Décryptage

Les plus beaux contes d’Andersen

28 juin 2021
Par Anastasia
Les plus beaux contes d’Andersen

Personnalité attachante au talent longtemps incompris, Hans Christian Andersen a finalement eu la renommée qu’il méritait grâce à ses contes. En passant du vilain petit canard à un cygne majestueux, notre conteur nous fait vivre de merveilleuses aventures, bien des siècles après. Qui est-il ? De quoi s’inspirait-il pour écrire ses contes ? Quels en sont ses plus beaux ? Nous verrons tout cela ensemble.

Qui est Hans Christian Andersen ?

andersenLa vie d’Andersen : Du vilain petit canard au cygne

Né à Odense en 1805, dans le bas quartier du Danemark, Hans Christian Andersen est devenu célèbre grâce à ses nouvelles et ses contes.

Si nous en connaissons finalement très peu sur ses parents, nous savons cependant qu’il vécut une première partie de son enfance heureuse avant de perdre son père et de s’enfoncer dans la misère la plus profonde. Dévoreur d’œuvres dramatiques et de biographies d’hommes célèbres, le jeune H. Christian Andersen rêve de devenir connu.

Il devra beaucoup à son caractère attendrissant qui l’aidera à s’en sortir dans la vie, passant outre sa pauvre condition : avec sa belle voix, il reçoit des leçons de chant gratuites par un ténor italien du nom de Giuseppe Siboni, et l’acteur Ferdinand Lindgreen lui donne des leçons d’art dramatique. De plus, pour remercier chacun de ses bienfaiteurs, il prend l’habitude de leur réciter un de leurs textes. Cela lui vaut notamment l’amitié de sa logeuse à qui il fait la lecture. Mais souvent incompris, nombreux sont ceux qui se rirent de lui, voyant dans ses écrits beaucoup d’absurdités.

En 1822, il écrit sa première pièce : La Chapelle dans la forêt. Mais cette même année est marquante pour deux autres raisons :

– il se produit pour la première fois au théâtre en tant que comédien,

– Jonas Collin, un membre du comité directeur du Théâtre Royal et à qui Andersen envoyait régulièrement des pièces de théâtre, réussit à lui obtenir une bourse d’études auprès du roi Frédéric VI. Cette période sera difficile pour lui car il a presque dix-huit ans lorsqu’il entre dans un collège composé d’enfants de douze ans.

Après ses études, il fait la rencontre d’un poète et auteur dramatique, Johan Ludvig Heiberg, qui l’aidera en publiant quelques-uns de ses poèmes dans son journal, entre les années 1827 et 1828. Le jeune homme profite aussi de son sens de l’observation pour décrire ses trajets par le biais de récits de voyage (son premier étant : Voyage à pied à Amager). Ce premier récit est d’ailleurs très important car c’est aussi un des premiers succès d’Andersen.

Les contes d’Andersen : des histoires vraies passées à coup de baguette magique

Bien que ses contes ne soient tout d’abord pas reconnus (Le Briquet ayant essuyé de vives critiques de la part de son ami Johannes Carsten Hauch, par exemple), ils connaîtront un grand succès deux ans plus tard. À partir de 1829, Hans Christian Andersen passe son temps à voyager et écrire. Sa personnalité attachante lui vaudra de nouer de belles amitiés, notamment avec Charles Dickens qu’il rencontre en Angleterre, ou encore Chamisso en Allemagne. S’il peine à trouver une certaine reconnaissance dans son pays, la patience est d’or et Andersen obtient en 1846 la décoration du Dannebrog (ordre de chevalerie). Quelque quatorze années plus tard, en décembre 1860, il est reçu par le roi Christian IX de Danemark où il devient le conteur attitré de ses enfants. 

Si nous nous appuyons sur la liste faite par Pierre Georget la Chesnais, Hans Christian Andersen aurait écrit 156 contes. Nombreux sont ses biographes qui s’accordent à dire que notre homme doit avant tout sa gloire à ceux-là… Contes qu’il publia d’ailleurs relativement tard comparé à ce qu’il avait pu écrire auparavant comme les poèmes, les récits et les pièces de théâtre. Cependant, il faut savoir que dans les années 1830, le conte n’est pas considéré comme un genre littéraire. Grâce à Andersen, il le deviendra !

En s’inspirant des récits de son enfance (Le Briquet), de ses observations de la vie quotidienne ou encore de sa propre vie (Le Vilain Petit Canard), H. Christian Andersen donne une dimension nouvelle aux contes. En effet, dans La Petite Fille aux allumettes, il reprend l’histoire de sa grand-mère et dans La Petite Sirène, nombreux sont ceux qui voient dans ce conte l’illustration de l’amour impossible entre lui et Édouard Collin (le fils de Jonas Collin).

Sélection des plus beaux contes d’Andersen

La Petite Sirène

Certaines personnes voient dans La Petite Sirène une métaphore illustrant son amour impossible avec Édouard Collin, notamment en montrant le renoncement à cet amour et aux relations sexuelles.

Il faudra que la petite sirène attende ses 15 ans avant d’être autorisée à nager jusqu’à la surface pour voir le monde extérieur. Le jour de son anniversaire, c’est la première chose qu’elle fait. À la surface, elle aperçoit un navire, mais aussi un très beau prince, qui ne la laisse pas indifférente. Peu de temps après, une grande tempête fait rage, faisant chavirer le bateau et tomber le jeune homme à la mer. Sans réfléchir, la petite sirène le sauve en le ramenant, inconscient, sur le rivage. Rompant avec la magie du moment, une jeune femme arrive et la sirène s’enfuit, laissant croire au prince que c’est cette première femme qui l’a sauvé. Mais auprès de sa grand-mère, la petite sirène se pose des questions sur la courte vie des hommes. En apprenant qu’ils ont l’âme éternelle, la jeune fille des eaux se décide à séduire le prince. Pour ce faire, elle rencontre la sorcière des mers qui lui remet un philtre qui transforme sa queue de poisson en jambes humaines. Cependant, toute aide à son coût et la petite sirène devra se couper la langue. Par ailleurs, si elle échoue à se faire aimer du prince, elle sera condamnée pour toujours à n’être qu’écume sur la mer.

Bien sûr, les choses ne vont pas se passer si simplement et dans la version d’Andersen, les choses ne se déroulent pas comme dans l’animé de Walt Disney. En effet, la fin du conte se termine sur l’échec de la petite sirène à être aimée du prince, et avec comme seul moyen pour échapper à sa funeste destinée : planter un couteau en plein cœur du prince. Mais incapable de se résigner à faire un tel geste, elle se jette dans la mer. Cependant, au lieu de se transformer en écume comme l’avait mise en garde la sorcière des mers, la petite sirène est remerciée de sa bonne action en rejoignant les « filles de l’air ».

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La princesse au petit pois

Paru en 1835, La princesse au petit pois est un conte qui narre l’histoire d’un prince souhaitant épouser une « vraie princesse ». Et si plusieurs se présentent à sa porte, aucune ne trouve grâce à ses yeux… Jusqu’à cette nuit d’orage où une jeune femme trempée toque à la porte du château pour y passer la nuit. Selon ses dires, elle serait aussi une princesse, et pour trouver l’épouse digne de son fils, la reine l’invite à dormir sur une pile de 20 matelas et de 20 édredons sous laquelle est placé un petit pois. Au matin, lorsque la reine demande à ladite princesse si celle-ci a bien dormi, elle lui répond « non » avec honnêteté, ayant été gênée toute la nuit par une chose très dur sous son dos. Cette sensibilité particulière pousse la reine à voir dans cette jeune femme une « vraie princesse », celle que le prince recherche depuis longtemps.

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Poucette

Lors de sa parution, Poucette fait partie des premiers contes publiés par Hans Christian Andersen.

Alors qu’une femme prie le Ciel de bien vouloir l’aider à avoir un enfant, c’est une sorcière qui répond à son appel et lui donne une graine. Une fois plantée, une toute petite fillette sort de la fleur. En raison de sa petite taille (aussi haute qu’un pouce) « Poucette » sera désormais son prénom. Malheureusement, les premiers pas de la jeune fille dans la vie ne seront pas faciles. En effet, alors qu’elle dort dans son berceau, elle est enlevée par un crapaud qui désire la marier à son fils. Poucette parviendra à s’échapper mais finira attrapée par un hanneton qui la montre comme un trophée à ses congénères. Dégoutés par son apparence, les autres se moquent d’elle et, dépité, le hanneton s’en débarrasse : c’est le début de l’hiver et l’arrivée du grand froid. Alors qu’elle lutte pour sa vie, Poucette remarque une hirondelle à l’aile cassée, blottie sous des feuilles, et décide de la soigner pour lui sauver la vie. L’hiver passant, Poucette toque à la porte d’un rat des champs pour lui demander l’asile, et finit en bonne à tout faire, par la suite menacée d’être mordu si elle ne se marie pas à son voisin, la taupe. Paniquée, la jeune fille prend la fuite… Et croise l’hirondelle qu’elle avait sauvée, aux premiers jours des grands froids. Pour la remercier, celle-ci l’emmène sur son dos, dans un champ de fleurs, où Poucette rencontre le prince des fleurs, aussi petit qu’elle. Épris l’un de l’autre, ils se marient et Poucette devient Maja, la princesse des êtres des fleurs.

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Les habits neufs de l’empereur

Dans Les habits neufs de l’empereur, nous voilà au cœur d’une intrigue particulière, entre réalité et imaginaire.

Il y a de ça très longtemps, vivait un empereur qui vouait une passion particulière aux habits, changeant de vêtements à chaque heure du jour. Alors, quand deux escrocs viennent en ville et proclament qu’ils peuvent tisser une étoffe que seules les personnes sottes ne peuvent pas voir, l’empereur trouve là un moyen de repérer les incapables de son royaume. Quelques jours plus tard, curieux de voir l’avancée de l’étoffe, il se rend à l’atelier mais ne voit rien. Perturbé, il envoie plusieurs ministres inspecter le travail, sans parler de son trouble, mais tous lui affirment avoir vu l’habit, sans oser avouer l’inverse. Après quelques jours encore, les deux escrocs décident de terminer l’étoffe et aident l’empereur à l’enfiler, avant que ce dernier ne se présente à son peuple. Mais il faudra la langue bien pendue d’un petit garçon pour que la vérité éclate, la foule ayant préféré faire comme les ministres : acclamer l’étoffe plutôt que de n’avouer n’en voir aucun. « Mais il est tout nu, le roi ! » : à ce moment, le peuple se range de son côté et l’empereur, tout honteux, comprend enfin l’entourloupe.

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Le Vilain Petit Canard

Récit de formation bouleversant, Le Vilain Petit Canard est fortement inspiré de la vie d’Andersen, en évoquant les principales périodes de sa vie, notamment son enfance lorsque sa mère le dénigre après la mort de son père et ses années d’études alors qu’il se retrouve dans une classe où les élèves sont bien plus jeunes. Dedans, notre conteur explique à quel point l’entourage de l’enfant est important. Si celui-ci lui renvoie sans cesse une image négative, en grandissant, ce dernier ne pourra pas s’accepter tel qu’il est. Bien sûr, tout est métamorphose, et ce qui fait la moquerie un temps est ce qui peut faire un atout plus tard. D’où l’image de la renaissance par le biais du cygne.

Alors qu’une cane couve ses œufs, lors de l’éclosion, l’un d’eux est différent de ses frères et sœurs. Sa différence amène son rejet et il est contraint de quitter sa famille pour s’éloigner de toutes les méchancetés subies.

De péripéties en péripéties, le caneton se voit tantôt rejeté, tantôt accueilli mais méprisé. Et puis un jour, il se trouve face à des cygnes. Fasciné par leur prestance et leur beauté, il vient à eux et découvre qu’il n’a en fait jamais été un canard…

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La Reine des neiges

Paru en 1844, La Reine des Neiges est un des plus longs contes d’Andersen, divisé en sept parties :

– Qui traite d’un miroir et de ses morceaux

– Un petit garçon et une petite fille

– Le Jardin de la femme qui savait faire des enchantements

– Le Prince et la Princesse

– La Petite Fille des brigands

– La Laponne et la Finnoise

– Le Palais de la Reine des Neiges

L’histoire commence par une création du diable : un miroir qui déforme les reflets. Cassé en mille morceaux, deux des bouts ensorcelés arrivent dans l’œil d’un petit garçon innocent, Kay. Sous leur influence, il change de caractère et devient très dur… Avant de finir par disparaître. Peinée par sa disparition, son amie Gerda fait tout pour le rechercher et finit par arriver au château de la Reine des neiges, où il est retenu. Mais avant d’y arriver, elle fera la rencontre d’une multitude de personnages….

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La bergère et le ramoneur

Dans La bergère et le ramoneur, Hans Christian Andersen raconte l’histoire d’amour de deux figurines de porcelaine. Mais ce ne serait pas drôle s’il n’y avait pas un vieux Chinois (lui aussi en porcelaine) qui se dit être le grand-père de la jeune femme et qui refuse de la marier au ramoneur, lui préférant un satyre surnommé le « sergent-major général commandant aux pieds de bouc ». Afin de vivre en paix, les deux amoureux décident de s’enfuir en quittant la maison. Seulement, dans la course pour les rattraper, le Chinois se brise, et peureuse du monde extérieur, la bergère convainc le ramoneur de revenir. Ensemble, ils décident de réparer le Chinois.

Heureusement pour eux, l’attache qui soutient ce dernier l’empêche de dire « oui » de la tête au satyre qui demande la main de la bergère. Ainsi, ils purent s’aimer paisiblement jusqu’au jour où…..

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La Petite Fille aux allumettes

En 1845, Andersen reçoit la lettre d’un éditeur qui lui demande d’écrire un conte, et pour l’aider dans le choix du thème, ce dernier lui fait également parvenir trois illustrations. Parmi elles, Andersen choisit une gravure sur bois qui représente une petite fille tenant un paquet d’allumettes : c’est ainsi que naît l’histoire de La Petite Fille aux allumettes dont la scène rappelle à notre conteur le contraste entre sa vie agréable et celle, misérable, qu’a vécue sa grand-mère enfant, lorsqu’elle mendiait et avait même été obligée de passer toute une journée sans manger sous un pont. Ce conte est très intéressant car il narre la misère sociale du XIXe siècle sans la romancer. Très bien découpé, il offre une progression dramatique constante en nous montrant, tout d’abord, la fillette en proie à des besoins élémentaires comme se nourrir, se réchauffer ; puis ensuite son envie de se divertir, nécessaire à l’épanouissement de l’enfant ; et enfin, son désir d’amour, nécessaire à tout être humain. Nous remarquons donc la présence des trois états que sont : l’état physique, l’état mental et l’état affectif. Par ailleurs, si la lumière est clairement le fil conducteur du récit, on peut voir dans l’allumette le triste contraste entre la chaleur que peut produire cette brindille et celle, plus forte, que peut produire un grand poêle en métal.

Les univers évoqués sont très durs : la pauvreté qui est confrontée à l’indifférence et à l’opulence ; l’injustice visible à travers cette enfant innocente qui a vu sa grand-mère, porteuse d’amour, mourir trop tôt et confrontée quotidiennement à des parents maltraitants qui n’hésitent pas à la brutaliser.

Dans le conte, nous nous trouvons dans une ville ressemblant à Copenhague, la veille du Nouvel An. Le soir, dans les rues enneigées, une petite fille aux cheveux d’or et bouclés, marche, pieds nus : elle vend des allumettes à qui voudra bien en acheter, faisant durer plus longuement le moment avant de rentrer chez elle, dans un taudis où son père prétexterait le manque d’argent pour la battre. De toute manière, il n’y a rien qui l’attend là-bas : ni oie rôtie, ni sapin, ni chaleur. En prise au froid et épuisée, la petite fille finit par se blottir entre deux maisons, et se résolue à craquer une allumette, juste une seule, pour vainement tenter de se réchauffer. « Craque », fait l’allumette, et la voilà devant un bon poêle où un feu flambe. Mais aussitôt la vision apparut qu’elle se termine, consumée en même temps que le feu de l’allumette craquée. Alors l’enfant en allume une deuxième, et c’est une autre vision qui apparait, puis une troisième avec le même effet. À la quatrième, elle voit sa défunte grand-mère lui apparaître, radieuse et remplie d’amour. Ayant peur de voir cette douce vision disparaître, la petite fille craque tout ce qui lui reste d’allumettes. À la fin, cette dernière la prend dans ses bras et toutes les deux s’envolent jusqu’à Dieu.

Le lendemain, c’est une enfant morte de froid avec un sourire aux lèvres que nous retrouvons. Après avoir connu la souffrance et l’épuisement durant toute sa jeune vie, l’enfant a enfin pu accéder au repos éternel.

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Bien sûr, outre cette sélection, il reste bien d’autres contes d’Hans Christian Andersen qui méritent d’être lus et qui sont, eux aussi, puissants et très beaux. Alors, pour continuer ce moment magique : si vous nous partagiez votre oeuvre préférée en commentaire ?

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