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Le Tigre Blanc : itinéraire d’un Indien surdoué

01 juin 2017
Par Le Cercle Littéraire
Le Tigre Blanc : itinéraire d'un Indien surdoué

LE CERCLE LITTÉRAIRE – Le coup de cœur d’Évy R. (Sceaux).« Il sait lire et écrire, mais ne comprend pas ce qu’il lit. Il est comme un gâteau à demi-cuit ». C’est ce qu’était Balram – un Indien à demi-cuit – avant qu’il ne devienne le Tigre blanc.

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Le Tigre Blanc

Le coup de cœur d’Évy R. (Sceaux)

« Il sait lire et écrire, mais ne comprend pas ce qu’il lit. Il est comme un gâteau à demi-cuit ». C’est ce qu’était Balram – un Indien à demi-cuit – avant qu’il ne devienne le Tigre blanc.

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De l’Inde des Ténèbres à L’Inde de la Lumière 

Le Tigre blanc est donc le récit autobiographique d’un jeune indien ayant entrepris de s’extraire de l’Inde des Ténèbres où il a vu le jour, pour aller vivre dans l’Inde de la Lumière, de la réussite. Dans ce récit épistolaire monodique, Balram s’adresse au Premier ministre chinois Jiabao, prochainement en visite en Inde. Il lui montre que l’Inde ne peut être uniquement appréhendé via le prisme de la vision du gouvernement indien qui dit que « les Indiens ont tout inventé, d’Internet aux vaisseaux spatiaux ». Il illustrera son propos au travers des différentes étapes de sa propre transformation, de son polissage par l’apprentissage des codes sociaux.

Découverte des Castes

Au départ, Balram était Munna (ce qui signifie « le garçon ») : il n’avait, de fait, pas de patronyme, comme de nombreuses personnes issues des castes « inférieures », castes dont l’unique destin est de rester enfermées dans la Cage à poules indienne des Ventre Creux. Heureusement, son père nourrissait le projet que Munna apprenne à lire et à écrire, afin qu’il ne soit pas « traité comme un bourricot » comme lui. Munna alla donc à l’école et son instituteur lui attribua le nom de « Balram Halwai » (Halwai, de la caste des confiseurs). Puis, comme par ailleurs, il se distingua par son intelligence hors pair, l’inspecteur le surnomma « Tigre blanc », en référence à l’animal qui ne se montre qu’une fois par génération.

Manger ou être mangé

Malheureusement, il fut contraint d’interrompre assez tôt ses études afin d’aider son frère au tea-shop familial. Mais, en grandissant, Balram comprit qu’en Inde, deux destins cohabitaient : manger ou être mangé. Il ambitionna alors de devenir chauffeur de maîtres (premier pas vers l’émancipation) et réussit par chance à se faire embaucher par des Indiens nantis. Comment ensuite de simple chauffeur-serviteur Balram parvint-il à devenir un entrepreneur ?

Vous le saurez en lisant Le Tigre blanc d’Aravind Adiga, un conte amoral, à l’ironie voltairienne d’une causticité plutôt corrosive, non seulement vis-à-vis de la Déité (l’Inde compte trente-six millions et quatre Dieux qui « accomplissent peu de choses – comme la plupart des politiciens – et pourtant qui continuent d’obtenir leur réélection sur leurs trônes dorés au paradis »), mais également vis-à-vis de la « Démocratie indienne », et des différentes strates de la société, des Ventres Creux aux Gros Ventres.

Un roman à dévorer absolument !

Paru le 11 septembre 2008 – 324 pages

Le Tigre Blanc, Aravind Adiga (Buchet Chastel) sur Fnac.com

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