA n’est pas non plus le football, mais le Golf, puisqu’en 1990, c’est le début de la série PGA Tour avec le jeu PGA Tour Golf. N’ayant pas encore tiré les conclusions du succès de la licence Madden avec la présence d’une célébrité sur la boîte de jeu, l’image de PGA Tour Golf est une photo prise en haut du public. Cependant, c’est à partir du prochain jeu de la licence que l’on pourra retrouver un golfeur professionnel sur la jaquette.
Le Hockey sur glace et la série NHL
La troisième simulation sportive n’est toujours pas FIFA puisqu’il s’agit de la série NHL basée sur le hockey sur glace. Le premier jeu sort en 1991 avec le nom NHL Hockey, est porté par la réputation du jeu John Madden Football. Rapidement, le jeu connaît un véritable carton.
Sur la pochette du jeu, on ne voit certes pas de personnalité mise en avant comme a pu l’être John Madden, mais c’est plutôt une action exceptionnelle qui est photographiée, entourée par le logo des 8 clubs principaux de l’époque. Cela n’a pourtant pas empêché le jeu d’avoir un réel succès auprès des joueurs, puisqu’il a été classé comme deuxième meilleur jeu de la Mega Drive par le magazine Mega, un ancien magazine spécialisé sur la Mega Drive.
Le football et la série FIFA
C’est en 1993 que sortira enfin le premier jeu sur le football, série que l’on connaît tous aujourd’hui sous le nom FIFA Internationnal Soccer. Grâce à l’audience montante de la scène du football, le jeu a connu un énorme succès, tant sur le plan des ventes, que sur la qualité du jeu puisqu’à sa sortie, il a été qualifié de « plus grand jeu de football jamais vu ».
Sur la boîte du jeu, on pouvait retrouver deux joueurs célèbres de l’époque, à savoir l’anglais David Platt et le polonais Piotr Swierczewski. Par la suite, les jaquettes des jeux FIFA seront beaucoup médiatisées, chacune ayant sa petite histoire.
La formule 1 et la série F1
Sept ans après le succès du jeu de foot, un nouveau sport grand public débarque chez l’éditeur, et cette fois-ci, c’est un sport automobile puisqu’il s’agit de la Formule 1 avec le jeu F1 2000. Popularisée depuis une bonne dizaine d’année, la Formule 1 prend une autre dimension avec l’arrivée de Michael Schumacher chez Ferrari dès 1996, mais aussi avec ses cinq championnats gagnés à la suite entre 2000 et 2004. Grâce à cette promotion indirecte, le jeu s’est très bien vendu, et a été apprécié grâce à sa simulation de haut niveau : « l’une des meilleures simulations de course F1 à ce jour » a déclaré GameSpot.
Sur la couverture du jeu, on voit deux F1, avec évidemment la Ferrari en tête, suivie d’une Jaguar. On peut se douter que la Ferrari est celle de Schumacher, puisque ce dernier était grand favori et finalement vainqueur du titre de champion du monde cette année-là.
Le MMA et la série UFC
La dernière série de jeu de sport à succès est sortie beaucoup plus tard, en 2014. Ce n’est pas spécialement étonnant puisqu’il s’agit du MMA (Mixed Martial Art) avec la licence UFC (Ultimate Fighting Championship) initié par le jeu EA Sports UFC.
Electronic Arts ayant largement compris depuis le temps qu’il fallait mettre les stars du sport sur la boîte du jeu, on y retrouve Jon Jones et Alexander Gustafsson, deux des plus grands combattants de la discipline, qui seront suivis par le célèbre Conor McGregor pour les EA Sports UFC 2 et EA Sports UFC 3.
Les autres sports
En plus de ces 6 licences, Electronic Arts a essayé de s’installer sur d’autres sports très connus, comme le basket ou le rugby. Cependant, ces licences n’ont pas réussi à convaincre le public au fil des années. Certains sports n’étant pas assez médiatisés, notamment le cricket et le rugby, mettant fin prématurément aux licences Rugby et Cricket.
D’autres licences ont dû s’arrêter également, à la suite d’un affrontement entre Electronic Arts et l’éditeur Take Two Interactive, qui a su devancer EA sur le baseball avec MLB 2K (MVP Baseball pour EA Sports) mais aussi et surtout avec la grande licence NBA 2K qui a mis fin à NBA Live.
Des rachats à tour de bras
Parmi les différentes stratégies d’EA, l’une d’elles est de racheter un maximum de studios de développement et ainsi de les absorber. Même si les autres éditeurs rachètent eux aussi de nombreux de studios, ces derniers restent en vie sous la direction de l’éditeur, comme on peut le voir avec l’éditeur Take-Two Interactive qui en 2022 avait sous sa direction pas moins de 7 studios, dont les deux plus connus sont 2K Games et Rockstar Games.
Malgré tout, EA adopte cette stratégie, et choisi donc rapidement de mettre tous ses œufs dans le même panier. Tout de même, après plusieurs rachats, EA fera différentes structurations, ouvrant certaines filiales que l’on connaît aujourd’hui sous le nom EA Sports ou EA Vancouver. D’autres studios seront tout simplement rachetés, certains pour les licences qu’EA pourrait gagner, d’autres pour leur renommée dans leur secteur. C’est le cas par exemple de Respawn, le studio à l’origine de la série des Call of Duty, ou encore de BioWare, le studio très connu pour la saga Mass Effect.
Origin Systems
Le premier achat important d’Electronic Arts est celui d’Origin Systems, connu aujourd’hui pour être le launcher des jeux de l’éditeur. Créé en 1983, Origin Systems était connu pour la série des jeux Ultima, une série de jeux considérée pour beaucoup comme pionnière dans l’histoire des RPG. Avec le succès de cette licence, mais aussi celle de Wing Commander, une série de jeux de combats spatiaux, EA a rapidement été intéressé, et a racheté le studio en 1992.
Même si le succès du studio était au rendez-vous dans les années 90, le déclin s’est vite fait sentir dans les années 2000, conduisant le siège d’Electonic Arts à fermer le studio dès 2004.
Bullfrog Productions
Le second studio récupéré par Electronic Arts est Bullfrog Productions. Fondé en 1987, le studio a connu plusieurs succès ponctuels, tels que les deux jeux Populous, mais n’a pas réussi à faire de ses jeux des séries viables à travers le temps. Malgré cela, Electronic Arts rachète le studio en 1995, mais peu de jeux ont connu de grands succès. En 2001, le studio passe sous la direction de la filiale EA UK, et ferme ses portes en 2004 également.
Maxis
Concernant le rachat suivant de l’éditeur, c’est le studio Maxis. Avec SimCity comme premier jeu, le studio se crée rapidement une renommée dans les années 1990. Suite à ce succès, un Game Designer du nom de Will Wright, a eu une nouvelle idée : un jeu de décoration (cette idée lui est venue après l’incendie de sa maison, en essayant de designer sa nouvelle demeure). Malheureusement pour lui, le studio refuse ce projet vers les années 1995.
Cependant, en 1997, Electronic Arts rachète Maxis, ce qui va amener le studio à changer sa direction, dont les personnes réticentes au projet de Will. Ce dernier tente sa chance devant EA afin de lancer son projet, qui est cette fois-ci accepté, et c’est en 2000 qu’arrive enfin son jeu : Les Sims, qui amènent avec lui un nouveau genre de jeu qu’est la simulation de vie.
Même si aujourd’hui la marque Maxis existe toujours, notamment pour perpétuer la fidélisation des joueurs de la première heure des séries Les Sims et SimCity, le studio ferme ses portes en 2015, s’intégrant totalement dans la filiale mobile de l’éditeur, EA Mobile.
Visceral Games
C’est ensuite Visceral Games qui fait son apparition dans le groupe EA dès 1998. À la suite d’un déménagement de locaux entre San Mateo et Redwood Shores, EA en profite pour créer un nouveau studio : EA Redwood Shores. Ce n’est qu’en 2009 que le studio prendra le nom de Visceral Games. Chargé de la production des jeux PGA Tour entre les éditions 2000 et 2007, le studio est surtout connu pour avoir créé la série des jeux Dead Space.
Cependant, en 2017, EA annonce la fermeture du studio. Peu d’explications ont été avancées de la part de l’éditeur, mais la théorie la plus probable est que le studio était principalement centré sur les jeux solos, ce qui n’était plus à la mode depuis quelques années. Les quelques projets encore sous la direction du studio, notamment un jeu Star Wars, seront rapidement affectés au studio d’Electronic Arts le plus connu, EA Vancouver.
Westwood Studios
Au cours de la même année, en 1998, EA rachète également un studio un peu moins connu : Westwood Studios. Créé en 1985 sous le nom de Westwood Associates, le jeune studio s’était fait une petite renommée avec le début de la série des jeux Dune, et plus tard par les jeux Command and Conquer. Avec cette petite notoriété, l’entreprise a vite tapé dans l’œil de différents éditeurs, notamment Virgin Interactive, un éditeur britannique qui rachète le studio en 1992, le renommant Westwood Studios. Deux petites années après ce rachat, c’est l’éditeur et tous ses actifs qui se font racheter, y compris Westwood, qui passe donc dans le groupe Blockbuster, le géant américain de la location de films.
EA n’arrivera qu’en 1998, achetant le studio, et profitera pleinement des 10 millions de ventes des jeux de stratégie en temps réel Command and Conquer. Cependant, en 2003, EA décide de mettre fin à la vie du studio, sans aucune explication ou même intégrer les équipes à un studio que possédait déjà l’éditeur, ce qui donnerra vie à Petroglyph Games, un studio indépendant formé en 2003 par les anciens de Westwood.
DreamWorks / Danger Close Games
En 1995, DreamWorks et Microsoft s’associent et créent un studio de jeux vidéo : DreamWorks Interactive. Dirigé principalement par Microsoft, le studio est principalement conçu pour adapter les succès cinématographiques planétaires appartenant au producteur de cinéma, dont le fondateur n’est autre que Steven Spielberg. Parmi ces licences, on retrouvera principalement des jeux Jurassic Park, mais aussi un jeu de simulation de vie où l’on peut incarner Spielberg dans son travail.
Mais ce qui fera la renommée du studio, c’est la création d’une nouvelle licence : Medal of Honnor, et cela dès 1999. Après cet énorme succès, faisant partie du Top 25 des meilleurs jeux de tous les temps sur PlayStation selon le média américain IGN, EA n’a pas attendu longtemps avant de racheter le studio puisqu’en 2000 DreamWorks Interactive devient EA Los Angeles. Pendant 10 ans, le studio va surtout se consacrer au développement des jeux Medal of Honnor, mais aussi à deux jeux Le Seigneur des Anneaux. En 2010, EA renomme le studio Danger Close Games, avant de le fermer en 2013. La majorité des équipes ont été déplacées dans la filiale DICE de l’éditeur. La série des Medal of Honnor a été mis en pause jusque Medal of Honnor : Above and Beyond en 2020, développé par Respawn. Mais avec un jeu plus que moyen, la survie de la licence n’est malheureusement pas garantie.
Black Box Games
Un studio canadien du nom de Black Box Games a été créé en 1998 par des anciens employés de Radical Entertainment, un studio où l’actionnaire majoritaire est Activision Blizzard. Développant des jeux pour plusieurs éditeurs, notamment SEGA et EA, le studio va travailler dès ses débuts sur les jeux des licences NHL, les jeux de hockey d’Electronic Arts mais aussi sur des jeux Need for Speed.
Après quelques titres, EA voit que les jeux développés par Black Box Games plaisent au public et décide donc de racheter le studio en 2002, le renommant EA Black Box. Le studio a été renommé en 2012 en Quicklime Games avant de fermer ses portes en 2013. Suite à cela, les développeurs se sont dispersés vers plusieurs studios, comme Ubisoft où les anciens de Black Box sont à l’initiative de la série The Crew.
Criterion Games
Malgré le nombre de studios qu’EA possédait déjà, il manquait encore un style de jeu au catalogue de l’éditeur : les jeux de voitures. Certes, EA Canada s’occupait à partir de 1994 du développement des jeux Need for Speed, mais la montée de la concurrence était telle qu’il fallait se spécialiser dans les jeux automobiles afin de créer de bons jeux. EA se met alors à la recherche d’un studio spécialisé dans ce domaine dans les années 2000 et trouve Criterion Games. Avec déjà 3 opus de la série des jeux Burnout à son actif, le studio se fait racheter par EA en 2004 en continuera la série des Burnout quelques années tout en s’occupant des jeux Need for Speed.
Cependant, avec de grandes équipes de support, c’est-à-dire des équipes dont le but est d’aller aider d’autres studios lors de périodes clés, Criterion Games devient un studio de renforts, et collaborera plusieurs fois avec DICE, notamment pour les jeux Battlefield 2042 et Star Wars : Battlefront 2.
DICE
Dans les années 90, un studio suédois du nom de Digital Illusions Creative Entertainments (DICE) peine à se faire un nom dans le secteur du développement des jeux. Son histoire va s’accélérer en 2002, avec la sortie du jeu Battlefield 1942, jeu qui donnera vie à la série des Battlefield. À la suite de ce succès, la notoriété du studio grandit et EA va s’intéresser à ce dernier et acheter des actions du studio. En 2003, EA ne possédait que 19% des parts de DICE, mais devant le succès des jeux Battlefield suivants, l’éditeur américain a continué d’investir dans le studio, faisant de lui l’actionnaire principal en 2005 avec 68% du studio. C’est donc tout logiquement que DICE devient une filiale d’EA dès 2006, tout en continuant à travailler sur la série des Battlefield.
Aujourd’hui, DICE existe toujours et s’occupe principalement des jeux Battlefield, mais également d’autres jeux qui ont pu connaître des succès, comme la série des jeux Star Wars : Battlefront.
Phenomic Game Development
Fondé en 1997, Phenomic Game Development est un studio allemand connu uniquement pour la série des jeux SpellForce. Jeux de stratégie et RPG en ligne, ils ont rencontré un grand succès dans les années 2000. Fort de ce succès, le petit studio a vite fait parler de lui, jusqu’à ce que le géant américain EA rachète le studio allemand en 2006, et en profite pour changer son nom en EA Phenomic.
Cependant, avec une mode des jeux évoluant dans le début des années 2010, le déclin du studio s’est fait sentir et le studio a fermé ses portes en 2013. Le jeu SpellForce 3, qui est la suite des deux derniers opus, n’est donc pas développé par Phenomic, mais par Grimlore Games, un studio indépendant allemand lui aussi.
Mythic Entertainment
En 1995, Interworld Productions voit le jour. Ce petit studio américain n’a pour le moment que peu d’ambition, si ce n’est que les développeurs vivent de leur passion. En 1997, le studio se rend compte qu’un autre studio porte également son nom et décide alors de se rebaptiser Mythic Entertainment. Après plus d’une dizaine de jeux produits jusqu’aux années 2000, le studio va connaître un grand succès avec le jeu Dark Age of Camelot, un MMORPG sorti en 2001. Après ce carton, le studio se concentre sur le maintien du jeu et annule ses autres projets.
Quelques années après, en 2006, EA rachète le studio afin de profiter de la licence Dark Age of Camelot, d’autant plus que l’éditeur ne possède pas réellement de MMORPG dans son catalogue. Mythic Entertainment devient alors EA Mythic, avant de retrouver son nom en 2008, suite à une réorganisation du groupe américain, avant de passer sous la direction du studio de BioWare, afin de créer une nouvelle division RPG/MMO. Avec le déclin du jeu en ligne mêlées aux tentatives non-fructueuses de créer un jeu Warhammer en ligne, le studio ferme ses portes en 2014.
BioWare
BioWare est un des principaux studios d’EA, et est aussi l’un des seuls studios de l’éditeur à ne pas avoir fermé ses portes. Créé en 1995, BioWare est longtemps resté un studio indépendant, et cela même si ce dernier a connu de nombreux succès. Dès 1998, le studio canadien sort un succès vidéoludique du nom de Baldur’s Gate, basé sur le jeu de rôle Donjons et Dragons. Après ce succès, le studio ne se repose pas sur ses acquis, puisqu’il va pondre l’une des grandes licences des jeux vidéo qu’est Mass Effect. En plus de ces deux séries, les jeux ponctuels du studio sont également des succès, comme le jeu Star Wars : Knight of The Old Republic sorti en 2003.
Pandemic Studios
Enfin, Pandemic Studios est le dernier studio connu à avoir été racheté par l’éditeur. Créé à l’origine en 1998 par des anciens développeurs d’Activision, Pandemic Studios a été racheté en 2005 par un groupe de technologies américain nommé Elevation Partners. Dans ce groupe, le studio a alors développé plusieurs jeux de tirs, dont les deux premiers Star Wars : Battlefront, tout en étant sous la direction de VH Holding, une entreprise de gestion. Cependant, en 2008, EA rachète VH Holding et ses sociétés, dont Pandemic.
Malheureusement pour le studio, la descente aux enfers sera rapide puisqu’il ferme ses portes en 2009, et seulement 35 des 230 salariés seront gardés dans le groupe Electronic Arts, les autres étant licenciés.
Après ces vagues de rachats, seuls quelques studios ont réussi à survivre, notamment DICE et Bioware. Seulement, au vu du nombre de studios fermés par l’éditeur, ce qui veut également dire beaucoup de personnes mises à la porte, EA n’a pas eu bonne presse dans les années 2010. En effet, l’éditeur a été élu « pire entreprise américaine » en 2012 et 2013 par le site américain Consumerist.
Electronic Arts en bref
Depuis sa création, Electronic Arts a beaucoup fait parler de lui, que ce soit en bien ou en mal. Mais depuis 2017, l’éditeur a quitté le premier plan de la scène médiatique, laissant sous les projecteurs d’autres grands éditeurs comme Epic Games et Ubisoft. Cependant, il ne faut pas oublier qu’Electronic Arts reste le 5e éditeur international en termes de chiffre d’affaires, juste derrière Nintendo et Activision Blizzard.
Malgré ce succès, EA devra se montrer fort à partir de 2022, ayant perdu la licence FIFA, l’un des jeux de console les plus vendus au monde. La série continuera tout de même sous le nom EA Sports FC et il est peu probable qu’EA laisse tomber sa poule aux œufs d’or. En y ajoutant les grands succès que sont les Sims, Battlefield, mais aussi F1, Electronic Arts a encore de beaux jours devant lui, et de quoi nous faire rêver.