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Bukowski, Burroughs, Mailer… Les sales gosses de la littérature américaine

07 octobre 2019
Par Lucas
Bukowski, Burroughs, Mailer... Les sales gosses de la littérature américaine
©DR

Dan Fante, l’un des derniers représentants du dirty realism (« réalisme sale »), disparaissait le 23 novembre 2015, à l’âge de 71 ans. Dans sa lignée, c’est toute une génération de « sales gosses » qui se dessine. Avant / Après Dan Fante : focus sur des écrivains américains aussi subversifs que cultes, et sur tout un pan de la littérature américaine qui, à travers des œuvres dérangeantes et profondément humaines, dépeint un monde en déliquescence.

Dan Fante, l’un des représentants du dirty realism, disparaissait le 23 novembre 2015, à l’âge de 71 ans. Dans sa lignée, c’est toute une génération de « sales gosses » qui se dessine. Avant / après Dan Fante : focus sur des écrivains américains aussi subversifs que cultes, et sur tout un pan de la littérature américaine qui, à travers des œuvres dérangeantes et profondément humaines, dépeint un monde en déliquescence. 

John Fante, le précurseur

John Fante

Les chats ne font pas des chiens. Le père de Dan Fante n’est autre que l’écrivain John Fante, provocateur immodéré, à l’origine du dirty realism. Son existence chaotique a nourri des romans singuliers, d’inspiration autobiographique. Après s’être vu refuser la publication d’écrits jugés trop crus, John Fante fait son entrée en littérature avec Bandini en 1938. Tombé dans l’oubli, John Fante doit sa renaissance littéraire à un certain Charles Bukowski, qui tient une bonne place dans notre classement des « sales gosses » américains…

On recommande : Pleins de vie s’amuse des tracas du quotidien pour mieux les tourner en dérision dans une intrigue étonnante et insolite.

Charles Bukowski, l’alcoolisé

Personnage atypique, Charles Bukowski ne s’encombre pas des normes et autres obligations quand il s’agit d’écrire. Il est surtout connu en France pour sa prestation alcoolisée face à Bernard Pivot dans l’émission culte Apostrophe (1978), mais on lui doit surtout une bibliographie hallucinée, en marge, toujours dans l’errance, à l’image de son auteur.

On recommande : Entre autobiographie et fiction, Journal d’un vieux dégueulasse illustre parfaitement le ton irrévérencieux et singulier qui se dégage de l’œuvre de Bukowski.

Retrouvez notre article sur les meilleurs livres de Charles Bukowski

William S. Burroughs, l’halluciné

La provocation est comme une deuxième nature chez cette figure majeure de la Beat GenerationWilliam S. Burroughs est un écrivain à part, dont l’œuvre fascine par sa description dérangeante et anxyogène d’un monde sous psychotropes. L’influence de Burroughs dans la culture underground américaine est grande, notamment dans la popularisation de la technique littéraire du cut-upKurt Cobain le citait comme l’un de ses auteurs préférés. La frontière entre fantasme et réalité est assez ténue chez Burroughs, et le comportement de l’homme souvent difficile à justifier. En 1951, il tue sa femme d’une balle en pleine tête en voulant imiter Guillaume Tell… 

On recommande : En s’inspirant de son propre vécu et de ses expériences sous influences, Burroughs a suscité une vive polémique avec Le Festin nu, un ouvrage mythique sur les effets hallucinogènes de la drogue, adapté au cinéma par David Cronenberg en 1991.

Normanmailer

Norman Mailer, le cogneur

Autre provocateur hors pair, Norman Mailer est aussi l’un des grands représentants de la littérature américaine, à l’instar d’un Ernest Hemingway. Tout comme Hemingway d’ailleurs, Mailer a le goût du combat et de la bagarre… Il est reconnu dans le monde des lettres pour son œuvre perturbante, contestataire, et non moins exceptionnelle qui offre une vision âpre de l’Amérique du XXe siècle.

On recommande : Récompensé par le prix Pulitzer, Le Chant des bourreaux est l’un de ses récits les plus marquants où fiction et réalité sont intimement liées.

La relève : Chuck Palahniuk & Bret Easton Ellis

Y-a-t-il un « après Dan Fante » ? La provocation a-t-elle encore sa place dans les lettres américaines ? La réponse est oui ! Certains auteurs s’inscrivent dans la droite lignée du dirty realism et se nourrissent de la polémique. Deux exemples ? Chuck Palahniuk, sa prose brutale et ses sujets controversés. Bret Easton Ellis, ou la mise en pièces d’une société contemporaine très huppée sous l’emprise de la cocaïne.

On recommande : Avec une vision acerbe et cynique de notre époque, Chuck Palahniuk est un auteur anticonformiste au talent indéniable. Fight Club, son chef d’œuvre, explose les convenances avec une brutalité peu commune pour mieux dénoncer les errances d’une société capricieuse et absurde. American Psycho aura ouvert les portes du succès à Bret Easton Ellis par la controverse que le roman ultra-violent a suscité. 

Les sales gosses ont de beaux jours devant eux…

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Article rédigé par
Lucas
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Libraire Fnac.com