Thrillers, livres d’épouvante, science-fiction, romans jeunesse… L’œuvre de Serge Brussolo dépasse l’entendement tant elle passe sans problème d’un genre à l’autre. En quarante ans de carrière, ce touche-à-tout génial a écrit plus de 150 récits et subvertit tous les courants qu’il a investi. Portrait.
Une vie à écrire
Très jeune, Serge Brussolo découvre comment les récits peuvent faire voyager. Issu d’un milieu modeste, il grandit dans une chambre de bonne avec ses parents. Le soir venu, sa mère lui invente quantité d’histoires pour l’aider à s’endormir. Lui-même, une fois à l’école, devient conteur pour ses camarades.
Il trouve la vocation de l’écriture dès son adolescence et, abandonnant ses études, il vit pendant sa vingtaine (dans les années 1970) de petits boulots. Il commence la rédaction de nouvelles hybrides entre polar, science-fiction et thriller, où son imagination fertile fait déjà des merveilles. En 1980, il réussit à s’implanter dans la littérature de genre, avec son recueil Vue en coupe d’une ville malade plutôt orienté science-fiction.
Il va, dès les années suivantes, écrire au rythme de dix pages par jour, de manière professionnelle, publiant plusieurs ouvrages par an.
Des formes variées et des thèmes récurrents
Au cours de sa carrière, l’écrivain va aborder de nombreux sujets avec certaines « obsessions ». L’hybridation et la transformation du corps nourrissent ainsi quelques un de ses plus grands textes, comme Portrait du diable en chapeau melon, Les Semeurs d’abîmes ou Procédure d’évacuation immédiate des musées fantômes.
Il imagine également des métamorphoses de l’inconscient et de la création en les soumettant à des pratiques étranges, comme l’attestent Aussi lourd que le vent, Mange-monde et l’un de ses chefs-d’œuvre, Le Syndrome du scaphandrier.
On le voit aussi revisiter le roman historique accompagné d’incursions dans le suspense avec Le Labyrinthe de Pharaon par exemple.
Et le futur directeur de la collection Le Masque ne lésine pas sur les polars et les thrillers, comme avec Le Nuisible ou Les enfants du crépuscule. Ses héros, souvent isolés ou marginaux et ses univers, sombres et énigmatiques, ont contribué à faire de chacun de ses livres un phénomène véritablement prenant, quasi addictif.
Moins prolifique ses dernières années (durant lesquelles il a travaillé sur sa série Agence 13 en particulier), Serge Brussolo a aussi conquis une nouvelle génération grâce à son œuvre phare pour la jeunesse : Peggy Sue demeure ainsi l’un des succès les plus éclatants d’un auteur à (re)découvrir pour tous ceux qui aiment plonger dans un riche imaginaire !
