Entretien

Maxime Chattam : « Toute cette histoire est-elle criminelle ou… fantastique ? »

24 novembre 2020
Par Lucas
Maxime Chattam : "Toute cette histoire est-elle criminelle ou… fantastique ?"

Une station de ski isolée, un jeune écrivain en échec, d’étranges visions… et nous voilà plonger dans le dernier roman de Maxime Chattam, L’Illusion. Thriller, roman à énigmes, fantastique… l’écrivain navigue entre les genres et nous tient par le bout du nez. Et on aime ça ! Rencontre express pour la Fnac.

L-IllusionLe pitch de L’Illusion par son auteur, ça donne quoi ?

Maxime Chattam : « C’est un jeune homme qui débarque dans une station de ski l’été, lorsqu’elle ne reçoit aucun visiteur, pour intégrer l’équipe d’une dizaine de personnes en charge de son entretien. Sauf que le séjour en altitude va rapidement tourner au cauchemar. Y a-t-il un tueur parmi eux ? Notre héros est-il fou ? Toute cette histoire est-elle criminelle ou… fantastique ?

Sinon je peux faire plus simple encore : c’est un mélange du Crime de l’Orient Express de Agatha Christie avec le Shining de Kubrick (plus que celui de King). »

S’il fallait catégoriser L’Illusion ?

« C’est un roman à énigme et à ambiance. Toute la question est de savoir si ce sera finalement un thriller ou un roman fantastique, et donc d’anticiper le retournement final ! »

Pourquoi choisir comme décor une station de ski hors saison ?

« Parce que j’en rêve depuis des années mais que je me l’interdisais justement à cause du Shining de King. Impossible de passer après lui. Et puis j’ai fini par me dire que je ne faisais qu’écrire mon histoire, que si le cadre d’un huis clos à la montagne est similaire, le reste ne l’est pas. Le décor d’une station de ski isolée, sans visiteurs, franchement, c’est le rêve pour un auteur de thriller niveau potentiel. Un jouet formidable pour grand pervers ! »

Diriez-vous que votre style a évolué depuis vos débuts ?

« Oui, certainement. Il est le reflet de l’évolution d’un individu. Peut-être un peu plus précis, exigeant avec soi… L’intérêt de la technique en littérature, c’est qu’elle ne se voit pas pour rester au service de l’efficacité : emmener le lecteur exactement au point désiré. Pour mieux le manipuler au final. »

Quelle est la dernière claque en littérature pour toi ?

« Il y a eu Donald Ray Pollock, avec Le Diable tout le temps et son recueil de nouvelles avant ça, une claque phénoménale niveau style, ambiance poisseuse de l’Amérique rurale la plus effrayante…

Sinon plus récemment, j’ai beaucoup aimé les deux romans de mon ami Henri Loevenbruck, romans policiers historiques situés pendant la Révolution française. J’ai l’impression de retrouver le plaisir de lire Alexandre Dumas modernisé ! »

Et au cinéma ?

« A vrai dire, c’est plutôt à la télévision ! Je trouve que la créativité des séries dépasse celle des films à présent… Je rattrape mon retard sur des séries déjà anciennes, et dernièrement The Looming Tower m’a passionné du premier au dernier épisode. La figure de l’auteur sans succès : un classique ? Votre cauchemar ? Une réalité, hélas. C’est le cas de 99 % des auteurs publiés. Les auteurs à succès sont les quelques arbres qui cachent la forêt immense derrière. On écrit avant tout parce qu’on en a besoin, on ne peut faire autrement. Publier est une autre étape. Avoir du succès est au final une erreur de parcours dans la norme.

J’ai cette chance d’être beaucoup lu, c’est rassurant bien sûr, mais si mes romans ne se vendaient plus du tout, je continuerais d’écrire dans mon coin, pour moi, parce que je ne peux faire autrement. Ma tête se remplit d’histoires et je dois vider le trop-plein régulièrement.

D’ailleurs, pardonnez-moi, mais je dois aller épancher quelques mots sur une page blanche… « 

Aller + loin : L’illusion de Maxime Chattam : un thriller au tour de magie hellfique 

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Lucas
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