Canon EOS R10 et R7 : la monture R s’ouvre à l’APS-C

Depuis l’avènement de la monture R, inaugurée avec l’EOS R en 2018, on pouvait croire que celle-ci serait uniquement réservée aux appareils hybrides au format 24×36. Depuis, les EOS RP, R5 et R6 ont entretenu cette idée. Jusqu’à la sortie récente des EOS R10 et R7, premiers appareils sans miroir en monture R au format APS-C chez Canon. Présentation.

Une seule monture R, deux tailles de capteurs au choix, plein format et APS-C. Plus de questions à se poser, quant à la compatibilité des optiques, comme c’est le cas avec les reflex Canon EOS : si vous possédez une optique EF-S, conçue pour l’APS-C, vous ne pouvez pas l’utiliser sur un reflex EOS plein format, qui ne tolère que les objectifs EF… Alors que vous pouvez monter un objectif EF sur un reflex APS-C. Compliqué.

Désormais, n’importe quelle optique RF pourra être utilisée sur un EOS R5 (capteur plein format) ou R10 (capteur APS-C). C’est également le cas chez Nikon, avec la monture Z, pour les hybrides plein format et APS-C de la marque, mais aussi chez Sony, autour de sa monture E. Dans tous les cas de figure, si vous montez une optique couvrant le format APS-C sur un appareil plein format, un coefficient 1,5x s’appliquera (il est de 1,6x chez Canon). Aussi, un 10 mm équivaudra à un 15 ou 16 mm en 24×36.

Comment ces EOS R10 et R7 viennent-ils s’intercaler dans la gamme hybride EOS R ? Ces deux modèles inaugurent une nouvelle lignée. Une description rapide les présenterait comme des descendants directs, respectivement des reflex EOS 77D et 7D Mark II. Et de supputer sur l’abandon de la gamme EOS M, qui symbolisait l’investissement de Canon sur le segment hybride APS-C, au profit de cette unique monture R. Pour l’instant, pas d’annonce officielle dans ce sens.

Combler un manque

Avec le R7, le plus haut de gamme du duo, Canon s’adresse aux amateurs de longues focales à la recherche d’un boîtier robuste et véloce, à l’instar de ce qu’offrait la série 7D. L’EOS R7 vient ainsi combler un manque dans la gamme hybride en monture R et pourra seconder un appareil plein format pour des usages ciblés, comme la photo animalière, aérienne ou sportive. La construction, à l’épreuve de la poussière et de l’humidité grâce à la présence de nombreux joints d’étanchéité à des endroits sensibles, permettra de braver les conditions climatiques les plus hostiles (à condition que l’optique utilisée soit elle aussi protégée contre les intempéries). Sur la balance, il accuse un poids de 612 g (sans objectif, avec accu et SD).

Son capteur Cmos de 32,5 Mpx est donc au format APS-C. On retrouve logiquement la technologie « maison » Dual Pixel AF, qui assure une mise au point très efficace à la fois en LiveView sur les reflex… et dans le viseur OLED de 2,36 Mpts sur le R7. Si la définition est modeste, le grossissement 1,15x (équivalent 24×36) est quant à lui appréciable. Outre le système de visée, une autre différence majeure distingue le R7 des EOS 7D et 7D Mark II.

Il intègre un système de stabilisation sur cinq axes avec, à la clé, un grain revendiqué de sept vitesses, voire huit selon l’optique utilisée, dans la lignée des EOS R5 et R6. Un argument crucial quand on utilise de longues focales ou que l’on envisage de tourner des séquences vidéo. Rappelons qu’aucun reflex EOS ne possède de stabilisation « physique » (seulement des modes numériques pour certains modèles). Le puissant processeur Digic X octroie des performances de haut vol au R7 sur le terrain.

Rafales de course

Ce qui caractérise ce modèle, c’est bien sûr la vitesse. Le mode rafale en obturation mécanique culmine ainsi à 15 i/s et atteint 30 i/s en mode électronique, avec une capacité d’enregistrement de 123 JPEG et 42 Raw. Au passage, deux compartiments pour cartes SD sont disponibles, compatibles avec la norme UHS-II.

Les options de suivi autofocus, qu’il s’agisse de faire la mise au point sur des personnes, des animaux ou des véhicules, sont nombreuses. Un mode rafale « Raw » permet de réaliser des prises de vue 0,5 seconde avant de presser le déclencheur : pertinent par exemple si vous guettez l’envol d’un oiseau.

En vidéo, vous accédez à la 4K 25 ou 50p (système Pal, 30/60p en NTSC) sans recadrage supplémentaire, outre celui inhérent au format de capteur, avec la possibilité d’opter pour un profil Log 3 (10 bits). Un mode slow motion à 100p (120p en NTSC) est accessible en Full HD. Le cadrage vertical est autorisé pour favoriser la diffusion sur les réseaux sociaux.

Canon assure que le boîtier est optimisé pour un tournage pouvant durer jusqu’à 6 heures. Casque et micro pourront être branchés. La sortie USB-C 3.2 permet d’alimenter l’appareil pendant le tournage et de recharger l’accu LP-E6NH avec un chargeur nomade, au besoin. Si vous possédez des accus LP-E6 pour reflex, vous pourrez les utiliser sur le R7, mais la recharge par USB ne sera possible qu’avec le dernier modèle « NH ». L’autonomie donnée par Canon est de 770 vues en utilisant le LCD, et 470 avec le viseur.

Le petit Poucet

L’ergonomie de l’EOS R7 et du R10 est similaire et se veut proche de celle des EOS R5 et R6. L’écran LCD est ainsi tactile et orientable dans toutes les directions. Bien sûr, le R10 joue dans une autre catégorie, puisqu’il se positionne en entrée de gamme. La construction n’est donc pas du même niveau et ne permet pas d’affronter des conditions météo délicates ou un environnement poussiéreux. Pour le reste, ce petit boîtier brille par sa légèreté : il ne pèse que 426 g nu, rappelant les séries de reflex 200D de Canon.

Ses caractéristiques ne sont pas revues à la baisse pour autant. Il dispose d’un capteur Cmos de 24 Mpx, avec la technologie Dual Pixel AF et un processeur Digic X. Mais pas de système de stabilisation en interne. La cadence soutient 15 i/s en obturation mécanique et jusqu’à 23 i/s en mode électronique.

En vidéo, il tourne en 4K 25p (30p en NTSC), sans recadrage ; il sera possible de brancher un micro externe, mais pas de casque. Le viseur offre une définition de 2,36 Mpts. Un port de carte SD est disponible. L’alimentation passe par l’accu LP-E17, qui procure une autonomie d’environ 350 vues avec le LCD ou 210 avec le viseur OLED (norme CIPA). Un choix équilibré pour découvrir l’univers des appareils à optiques interchangeables.

Tarifs et disponibilités

Pour l’achat de l’un ou l’autre modèle, Canon fournit une bague d’adaptation EF-EOS R, ce qui signifie qu’il sera possible de monter ses optiques Canon EF ou EF-S sur les EOS R7 et R10. L’EOS R7 est proposé au prix de 1 499 € nu, ou 1 899 € en kit avec le zoom RF-S 18-150 mm f/3,5-6,3 IS STM, qui sort simultanément.

L’EOS R10 sera disponible fin juillet au prix de 979 € nu, 1 099 € en kit avec le nouveau zoom RF-S 18-45 mm f/4,5-6,3 IS STM, ou encore en double kit à 1 379 € avec les zooms RF-S 18-45 mm f/4,5-6,3 IS STM et RF-S 18-150 mm f/3,5-6,3 IS STM.

Chacune de ces optiques sera disponible fin juin au prix respectif de 349 € et 569 €.