Décryptage

Gojira : les rois du metal français

31 juillet 2024
Par Mathieu M.
Gojira : les rois du metal français
©ZHANG YUWEI / AFP

Les garçons de Gojira ont marqué les esprits lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024. Ils figurent en effet parmi les artistes français qui ont le mieux réussi à s’exporter, devenant l’une des têtes d’affiche du métal européen, sans renier leur authenticité. Retour sur un parcours exemplaire.

Gojira, une affaire de famille

Non loin de Bayonne, la petite cité balnéaire landaise d’Ondres a vu grandir Joe et Mario Duplantier, deux adolescents fans de métal dans les années 1990. Avec un ami de la famille, Alexandre Cornillon, et guitariste Christian Andreu, ils forment en 1996 un groupe qui se nomme Godzilla. Leur musique ? Un death metal ténébreux, teinté d’éléments plus techniques, façon thrash metal à la Slayer. Pendant cinq ans, ils vont réaliser démo sur démo, avant de changer de nom, pour devenir Gojira, transcription phonétique en japonais du titre du premier film Godzilla.

Tout s’accélère en 2001 à Bruxelles, où la petite formation, dans laquelle Jean-Michel Labadie a remplacé Alex Cornillon à la basse, crée son premier album, Terra Incognita. En cette époque où le nu metal brille de mille feux (avec des groupes comme Pleymo ou Watcha), les Landais détonnent, avec leur musique sombre, mélodique et brutale. La presse spécialisée et le public s’enflamment pour ce disque très original. Les quatre musiciens, devant ce pari réussi, amorcent alors la suite de leur parcours en construisant un studio, dans le Sud de la France, et en commençant à tourner, en France, et bientôt en Europe.

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Gojira, numéro 1 du métal français

Au fil des années 2000-2010, Gojira est devenu l’un des mastodontes du métal sur le continent. Alternant les albums brutaux (The Link, The Way of All Flesh) et les disques plus conceptuels et mélodieux (From Mars to Sirius, L’Enfant sauvage), le quatuor a digéré ses influences (de Death à Morbid Angel en passant par Sepultura et Tool) pour maîtriser plusieurs styles, enchaînant sans problème entre progressif et brutal death. De formation classique, Joe (à la guitare et au chant) et Mario Duplantier (à la batterie) ont introduit des éléments complexes dans leur musique, sans jamais renier leur efficacité.

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Après avoir fait les premières parties de Metallica ou Slayer, Gojira a gagné le titre de tête d’affiche au cours des années 2010. Signés depuis 2012 sur le légendaire label Roadrunner, ils apparaissent depuis lors dans les charts américains, leur popularité en Europe s’étant étendue à toute la planète métal. C’est dans ce contexte qu’il décide d’installer un nouveau studio, à New York en 2014. En émerge leur avant-dernier album, Magma, un disque intimiste, à fleur de peau, marqué notamment par le décès de la mère de Joe et Mario. Le titre Stranded, qui en est extrait, est l’un de leurs plus grands tubes, à ce jour.

Cinq ans plus tard, les rois du métal ont collaboré avec le légendaire ingénieur du son, Andy Wallace, pour réaliser Fortitude, un septième album qui signe le retour de Gojira à la « puissance ». Attendu par un public immense, ce nouvel opus se double d’une campagne pour la reforestation de l’Amazonie, preuve du lien toujours fort qu’entretiennent les membres du groupe avec le monde qui les entoure !

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Gojira, la sensation de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024

Depuis Fortitude, le groupe a été acclamé par la critique et s’est classé en tête de plusieurs classements dans le monde. Gojira a également été reconnu pour son activisme environnemental, récoltant plus de 300 000 dollars pour l’ONG indigène APIB afin de soutenir les tribus indigènes de l’Amazonie. Et surtout, il y a quelques jours, il y a eu cette prestation à l’ouverture des JO de Paris 2024. Grandiose. Installé sur la Conciergerie, ce palais médiéval qui deviendra tribunal révolutionnaire puis prison pour Marie-Antoinette, Gojira a livré une prestation inoubliable et époustouflante. Marina Viotti, mezzo-soprano d’origine suisse qui a grandi en France, était une collaboratrice idéale pour le groupe lors de cet événement planétaire. Le choix de la chanson (« Ah ! ça ira ») était aussi bien vu que leur jeu. Bref ! Ce groupe de metal incarne aujourd’hui la différence française et porte haut les couleurs de la culture du pays. Un parcours énorme depuis Terra Incognita en 2001. À suivre !

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Article rédigé par
Mathieu M.
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