Décryptage

Éditeur, constructeur, studio de développement : quelles différences ?

07 janvier 2021
Par Valentin Boulet
Éditeur, constructeur, studio de développement : quelles différences ?

L’industrie du jeu vidéo compte de nombreux acteurs, et il n’est pas toujours évident de comprendre le rôle de chacun d’entre eux. Si les studios de développement, les éditeurs et les constructeurs ont des missions précises, elles tendent parfois à se confondre. Explications.

Derrière un jeu vidéo qui cartonne et qui se vend comme des petits pains un peu partout sur la planète, il y a souvent de nombreux acteurs et entreprises différentes. Un studio de développement, toujours, composé d’équipes d’artistes et de développeurs, un éditeur qui se chargera de le mettre en valeur et un ou plusieurs constructeurs, qui accueilleront le titre sur leur machine. Mais il arrive aussi qu’une même entreprise, souvent un géant de l’industrie, s’occupe de tout, de la production à la communication en passant par la distribution. Retour sur le rôle de chacun de ces acteurs.

Les studios de développement

Un studio de développement est, comme son nom l’indique, en charge du développement d’un jeu. Jusque-là, rien de compliqué. C’est le studio qui embauche les différents corps de métier qui s’occupent de la conception d’un jeu : des programmeurs, des game designer, des graphistes, des scénaristes, des musiciens et des acteurs, pour le doublage ou même pour du motion capture. Il faut néanmoins distinguer trois sortes de studios différents.

naughtydoglogo

Certains studios appartiennent à des constructeurs. C’est ce que l’on appelle des studios first party. Par exemple, le studio Naughty Dog, à l’origine des jeux Uncharted ou The Last of Us, appartient à Sony, le constructeur des consoles Playstation. C’est une relation qui permet à Sony de s’assurer d’avoir l’exclusivité sur les titres du studio, et c’est pour cette raison que les jeux Uncharted sont exclusivement disponibles sur les consoles Playstation.


>> Notre dossier spécial sur l’histoire de Naughty Dog

D’autres studios développent des jeux qui seront édités par un constructeur. C’est ce que l’on appelle des studios second party. Par exemple, le studio français Quantic Dream, à l’origine des jeux Heavy Rain ou Beyond Two Souls, est édité par Sony Entertainment. De quoi permettre à Sony de s’assurer de garder l’exclusivité des jeux produits pour ses consoles. En revanche, Quantic Dream ne leur appartient pas, et peut décider d’éditer lui-même son jeu pour une sortie sur PC.

Enfin, les studios third party, développent des jeux qui sont ensuite édités par une entreprise qui n’appartient à aucun constructeur, logo-Ubisoftqu’on appelle alors un éditeur tiers. Par exemple, Rockstar Games, à l’origine des jeux GTA ou Red Dead Redemption, appartient à l’éditeur Take Two, qui n’appartient lui-même à aucun constructeur, et qui possède d’ailleurs d’autres studios. C’est pour cette raison que les jeux Rockstar sont disponibles sur toutes les consoles, et sur PC. Il est revanche possible pour un constructeur de négocier des exclusivités temporaires en signant un contrat avec l’éditeur.

Bien sûr, il existe aussi des studios totalement indépendants, qui s’occupent eux même d’éditer leurs jeux. Et cette catégorie ne concerne pas forcément des studios à petit budget. Le géant français Ubisoft est par exemple capable de développer, d’éditer et de distribuer ses jeux partout dans le monde.


Les éditeurs

Un éditeur est en charge de la mise sur le marché d’un jeu vidéo. C’est donc l’éditeur qui s’occupe de toute la communication autour du jeu, du marketing et de la distribution. Lorsque l’éditeur n’est pas physiquement présent dans un pays ou sur un continent pour gérer la distribution, il peut charger un autre éditeur de s’en occuper à sa place.

Mais cela ne veut pas dire qu’un éditeur ne peut pas être à l’origine d’un jeu. Il peut par exemple passer commande auprès d’un studio, qui lui appartient ou non, pour le développement d’un jeu, en précisant simplement une thématique ou en mettant en avant une franchise qui lui appartient par exemple.

Un éditeur peut également appartenir à un constructeur. C’est par exemple le cas de Bethesda, racheté en 2020 par Microsoft pour 7,5 milliards de dollars. En plus de posséder son propre studio, Bethesda Game Studios, Bethesda possède également de nombreux autres studios, dont le Français Arkane par exemple.

xboxbethesda

Les constructeurs

Contrairement aux autres acteurs du marché, les constructeurs se comptent sur les doigts d’une main. Sony (Playstation), Microsoft (Xbox) et Nintendo dominent le marché et sont les principaux constructeurs de consoles dans le monde. Atari et SEGA ne sont désormais plus considérés comme faisant partie de cette catégorie, malgré de nombreuses années de domination. En revanche, d’autres acteurs arrivent sur ce marché, comme par exemple Google ou encore Facebook, qui possède notamment Oculus VR, spécialisé dans la construction de casque de réalité virtuelle.

Les constructeurs peuvent donc maîtriser l’ensemble de la chaine de production d’un jeu. Nintendo construit ses propres machines dont la plus populaire est la switch, développe ses propres jeux exclusivement réservés à cette machine, et s’occupe de les éditer et de les distribuer partout dans le monde. Bien entendu, les constructeurs peuvent également travailler avec des éditeurs tiers pour agrandir le catalogue de jeux disponibles sur leur console, ou même directement avec des studios.

À qui appartiennent les droits d’un jeu ?

Forcément, dans la mesure où les rôles se confondent régulièrement, il est difficile de savoir à qui appartient une licence créée par un studio indépendant, puis éditée par une autre entreprise qui appartient elle-même à un constructeur. En l’occurrence, les règles sont différentes en fonction des pays, et des contrats différents peuvent être signés entre les acteurs.

Les traditions juridiques varient en fonction des pays. En Europe, c’est plus régulièrement le studio qui possède la franchise qu’il a créée, alors qu’aux Etats-Unis, c’est plus généralement l’éditeur qui détient les droits, tandis qu’au Japon, il s’agit la plupart du temps d’un partage équitable entre les deux entreprises.

À lire aussi

Notre lexique gaming pour vous aider

Article rédigé par
Valentin Boulet
Valentin Boulet
Conseiller fnac.com jeux vidéo et high tech
Sélection de produits