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John Kennedy Toole, l’écrivain aux deux livres

29 janvier 2020
Par Antoine
John Kennedy Toole, l’écrivain aux deux livres

Le destin de John Kennedy Toole n’est pas commun. Faute de trouver un éditeur pour son livre La Conjuration des imbéciles, il se suicida à 31 ans. Douze ans plus tard, grâce à l’obstination de sa mère, il reçut le Prix Pulitzer 1981, et son roman devint culte. Outre cette satire de la bonne société américaine, l’auteur a également écrit La Bible de Néon, qui mérite le coup d’œil.

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Un personnage inspiré

La Conjuration des imbéciles met en scène un héros truculent : Ignatius Reilly, véritable symbole d’inadaptation sociale, et reflet caricatural au possible de l’existence de John Kennedy Toole. L’auteur maudit américain eut en effet toute sa vie l’impression de ne pas se trouver à sa vraie place. Son double de fiction partage avec lui bien des éléments biographiques : les études de lettres, la résidence permanente chez la mère et une certaine misanthropie, née chez Toole de plusieurs rejets, dont celui des maisons d’édition à la lecture des premières versions du manuscrit de son magnum opus, et aussi de son tout premier livre, La Bible de Néon.

Deux livres, sinon un

La Conjuration des imbéciles, publiée à titre posthume, n’est pas la première œuvre de John Kennedy Toole. Dans sa jeunesse, il a rédigé un premier roman fabuleux, resté inédit jusqu’en 1989, La Bible de Néon. On y suit le parcours d’un jeune garçon issue d’une famille marginale, dans un village d’Amérique particulièrement marqué par la religion dans ce qu’elle peut avoir de plus sectaire. Certains éléments caractéristiques de Toole s’y dévoilent : le sens des images fortes, le sentiment de rejet crasse et l’extraction mentale des personnes intelligentes face à un milieu social abêtissant.

Une conjuration réaliste La-Bible-de-Neon

Devenu enseignant à l’université dans sa vingtaine, John Kennedy Toole va écrire La Conjuration des imbéciles en réaction au conformisme qu’il rencontre à la fois à la fac et dans sa vie de tous les jours. C’est là tout l’apport de ce livre culte, qui arrive à parler, en sous-texte, de l’inadaptation des génies, sans toutefois les vanter.

Le juste équilibre entre le caractère hors-norme d’Ignatius Reilly, obsédé par son anneau pylorique, absolument infect avec les êtres humains et le côté stupide de ses interlocuteurs, fait le sel d’un livre dont l’exergue seule suffit à en comprendre le propos : « Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. », signée Jonathan Swift.

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