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Sans John le Carré, les romans d’espionnage vont-ils tourner en rond ?

14 décembre 2020
Par Lucas
Sans John le Carré, les romans d’espionnage vont-ils tourner en rond ?

Disparu le 12 décembre dernier, John le Carré, ancien agent du MI5 et du MI6 et devenu romancier à succès, laisse une œuvre colossale souvent adaptée au cinéma. Il a changé irrémédiablement l’image de l’espion dans des thrillers aussi réalistes que retors.

Retour-de-serviceJohn le Carré, l’agent qui écrivait

Né David John Moore Cornwell, John le Carré use de ce pseudonyme quand il se lance dans l’écriture, en 1961. Auparavant, marqué par une enfance dénuée de père, le Britannique se sera distingué en tant qu’enseignant au collège d’Eton, avant de rejoindre le bureau des Affaires étrangères. Là, il est remarqué par le Secret Intelligence Service et comme dans un roman, le voici qui intègre le MI5 et le MI6, avant d’être démasqué par un agent double du KGB.

Avec un tel début de carrière et des facilités d’écriture, difficile de passer à côté de l’envie prégnante de se lancer dans la littérature d’espionnage. C’est ce qu’il fait en 1961 avec un premier roman, L’appel du mort, dont le succès l’invite à quitter le monde de l’espionnage pour celui de l’imaginaire.

Tandis que James Bond règne sur la littérature et bientôt au cinéma, John le Carré préfère les romans à l’inspiration réaliste. Après tout, il sait de quoi il parle pour avoir réellement vécu les aventures de ses héros. Il se crée un double de littérature, George Smiley, espion récurrent de ses plus grands romans, tels La Taupe, Comme un collégien ou Les gens de Smiley.

La-Taupe     Les-gens-de-Smiley

Si la Guerre froide règne tout particulièrement dans son œuvre (notamment dans L’Espion qui venait du froid, écoulé à vingt millions d’exemplaires), celle-ci terminée, il se lance également dans d’autres sujets géopolitiques et emmène ses personnages à l’autre bout du monde, de l’Amérique centrale du Tailleur de Panama au Congo du Chant de la mission. Il aura écrit jusqu’à ses 89 ans, puisque son dernier roman, Retour de service, est paru en 2020.

Un auteur souvent adapté à l’écran La-Taupe (1)

Que ce soit en série ou en films, l’œuvre de John le Carré, aussi passionnante que vénéneuse, a régulièrement connu l’honneur de l’adaptation. Passionné de cinéma, l’écrivain en signe souvent le scénario. De grands noms du cinéma et de la télévision se sont ainsi succédés pour incarner ses héros intrépides et mystérieux, tel Alec Guiness, premier à incarner George Smiley pour des séries produites par la BBC. Il sera suivi de Richard Burton dans L’Espion qui venait du froid, Anthony Hopkins dans Le Miroir aux espions, Sean Connery dans La Maison Russie ou encore Pierce Brosnan dans Le Tailleur de Panama de John Boorman.

Certains de ces films ont particulièrement marqué les esprits au point de remporter des récompenses ou nominations majeures, tels La Taupe en 2011 avec Gary Oldman, passé d’un cheveu de l’Oscar du meilleur acteur ou The Constant Gardener qui a offert l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle à Rachel Weisz.

Sans John le Carré, à quoi vont désormais ressembler romans et films d’espionnage ? Comme dans ses livres, le suspense est à son comble…

*Copyright photographie de John le Carré : Krimidoedel sur Wikipedia. 

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Lucas
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