Critique

Un seul parmi les vivants : une nouvelle voix venue du Sud des États-Unis

11 mai 2017
Par France
Un seul parmi les vivants : une nouvelle voix venue du Sud des États-Unis
©DR

Nous sommes à la fin de l’été 1932 dans une petite bourgade industrielle de la Caroline du Sud. Le Krach de 1929 a laissé de profondes cicatrices dans les campagnes et nombreux sont ceux qui peinent à se relever. Nous sommes aussi en pleine prohibition et les fournisseurs locaux se livrent une guerre sans merci pour le contrôle des territoires. C’est une descente dans la grande pauvreté à laquelle nous convie Jon Sealy tout au long de ce premier roman social fort bien écrit.

Un seul parmi les vivantsLa Grande Dépression

Véritable roman d’atmosphère plus que roman policier, Un seul parmi les vivants décrit la vie dans une petite ville industrielle de la Caroline du Sud et de quelques-uns de ses habitants frappés de plein fouet par la Grande Dépression. Outre la misère sociale, le commerce illégal d’alcool fait aussi beaucoup de ravages et apporte son lot de morts.

On croise dans ce roman des métayers venus à la ville travailler dans les usines de cotons après avoir vendu leur ferme et leurs terres pour rembourser les dettes, des vétérans de la Grande Guerre… Dont la famille Hopewell, qui illustre parfaitement la dure vie des gens de peu.

La prohibition

Cette détresse sociale est le terreau idéal pour implanter un prospère commerce illégal de bourbon. Le trafiquant local Larthan Tull l’a bien compris et entend régner sans partage sur tout le comté. Froid et calculateur, il n’hésite pas à évincer quiconque se mettra en travers de son chemin. Et ce, à n’importe quel prix. Gare à ceux qui auraient des envies de le concurrencer sur son propre terrain. Le double meurtre au début du roman en est le parfait exemple.

Loin de tomber dans les clichés, et même s’ils sont par moments archétypaux, les personnages de Sealy sont d’une grande finesse psychologique et illustrent parfaitement les multiples facettes de l’âme humaine. Sealy s’inscrit dans cette grande veine sudiste dont Ron Rash et Tim Gautreaux sont les porte-étendards.

Aller + loin : L’exposition que consacre le centre Georges Pompidou au photographe américain Walker Evans apporte un autre regard sur cette période.

Paru le 1er mars 2017 – 356 pages

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Michel Lederer

Un seul parmi les vivants, Jon Sealy (Albin Michel) sur Fnac.com

Photo de Jon Sealy © Eva Russo

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