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Jean-Loup Dabadie, homme de lettres et de l’ombre

25 mai 2020
Par Lucie
Jean-Loup Dabadie, homme de lettres et de l’ombre

Le 24 mai dernier, nous a quittés Jean-Loup Dabadie, Académicien reconnu pour ses talents d’écriture à la fois pour lui, mais aussi et surtout pour les autres. On lui doit nombre de sketches, de paroles de chanson et de scénarii qui resteront comme lui, éternels.

Du roman au cinéma et au théâtre

un éléphant ça trompe énormément

Pour Jean-Loup Dabadie, écrire est héréditaire. Son père, Marcel Dabadie, était en effet parolier pour plusieurs artistes, de Maurice Chevalier à Julien Clerc et c’est tout naturellement que Jean-Loup va s’inscrire dans son sillage, publiant son premier roman à seulement 19 ans, Les Yeux secs, suivi par Les Dieux du foyer une année plus tard, avant qu’il ne devienne critique de cinéma. Sa plume est très vite remarquée et demandée par la profession. On lui réclame des sketches pour Guy Bedos en 1962 (dont les fameux Bonne fête Paulette et Monsieur Suzon). Il écrira par la suite pour d’autres humoristes reconnus, tels Sylvie Joly, Muriel Robin ou Michel Leeb.

Des réalisateurs lui commande des scénarii pendant les années 1960 et 1970 : Claude Sautet (notamment pour Les Choses de la vie ou César et Rosalie), Claude Pinoteau (La Gifle), François Truffaut (Une belle fille comme toi) ou Yves Robert (pour quatre films dont Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis). Des scripts souvent couronnés de récompenses prestigieuses (prix Louis Delluc, prix Jean Le Duc de l’Académie française, nominations aux Césars…). En parallèle, Dabadie écrit des pièces de théâtre (La Famille écarlate ou D’Artagnan pour Jérôme Savary) ou adapte des textes de dramaturges américains comme Francis Scott Fitzgerald, William Gibson ou Israël Horovitz, ce qui lui permet d’obtenir notamment un Molière du meilleur Adaptateur en 1987 pour Deux sur la balançoire.

Un homme de paroles

C’est dans la chanson que Jean-Loup Dabadie va pouvoir allier discrétion et boulimie de travail, en écrivant nombre de tubes passés à la postérité. Son premier texte, en 1967, Le Petit Garçon, sera pour Serge Reggiani, avec qui il collaborera près d’une décennie. Dès lors, tout le gratin du showbiz désire un ou plusieurs hits signés Dabadie, de Régine à Mireille Mathieu, sans oublier Marie Laforêt, Barbara, Juliette Gréco ou Dalida. Et même Jean Gabin pour la chanson Maintenant je sais.

Mais il est certains artistes avec qui l’alchimie entre textes et musiques sera à son apogée, notamment Michel Polnareff pendant plus de dix années (On ira tous au paradis, Lettre à France ou Holidays, notamment), Jacques Dutronc (Mais surtout sentimentale), Julien Clerc sur deux décennies (de Ma préférence à Femmes je vous aime), Michel Sardou (Chanteur de jazz). Autant de titres intemporels qui lui permettent de remporter le Grand Prix de la Sacem en 2000 et une Victoire de la Musique d’honneur en 2009, pour l’ensemble de sa carrière. Des succès qui vont contribuer à faire de lui un Éternel. Jean-Loup Dabadie entre en effet à l’Académie française en 2008, au fauteuil n°19. Désormais vacant…

Article rédigé par
Lucie
Lucie
rédactrice cinéma sur Fnac.com
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