Avant d’embarquer cet été pour Les Indes fourbes, retour aux USA avec Blacksad, une série noire vintage d’inspiration animale qui a révélé l’époustouflant talent graphique de Juanjo Guarnido. De drôles d’enquêtes félines en cinq tomes qui méritent d’être remises dans la lumière par une session de rattrapage en six points de contrôle.
Une histoire de détective à l’ancienne
Dans l’Amérique des années 50, John Blacksad, un détective privé aux allures de chat noir est engagé pour résoudre des affaires criminelles en tous genres. Ancien enfant des rues qui s’est rangé du bon côté de la morale, il n’hésite pas à employer tous les moyens nécessaires pour arriver à ses fins et rendre justice.
Des animaux comme des hommes 
Au-delà de sa nature anthropomorphique – à l’image de La Ferme des animaux, classique du genre signé Georges Orwell où chaque personnage est incarné par un animal évocateur et révélateur d’un caractère ou d’un sociotype – la série Blacksad puise son inspiration narrative du côté des archétypes du roman noir américain. Dans ce contexte vintage, un détective cabossé et désabusé évolue au cœur d’intrigues crépusculaires nourries d’enjeux politiques et sociaux plus ou moins explicites.
Une rencontre, un projet
À la fin des années 80, c’est en Espagne, au sein du studio d’animation qui les emploie, que le dessinateur Juanjo Guarnido rencontre le scénariste Juan Diaz Canales (qui signera en 2015 le retour de Corto Maltese, 23 ans après la mort d’Hugo Pratt). Forts de leur complémentarité, les deux créateurs unissent leurs talents dès 1990 pour élaborer ensemble un projet de BD. Après dix ans tout rond de persévérance, alors que Guarnido est devenu animateur aux studios Disney de Montreuil, le premier tome de Blacksad est enfin publié en France en l’an 2000.
Le style Guarnido 
Dessinateur talentueux formé à l’école du comic book et de l’animation, Juanjo Guarnido apporte une évidente dimension artistique aux aventures de John Blacksad. Grâce à sa maîtrise combinée du trait et de la colorisation à l’aquarelle, il joue en virtuose sur les nuances rétro et les ambiances ténébreuses pour doter chaque album d’une force graphique qui a grandement contribué au succès de la série. On retrouvera le style inimitable de Guarnido dès cet été avec Les Indes fourbes, un nouvel album d’aventures historiques scénarisé par Alain Ayroles.
Une série référentielle et contextuelle
De Quelque part entre les ombres, premier tome publié en 2000, jusqu’à Amarillo, cinquième et dernier chapitre paru en 2013, chaque intrigue de Blacksad est indépendante de celle qui la précède. Corruption, mafia, racisme, maccarthysme, Guerre froide, drogue ou encore Beat-generation… Chacune porte également en elle une thématique liée au contexte socio-politique américain de l’après-guerre. Férus de culture pop, les auteurs ne manquent jamais de disséminer ici et là des références musicales (le jazz est notamment omniprésent), cinématographiques ou littéraires.
Des adaptations ludiques
Après avoir été adapté en jeu de rôle traditionnel, l’univers Blacksad inspire aujourd’hui les créateurs de jeux vidéo. Prévu pour septembre 2019 et déjà validé par Guarnido et Canales, le jeu Blacksad : Under the Skin promet de respecter tous les codes esthétiques et narratifs de la série originelle. Voilà de quoi ravir tous les fans quelle que soit leur console de prédilection…
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