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Bourvil : 50 ans qu’il nous a quittés…

18 septembre 2020
Par Manue
Bourvil : 50 ans qu'il nous a quittés...

Si je vous dis André Raimbourg, ce nom ne vous dit peut-être rien mais si je vous dis, Bourvil, là ce nom vous dit à coup sûr quelque chose. Pourtant, André Raimbourg et Bourvil sont le même homme. Le 23 septembre 2020, cela fera 50 ans que cet immense artiste, aux visages multiples, aura disparu. Petit rappel de la carrière de cet immense acteur et chanteur, toujours dans le cœur des français.

Un grand chanteur…

Né à en Normandie, en 1917, ce fils d’agriculteurs, qui se voyait un temps instituteur, a fait de nombreux métiers (boulanger, plombier, garçon de courses, …) avant de devenir le grand Bourvil que l’on connaît. Enfant de chœur trublion, musicien dans une fanfare de village ou militaire, André décide qu’il deviendra artiste comme son idole, Fernandel lorsqu’il assiste, en 1937, à un spectacle de celui-ci. C’est d’abord lui qu’il imite avant de créer son personnage comique de paysan benêt.

Si le public se souvient plus de l’acteur, c’est d’abord en tant que chanteur qu’il se fait connaître en 1945 avec la chanson Les crayons. Avec son ami accordéoniste Etienne Lorin, Bourvil a offert à la chanson française quelques-unes de ses plus belles chansons. Comment ne pas être ému en écoutant La tendresse, Le petit bal perdu, La balade irlandaise ? Ou rire avec Salade de fruit, La tactique du gendarme et les adaptations avec Jacqueline Maillan de Serge Gainsbourg comme Je t’aime, moi non plus, Pauvre Lola. Il ne faut pas oublier ses rôles dans de nombreuses opérettes, très à la mode à l’époque, (La route fleurie, Le chanteur de Mexico…) aux côtés de Georges Guétary, d’Annie Cordy… Le chanteur est remis à l’honneur avec la sortie de Mes pt’tites chansons en CD et vinyle.

Le petit bal perdu

 C’est la vie de Bohême avec Georges Guétary

… et un imense acteur

Bien sûr, si le chanteur était immense, l’acteur l’est autant, voire plus, emportant même l’admiration des grands comiques populaires  de l’époque comme Louis de Funès. L’image de son personnage de paysan gentil, un peu idiot sur les bords lui colla à la peau longtemps, ses rôles au cinéma étant souvent des êtres naïfs (La Grande vadrouille, La cuisine au beurre…), parfois manipulés mais qui réussissent toujours à esquiver le machiavélisme des méchants par leur simple gentillesse comme dans Le Corniaud, par exemple.

Bourvil et De Funès racontent Le Corniaud

Cependant, ce serait mal connaître la palette de cet acteur de génie. Car c’est bien connu, les grands comiques savent être de grands dramaturges (l’inverse étant plus rare). On se souvient de son rôle de l’ignoble Thénardier, dans l’adaptation cinématographique des Misérables aux côtés de Gabin, d’un infâme manipulateur dans Le miroir à deux faces avec Michèle Morgan ou enfin l’un de ses derniers rôles, celui d’un commissaire de police dans Le cercle rouge de Jean-Pierre Melville. C’est un acteur fidèle aussi puisqu’il tourna 4 films avec le réalisateur Jean-Pierre Mocky, films qu’ils classent parmi ses préférés de sa carrière.

Bourvil parle de Jean-Pierre Mocky

Loin de l’image de son personnage, cet ami de Brassens et de Sartre était un être cultivé. Le saviez-vous ? Bourvil faisait le doublage anglais de ses films ? Il a joué dans Le jour le plus long, aux côtés de John Wayne, Henri Fonda et Robert Mitchum, excusez du peu.

50 ans déjà qu’André Raimbourg nous a quitté mais il laisse derrière lui une carrière sans accros, exemplaire, le souvenir d’un artiste d’exception. Ce gamin malicieux qui faisait rire petit déjà, a fait rire toute une France. Il incarnait le parfait honnête homme capable de nous faire rigoler aux larmes avec des petits rien ou nous faire, malheureusement, pleurer lorsque, malgré son courage gigantesque, il perd son combat contre un cancer, le 23 septembre 1970.  On aurait bien aimé le voir dans La folie des grandeurs aux côtés, notamment, de son partenaire mythique des grandes comédies françaises, Louis de Funès. Le rôle sera repris par Yves Montand.

André Raimbourg a fait du village normand où sa mère était né, « Bourville » un nom à jamais gravé dans l’histoire musicale et cinématographique en choisissant comme nom d’artiste, « Bourvil ».  Je vous laisse avec cette histoire à mourir de rire qui vous prouvera l’immense talent comique de l’artiste. Eclats de rire assurés…

Article rédigé par
Manue
Manue
Disquaire à la Fnac Saint-Lazare
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