Quand on se lance dans la recherche d’un nouveau casque ou d’une enceinte, on tombe souvent sur des termes barbares comme bande passante, distorsion ou encore sensibilité, sans vraiment savoir ce que ça veut dire. Et si on vous expliquait tout ça simplement ?
La bande passante
La bande passante mesure la capacité d’une enceinte ou d’un casque à restituer les différentes fréquences du son qu’il est chargé de reproduire. Dans une mesure de bande passante (comme par exemple 20 Hz-18 000 KHz), le premier chiffre indique le niveau maximum de grave et le deuxième celui des aigus. Plus le premier est petit plus l’appareil est capable de descendre dans les basses, plus le second est élevé plus il est capable de monter dans les aigus. On dit ainsi familièrement d’une enceinte riche en grave qu’elle « descend » bien dans les fréquences basses et inversement, quand elle explore bien les aigus qu’elle « monte » bien dans les fréquences hautes.
Cette bande passante est souvent représentée par une courbe de réponse en fréquence, comme on peut le voir sur le visuel ci-dessous. Idéalement, elle doit se rapprocher autant que possible d’une ligne droite. Mais il s’agit là d’un idéal théorique et le plus souvent avec les enceintes et les casques actuels – vous voyez, ceux qui font boum boum et résonnent ? – on observe une bosse dans les graves. C’est le signe que les basses sont mises en avant. Il y a aussi souvent une chute rapide dans les fréquences dites hautes, preuve que l’extrême aigu est atténué.
La distorsion
Le but d’un casque audio -ou d’une enceinte acoustique- est de rendre fidèlement le signal qui lui est envoyé par le smartphone, l’amplificateur ou le lecteur audio. D’où le terme de « haute-fidélité », le fameux HIFI !
La distorsion, c’est l’écart mesuré entre un signal entrant et le signal restitué par l’appareil audio testé. Plus le chiffre de distorsion est faible, plus la retranscription sera fidèle au signal audio d’origine. La distorsion est mesurée en pourcentage ou en décibel (dB). Attention aux idées reçues, une faible distorsion ne signifie pas nécessairement qu’un appareil est meilleur, ce n’est qu’un indicateur parmi tant d’autres.
L’isolation phonique
Passons à des notions moins techniques ; pour commencer, l’isolation passive. Cette notion est spécifique aux casques audio. Elle mesure l’écart entre le bruit extérieur et sa perception à l’intérieur du casque. Plus l’écart entre les deux est important, plus le casque est isolant. Un casque proposant une bonne isolation vous « coupe » davantage du bruit extérieur, qu’il s’agisse des conversations entre collègues, de la circulation automobile ou du bruit du métro.
Traditionnellement, un casque circum-aural, qui englobe le pavillon de l’oreille, sera souvent plus isolant qu’un casque supra aural, qui vient se poser sur l’oreille. Les écouteurs intra-auriculaires peuvent aussi se montrer très isolants, à condition de bien choisir ses embouts.
Dans le cas de l’isolation active, un système de réduction active de bruit entre en scène. Le principe est simple : le bruit extérieur est capté par un système de micros intégrés, et un bruit opposé est injecté, les deux s’annulant.
Un système de réduction active de bruit efficace amène un net recul du bruit environnant et donc une meilleure immersion ainsi qu’un plus grand confort d’écoute. On trouve aujourd’hui cette fonctionnalité sur la quasi-totalité des casques et écouteurs sans fil haut de gamme. Là encore il faut se méfier des idées reçues ! L’isolation passive est parfois meilleure sur un casque sans système actif mais bien conçu que sur un casque à la réduction active inefficace.
La perturbation acoustique, pas assez souvent prise en compte, prend le contre-pied de la mesure d‘isolation. Ici, on mesure l’écart entre le bruit produit par le casque et la perception qu’on en a de l’extérieur. Pour faire simple, là où l’isolation phonique vous permet de savoir à quel point vos bavards de collègues vont vous déranger, la perturbation acoustique vous permettra de savoir à quel point vous allez les déranger avec votre musique !
> Retrouvez notre décryptage sur les casques à réduction de bruit
La sensibilité
La sensibilité est une mesure ô combien importante. Elle mesure le volume restitué par une enceinte ou un casque en fonction d’un signal donné et elle se mesure en décibels (dB).
Pourquoi est-elle si importante ? Parce que plus l’appareil audio est « sensible » plus il sera facile à alimenter. Et de plus la mesure de sensibilité se fait sur une échelle logarithmique. Je vous rassure, on ne va pas se lancer dans des explications mathématiques complexes, il faut juste retenir que la puissance nécessaire pour obtenir un volume donné double lorsqu’on perd 3 décibels de sensibilité.
Prenons un exemple pour mieux comprendre cette notion de sensibilité : supposons que vous atteignez un certain volume sonore avec une enceinte de sensibilité 93 dB (décibels) qui reçoit 100 watts d’amplification. Pour obtenir le même volume avec une enceinte de 90 dB, donc moins sensible de 3 décibels, il vous faudra non pas 100 mais … 200 watts !
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on utilise aussi le terme plus parlant de « rendement » pour parler de la sensibilité. Certains audiophiles ne jurent que par des enceintes à très haut rendement de la taille d’une armoire normande et qui fonctionnent très bien avec un amplificateur de … quelques watts !
Sans aller jusque là, Klipsch, une marque américaine légendaire, propose des enceintes bien plus faciles à intégrer dans nos logements modernes et dont la sensibilité élevée leur permet de fonctionner avec de petits amplificateurs plus musicaux que puissants.
> Retrouvez notre décryptage sur la sensibilité en audio
Au-delà de la sensibilité, l’impédance calcule la résistance opposée au signal entrant par un appareil électrique. Elle se mesure en ohms (symbole Ω). Plus l’impédance est élevée, plus il faudra fournir de puissance pour obtenir un niveau satisfaisant.
Cette notion d’impédance était très importante auparavant, quand une mauvaise combinaison d’impédances pouvait conduire à la destruction de son matériel si on poussait trop le volume. Pas d’inquiétude cependant ! Sans rentrer dans des détails techniques, les appareils modernes sont beaucoup moins sensibles en termes d’impédance et les accidents sont devenus rarissimes, sauf si on se laisse aller à des niveaux de volume extrêmes de nature à vous fâcher défintivement avec vos voisins.
> Retrouvez notre décryptage sur l’impédance des casques
> Retrouvez notre décryptage sur l’impédance des enceintes
La puissance
Nous allons terminer avec une notion qui prête souvent à confusion, celle de la puissance. Elle n’a pas exactement le même sens selon le produit auquel elle s’applique.
Par exemple, quand on parle d’une enceinte de 100 watts, cela signifie qu’elle est capable de supporter jusqu’à 100 watts de puissance d’amplification continue sans dommages. Alors qu’à contrario un amplificateur de 100 watts délivrera 100 watts de puissance. Dans la réalité, utiliser une amplification de 120 watts sur une enceinte donnée pour 100 watts par exemple n’aura aucune incidence négative si on reste dans les limites d’une écoute domestique.
Autre source fréquente d’erreur, une enceinte affichant 200 watts ne sera pas forcement 2 fois plus puissante qu’une enceinte de 100 watts. Il existe plusieurs façons de mesurer les watts et les fabricants jouent sur la confusion, mettant en avant la mesure la plus flatteuse.
Ainsi lorsqu’une puissance de 300 watts est annoncée, il s’agit souvent de la puissance maximale que l’enceinte peut accepter durant un court instant, pas de la puissance continue telle qu’on l’imagine. Cette puissance « instantanée » est souvent appelée puissance crête.
Pour avoir une idée plus fiable de la puissance, il vaut mieux se fier à la norme RMS. Ainsi lorsqu’un appareil annonce 2×100 watts RMS, on est plus proche de la réalité.
Comme nous l’avons vu avant, d’autres paramètres entrent en jeu : la sensibilité, l’impédance ou même la technologie d’amplification. Et comme on dit souvent dans le domaine de l’audio, mieux vaut quelques bons watts qui sonnent que beaucoup de mauvais watts qui cassent les oreilles…
> Retrouvez notre décryptage sur la puissance en audio
Maintenant que vous savez tout sur les notions en audio, à vous de choisir le casque ou l’enceinte de vos rêves. Vous pouvez également consulter nos différentes sélections :
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Rédaction:
Christian, expert high-tech