Décryptage

Feu! Chatterton, La Femme, L’Impératrice : un printemps 2021 très nouvelle scène !

08 avril 2021
Par Mathieu M.
Feu! Chatterton, La Femme, L’Impératrice : un printemps 2021 très nouvelle scène !

Vedette du milieu des années 2010, les Feu! Chatterton, La Femme et L’Impératrice animent ce printemps 2021 ! Avec leurs albums respectifs (Palais d’argile, Paradigmes, et Tako Tsubo), ces piliers de ce qu’on a appelé la « nouvelle scène française » montrent l’évolution de leurs styles et leurs identités désormais ancrées pleinement dans le paysage musical.

Feu! Chatterton : une flamme intacte

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La Mort dans la pinède, La Malinche, Côte Concorde… C’est par une série de titres énigmatiques que l’on a fait la connaissance de Feu! Chatterton, voici plus de sept ans déjà. Lauréat des Inrocks Lab, véritable incubateur de la scène française de cette époque, où ils avaient concouru aux côtés de Juliette Armanet, Camp Claude ou Radio Elvis, le groupe parisien a su imposer un style définitivement à part.

Par ses textes littéraires et son emphase vocale, Feu! Chatterton oscille entre dandysme et rock indépendant, entre slam et gouaille. Une alchimie des formes qui se déploie dès l’album Ici le Jour (a tout enseveli) et a pris une autre dimension encore avec L’Oiseleur voilà trois ans. Sur cet avant-dernier album, la bande avait digéré des influences plus synthétiques qu’à leur début, sans rien perdre en intensité, grâce à la qualité de pistes lyriques et existentielles comme L’Oiseau ou Ginger.

Emmené par un chanteur/parolier au charisme reconnaissable, Feu! Chatterton a retrouvé le chemin des studios pour enregistrer un troisième disque, Palais d’argile, dont le discours se politise davantage. Porté par le single Monde nouveau, s’interrogeant sur le rapport de l’homme à la machine, l’opus, produit par Arnaud Rebotini, couronne encore Feu! Chatterton, roi du rock intello mais pas pédant.

La Femme : de nouveaux paradigmes

Paradigmes

Arty, loufoque, baroque… Les qualificatifs pleuvent depuis le succès de La Femme, collectif biarrot (et aussi un peu parisien, breton et méridional) né de la rencontre entre Marlon Magnée et Sacha Got, les deux têtes pensantes de cette auberge espagnole évoquant new wave, surf-rock, yéyé… Le groupe divise pour mieux régner sur la scène pop française, dont il est l’un des représentants les plus primés.

Pour Paradigmes, leur nouveau disque paru le 2 avril, ils retrouvent l’une de leur première vocaliste, une certaine Clara Luciani, qui chante sur le single Paradigme. En effet, sur Psycho Tropical Berlin, sorti en 2013, la future interprète de La Grenade, assurait certaines voix, en alternance avec d’autres interprètes, dont Clémence Le Quélennec, devenue la chanteuse principale de la petite bande sur Mystère, carton de confirmation qui avait marqué l’année 2016.

Avec Cool Colorado, Disconnexion, Foutre le Bordel et Le Jardin, extraits de album, le désormais trio continue la formule qui avait fait son succès : une musique qui mêle plusieurs styles, des paroles et des voix décalées, et une énergie collective jamais démentie. Le fleuron de la nouvelle scène assure encore une fois le pont entre créativité artistique et pop culture !

Retrouvez Sacha et Marlon dans une interview La Claque, où ils reviennent sur le choix des chansons de Paradigmes, leurs influences audiovisuelles et partagent leurs claques culturelles :

L’Impératrice : la voie royale mène à Tako Tsubo

Tako-Tsubo

Le groupe le plus dansant de la nouvelle scène fait un retour remarqué avec Tako Tsubo, un deuxième album porté par les singles Peur des filles, Voodoo? et Anomalie bleue. L’Impératrice y retrouve sa formule fétiche : un groove inspiré du meilleur de la Great Black Music sur laquelle la chanteuse Flore Benguigui vient se caler. En français, et parfois en anglais, ses parties vocales amènent une dimension nostalgique et romantique à une rythmique ensoleillée.

Au départ, en 2015, la formation avait cartonné avec un morceau instrumental, Vanille Fraise, basé sur un sample d’Anita Ward. Leur manière de faire revivre la disco les a, au départ, apparentée à la french touch, mais dès leur album Matahari, L’Impératrice prouvait son rôle majeur dans la nouvelle scène française. Véritable phénomène en live, le sextet parisien devait connaître la consécration dans ce domaine en 2020, en étant invité à Coachella. Malgré l’annulation, un signe de plus de leur place à part dans le paysage musical !

Grand Blanc, Moodoïd, François & the Atlas Mountain… La pop française à l’honneur en 2021

Banane-Bleue Les artistes majeurs des années 2010 continuent d’œuvrer à l’orée de cette nouvelle décennie. Frànçois & The Atlas Mountains, projet collectif tournant autour de la personnalité de Frànçois Marry, signé sur le label anglais, s’apprête à faire paraître un septième album, Banane bleue, dans lequel l’inspiration pop ne se dément pas. Autre retour prévu : celui de Moodoïd, excentrique formation psyché qui a publié récemment deux singles, Idéal et Puissance femme, trois ans après leur dernier LP, Cité Champagne.

La génération de pop française inspirée de la new wave et/ou de la synth-pop continue donc son petit bonhomme de chemin, comme l’attestent encore Grand Blanc, de retour en studio en 2020, de Lescop dont le chef de file a fondé un nouveau groupe, Serpent, ou Elephanz, qui devrait sortir un troisième album en 2021.

Article rédigé par
Mathieu M.
Mathieu M.
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