LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur de Caroline L. (Cambridge). Voici un roman plein de poésie, de délicatesse, une histoire d’amours (au pluriel), sur l’amour, sur la mort qui engendre l’amour.
Les Roses fauves
Le coup de cœur de Caroline L. (Cambridge)
Voici un roman plein de poésie, de délicatesse, une histoire d’amours (au pluriel), sur l’amour, sur la mort qui engendre l’amour.
Lola et ses racines
Au cœur de l’histoire, Lola, de son vrai nom Dolorès ; solitaire et boiteuse, elle tient le bureau de poste d’un petit village breton. À côté d’elle, la narratrice, l’écrivaine arrivée de Paris pour trouver un écrin paisible pour entamer son nouveau roman, dont Lola et les vies de ses ancêtres vont devenir les personnages principaux.
Lola est espagnole du côté de sa mère, bretonne de par son grand-père, elle porte sans le savoir tout le poids de ces héritages affectifs. Car la grosse armoire de mariage dont elle a hérité contient deux secrets : un premier venu du côté de son père, et un deuxième venu de sa mère.
Une vie dans un cœur
Ce sont des cœurs en tissu contenant les secrets de ses aïeules espagnoles, suivant une tradition qui veut que toute mère avant de décéder écrive sa vie sur des bouts de papier qu’elle coud ensuite dans un coussin en forme de cœur et passe alors à sa fille pour le garder, avec interdiction de l’ouvrir, et ainsi de mère en fille à chaque génération. Les secrets de l’origine de son prénom, Dolorès, de l’amour maternel ardemment réclamé par les petites filles que les mères sont incapables de donner, l’histoire de la vie d’Inès Dolorès, arrière-arrière-grand-mère de Lola et la première à porter ce nom, sont tous contenus dans le cœur en tissu déchiré d’Inès.
L’écriture d’un roman
Petit à petit, tous ces passés, toutes ces histoires d’amour et de famille qui hantent se dévoilent ; la narratrice s’y voit prise comme dans une toile d’araignée, les frontières entre la vie réelle et la fable s’estompent. La question qu’elle pose est : comment s’écrit un roman? L’exploration en est envoûtante.
C’est un roman où passé et présent se côtoient, voire s’entremêlent, entre le réel et l’imaginé/l’imaginaire, entre histoire et fable, où « on remue l’intime ». Le fil conducteur : les roses fauves envahissantes avec leurs épines et leur parfum. À lire pour se faire enchanter.
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Parution le 20 août 2020 – 352 pages
Les Roses fauves, Carole Martinez (Gallimard) sur Fnac.com
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