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Lenny Kravitz, guitariste superstar

24 mai 2024
Par Mathieu M.
Lenny Kravitz, guitariste superstar
©MONICA SCHIPPER

Lenny Kravitz fait son grand retour avec un douzième album, « Blue Electric Light ». Un disque porté par le single « TK421 » et pour lequel il retrouve un statut qu’il occupe, par période, depuis près de trente ans : être la superstar de la guitare pop/rock, assumant pleinement son caractère flamboyant et VIP. Retour sur sa carrière.

Rock’n’roll revival

À la fin des années 1980, le rock est à une période relativement creuse aux États-Unis, son aura populaire appartenant davantage, alors, au métal. Mais comme souvent, dans l’histoire des genres musicaux comme dans celle de la mode, c’est par un revivalisme qu’il va renaître. Du côté de Seattle, le grunge commence à ressusciter l’esthétique du rock alternatif et du punk hardcore, tandis qu’au Sud, à Atlanta, les Black Crowes réinventent le blues rock des Allman Brothers Band et Lynyrd Skynyrd. Au même moment, un jeune métis venu de la haute société perce sur MTV et dans les charts : Lenny Kravitz a choisi de retrouver l’esprit des années 1960-1970, en mélangeant le son instrumental du hard rock des pionniers à des inflexions soul, notamment dans la voix. Beau gosse, et avec un look d’enfer, l’ancien camarade de lycée de Slash (des Guns’n’Roses), a pour lui une vraie identité musicale, et fait de son premier album, Let Love Rule, un laboratoire du revivalisme, enregistré sur des instruments et des amplis « vintage ». John Lennon, Bob Marley (pour les dreadlocks) ou encore Jimi Hendrix sont largement cités en 1989-1990, comme influences du garçon.

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Lenny Kravitz, homme à femmes

Dans l’ombre, Lenny Kravitz réussit à se signaler par ses collaborations avec des femmes en vue. En 1990, il offre un énième n°1 à Madonna, écrivant l’érotique Justify My Love, l’un des tubes trip-hop de l’âge d’or de la diva américaine. Dans sa vie privée, l’écriture de son deuxième album se veut le reflet de son rapport aux femmes. En pleine séparation d’avec la star du Cosby Show, Lisa Bonet, mère de Zoë Kravitz, le jeune musicien intitule son deuxième disque Mama Said, sorti en 1991, et raconte par métaphores les étapes de sa vie de récent papa célibataire. Musicalement, avec la complicité de Slash et de Sean Lennon, le garçon convoque aussi bien les fantômes des Beatles que ceux d’Al Green, avec un single percutant : It Ain’t Over ‘Til It’s Over, tube international aux profonds accents soul. Vedette dans les charts, Lenny Kravitz devient régulièrement une tête de gondole de la presse à sensation, notamment lorsqu’il médiatise, en 1992, sa relation avec la chanteuse française Vanessa Paradis. Celle-ci consacrera tout un disque, cousu main il faut bien le dire, aux chansons écrites et produites par ce fiancé VIP, intitulé Vanessa Paradis, dont l’extrait Be My Baby contribue à la renommée internationale de l’interprète de Joe le taxi.

Une période de grâce

À partir de 1993, Lenny Kravitz devient la véritable star du rock international. Son hommage à Jimi Hendrix, le tube Are you Gonna Go My Way, et l’album éponyme font vibrer un public large. Comme Prince avant lui, l’homme devient aussi l’incarnation de son instrument de prédilection, avec lequel il multiplie les morceaux de bravoure, au cours de concerts particulièrement homériques. Après le très hard rock Circus, le musicien réussit à se renouveler pour 5, dernier album de sa période de grâce, où il aborde la musique par le même prisme que les Red Hot Chili Peppers à la même période : n’hésitant pas sur les refrains efficaces, le garçon incorpore son groove naturel à des mélodies pop. Le disque est un carton, à l’image des hits qui en sont extraits, dont Fly Away, I Belong to You, puis American Woman, une reprise des Guess Who dont Kravitz extrait l’énergie.

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La diversification

Abordant le troisième millénaire avec un disque pop, Lenny, l’artiste américain s’intéresse à un genre en plein boom au début des années 2000 : le rap. Il participe ainsi au double album all-stars de Jay-Z, The Blueprint 2, avant d’inviter le MC sur son propre disque, le spirituel Baptism, sorti en 2004. Sur ce dernier, outre le groove, il réalise une ballade façon Prince (Calling All Angels) sans oublier de payer son tribut habituel aux dieux de la guitare rock (Hendrix, Jimmy Page de Led Zep) avec Where Are We Runnin’. Sur ses disques suivants, notamment Black and White America, il fera venir un artiste comme Drake, preuve de son ouverture aux musiques dites « urbaines » contemporaines.

Lenny Kravitz, de Lennon à Mick Jagger

Trente-cinq ans après ses grands débuts, Lenny Kravitz figure parmi les grandes stars du rock, en ayant notamment réussi à se métamorphoser, musicalement, au gré des envies. Avec l’album Strut, et notamment la chanson New York City, en 2014, il a quelque part atteint un niveau similaire à celui de Mick Jagger, capable de se muer en chanteur de disco bluesy que le frontman des Stones avait abordé avec Miss You puis dans sa discographie en solo – où il a d’ailleurs accueilli à plusieurs reprises Lenny Kravitz. Cinq ans après Raise Vibration, son avant-dernier disque, l’interprète de Let Love Rule n’a pas changé d’ambition : le premier single de Blue Electric Light, TK421, évoque Prince, Jagger, James Brown, Michael Jackson. Et Lenny Kravitz y ajoute, à soixante ans, son éternelle jeunesse d’interprète décidément doué dans l’art de mêler le passé et le présent !

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Article rédigé par
Mathieu M.
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