Critique

1 mois / 1 classique : L’Appel de la forêt de Jack London

05 août 2018
Par Melanie C.
1 mois / 1 classique : L’Appel de la forêt de Jack London

Si Croc-Blanc est considéré comme le chef-d’œuvre de Jack London, L’Appel de la forêt, qui le précède de trois ans, est un formidable roman d’aventures, où la cruauté des hommes se heurte à la rage de vivre d’un chien rendu à ses instincts naturels.

Devenir sauvage

L-Appel-sauvage

Quand la nature reprend ses droits, les animaux redeviennent les maîtres et les hommes, ceux qui doivent baisser les yeux. Et quand un chien-loup domestiqué se fait enlever et vendre comme chien de traîneau pendant la Ruée vers l’or, les instincts ancestraux, profondément ancrés, se réveillent. Surtout que Buck n’est pas canidé à se laisser faire. Il s’impose face à ses congénères et se venge cruellement de ceux qui ont assassiné le nouveau maître qui désirait lui offrir une autre vie. Et c’est dans la nature, en loup véritable désormais, qu’il va s’affranchir et devenir un chef de meute respectable et respecté. Tel est le résumé de L’Appel de la forêt de Jack London, un roman d’aventures initiatique paru en 1903 et dont le mordant a fait de lui l’un des livres pionniers d’une Amérique qui oscille entre tolérance et violence. Car dans les grands espaces, la mort rôde à tout instant…

Un roman qui a du chien

Par sa destinée, Buck est l’antithèse de ce que sera Croc-Blanc, davantage destiné à la jeunesse et publié trois années plus tard. Soit l’instinct sauvage qui l’emporte après la domesticité, à cause de l’homme qui obéit lui-même au pire qui sommeille en lui. On y trouve les prémices d’autres œuvres où des chiens en viennent à se retourner contre les humains, de Cujo de Stephen King à White god de Kornel Mundruczo, dont le héros à quatre pattes présente une trajectoire qui résonne avec celle de Buck, dans un Budapest hostile aux chiens. Même constat dans le Japon dystopique de L’Ile aux chiens de Wes Anderson sorti cette année. L’Appel de la forêt a d’ailleurs souvent été adapté au cinéma (dès 1908 par D. W. Griffith), sa plus célèbre version restant celle de Ken Annakin en 1972, avec Charlton Heston et Michèle Mercier. Le roman se transforma également en pièce de théâtre (dont une version au dernier festival d’Avignon), en téléfilm, en série télévisée et en bande dessinée, comme celle de Fred Simon parue en 2010. On n’a pas fini d’entendre Buck hurler dans sa forêt…

Parution originale en 1903 – 192 pages

L’Appel de la forêt, Jack London (Le Livre de Poche) sur Fnac.com

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Article rédigé par
Melanie C.
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