Décryptage

Ces innovations High Tech que nous devons à la conquête spatiale

13 avril 2021
Par Brandon
Ces innovations High Tech que nous devons à la conquête spatiale
©dr

Quel est le point commun entre un smartphone, une lampe LED et un thermomètre ? Tous ont bénéficié d’avancées technologiques liées à la conquête spatiale. En l’espace d’une soixantaine d’années, des dispositifs quasi scientifiques à l’époque se sont retrouvés dans notre vie de tous les jours.


Un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour la technologie

Les agences spatiales comme la NASA (États-Unis), l’ESA (Europe) ou l’ISRO (Inde) ne se contentent pas d’envoyer des fusées. La majeure partie de leur temps est consacrée à la Recherche et Développement, notamment en vue de la préparation des prochaines missions spatiales. C’est ainsi que des ingénieurs travaillent en permanence pour créer ou améliorer des matériaux et des technologies destinés dans un premier temps à l’aérospatiale et qui au fil du temps (re)passent dans le domaine civil.

Si l’on se penche sur les smartphones par exemple, on peut se rendre compte qu’une succession de petites innovations a finalement conduit à ce que nous possédions des appareils aussi compacts et aussi puissants.

Au début des années 60, les premiers satellites de télécommunication ont vu le jour. Autrefois sommaires, ils se sont perfectionnés avec le temps. C’est par eux que transitent les appels téléphoniques et les SMS que l’on peut émettre ou recevoir depuis un mobile. Très rapidement, d’autres types de satellites ont fait leur apparition : les satellites de positionnement, ce que nous appelons plus communément le GPS et qui permet de s’orienter pour aller vers le restaurant le plus proche de chez soi. Et pour savoir s’il est nécessaire de prendre un parapluie en sortant, on consulte la météo depuis une application qui utilise les données envoyées par les satellites météorologiques.

 satellite

En 1966, le premier ordinateur à circuits intégrés a été conçu pour la NASA. Il s’agissait d’un ordinateur de navigation destiné à guider et aider les astronautes dans le pilotage de leur vaisseau. Mais les ordinateurs de l’époque étaient très imposants et il n’était donc pas possible d’en équiper un vaisseau spatial. Le recours à des circuits intégrés a donc été nécessaire pour aboutir à un modèle pesant 32 kg qui a été utilisé lors de la mission Apollo 8, deux ans plus tard. On est bien loin des 890 g du PC portable Acer Swift 7 mais il s’agissait d’une véritable prouesse pour l’époque. Avec la miniaturisation des composants, ces circuits intégrés ont vu leur taille diminuer jusqu’à pouvoir équiper nos smartphones.

Et que dire des jolis clichés que nos téléphones sont capables de prendre ? Et bien les capteurs de plus en plus puissants qui équipent nos smartphones étaient à la base destinés à l’observation des astres. C’est une équipe de recherche de la NASA qui a mis au point le capteur CMOS. Aujourd’hui, il permet d’obtenir des photos de bonne qualité tout en étant de petite taille, peu cher à produire, et peu énergivore.

Logo de la NASA

Les appareils et matériaux de nos astronautes sont soumis à de nombreuses contraintes. Afin de garantir une vision idéale, les verres des visières, des appareils photos ou des télescopes sont renforcés. C’est ainsi qu’est né le premier verre anti-rayure. Cette technologie a été largement ré-exploitée dans le traitement des verres de lunettes ou d’objectifs photo ou encore pour garantir nos smartphones contre les rayures.

De la même manière, la technologie sans-fil est largement issue de la conquête spatiale. En 1960, Neil Armstrong utilisait un dispositif sans-fil directement intégré à son casque pour communiquer. C’est ce type d’appareil qui nous permet aujourd’hui d’écouter notre musique au travers de casques ou d’écouteurs sans-fil.

Toujours dans le domaine de la musique, de nombreux casques gamer intègrent des oreillettes composées de mousse à mémoire de forme. Ce matériau a initialement été mis au point pour aider les astronautes à encaisser l’accélération de la fusée. 

Quand on parle de placage or, on pense souvent aux bijoux et à l’orfèvrerie. Mais le procédé consistant à recouvrir un métal par une fine pellicule d’or à travers un bain électrolytique a été requis pour améliorer les télescopes spatiaux grâce aux propriétés de l’or, réfléchissant grandement la lumière et ne s’oxydant pas. Le procédé a ensuite été appliqué pour renforcer les connectiques en cuivre pour pallier l’oxydation rapide de ce métal. L’or se trouve ainsi dans de nombreux appareils électroniques, notamment ceux dotés de microprocesseurs performants. Aujourd’hui, on préfère utiliser des alliages pour imiter les propriétés du métal pur.

Un bout d’espace à la maison

Tout ne gravite pas autour du High Tech. Les technologies héritées de la conquête spatiale ont intégré notre quotidien, sans que nous nous en rendions compte, y compris dans nos foyers. C’est par exemple le cas de l’aspirateur à main qui était autrefois destiné à prélever des échantillons de sol sur la Lune. Une technologie infrarouge de la NASA destinée à mesurer la température des étoiles du cosmos a été réutilisée afin de concevoir plus tard le thermomètre auriculaire.

Même chose pour les casques des astronautes qui devaient être hautement résistants aux rayons UV et à la lumière bleue lors des sorties dans l’espace. A présent, on retrouve ce genre de protection sur les lunettes ou sur certains verres trempés. Et niveau cuisine, le concept de potager connecté vient tout droit de la Station Spatiale Internationale. A 408 km au-dessus de nos têtes des plantes hors-sol poussent grâce à un éclairage LED et ce, aussi bien à des fins scientifiques qu’à des fins alimentaires. Et pour faire croître des plantes dans un espace confiné, il faut que l’air soit régulièrement renouvelé. C’est ainsi que les systèmes de purificateur d’air ce sont retrouvés dans nos maisons.

C’est également pour protéger nos astronautes que la conquête spatiale a largement contribué à la démocratisation de systèmes de détection de gaz. On dispose aujourd’hui de détecteurs de fumée ou de monoxyde de carbone.

 Potager connecté

Des innovations pour demain

Certaines avancées développées par les équipes de la NASA ne sont plus réservées à l’univers de la recherche spatiale. Pour beaucoup orientées vers le domaine médical, elles ne sont pas encore disponibles à grande échelle, mais cela ne saurait tarder. Ainsi, les mêmes LED utilisées pour faire pousser des plantes dans l’espace peuvent être utilisées pour diminuer les douleurs mineures. Le secret ? La lumière émise par les diodes détend les muscles et améliore la circulation sanguine à l’endroit où elles sont appliquées. Peut-être un jour cet appareil sera accessible au grand public.

Il existe également des lentilles de contact qui pourraient remodeler votre cornée pendant votre sommeil. Peu répandues pour l’instant, on peut espérer que d’ici quelques années elles soient démocratisées et profitent à un maximum de patients.

Enfin, les tapis de sport anti-gravité utilisés par les astronautes pour maintenir leur forme lorsqu’ils sont dans l’espace profitent au commun des mortels. Certains athlètes l’utilisent après de graves blessures pour reprendre l’entrainement sans trop user leurs jambes. Un flux d’air sous pression est maintenu en permanence afin de reproduire les effets de la gravité zéro (le corps est donc plus léger). Ce genre de tapis peut également aider les personnes en rééducation à réapprendre à marcher.

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Brandon
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Expert High Tech
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