Ils craignent que le réseau social soit utilisé par l’homme d’affaires pour aider ses autres entreprises, influer sur les politiques nationales, mais aussi qu’il limite la modération.
Le projet d’Elon Musk de racheter Twitter en inquiète plus d’un. Alors que le milliardaire a provoqué un vent de panique sur les marchés en annonçant suspendre temporairement le rachat du réseau social la semaine dernière, les Français sont préoccupés par sa volonté de l’acquérir. Selon un sondage réalisé par Odoxa*, ils sont 37% à s’en inquiéter. Ce chiffre passe même à 42% pour les personnes se servant des réseaux sociaux comme un outil commercial ou professionnel.
Plus précisément, les Français redoutent qu’Elon Musk utilise Twitter pour aider ses autres entreprises (57%). L’homme d’affaires est en effet à la tête de plusieurs sociétés telles que Tesla et SpaceX et a déjà fait monter ou chuter le cours de l’action de ces firmes avec des tweets. Soupçonnant qu’il ait des ambitions politiques, 53% des interrogés craignent également qu’il influe sur les politiques nationales et 56% estiment qu’il pourrait s’opposer aux lois en vigueur dans le pays. Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a d’ailleurs récemment indiqué qu’Elon Musk devra se plier aux règles de l’Union européenne, comme le Digital Services Act (DSA).
Des inquiétudes concernant l’encadrement des réseaux sociaux
Plus de la moitié des Français redoutent, en outre, que le milliardaire limite les règles de modération sur Twitter et mette en place une liberté d’expression sans limite. Ils ne sont pas les seuls : début mai, des ONG ont appelé les marques à boycotter le réseau social si Elon Musk applique des changements à la modération, comme il l’a annoncé.
D’un autre côté, la majorité des répondants (82%) estiment que la loi n’est pas assez sévère pour lutter contre certains propos tenus sur les réseaux sociaux. Les plateformes sont en effet des espaces où prolifèrent les fake news ou encore les discours haineux. Le DSA récemment adopté devrait justement rendre l’espace numérique plus sûr, notamment en imposant des règles aux réseaux sociaux.
Si les Français s’attendent à ce que ces plateformes soient mieux encadrées, c’est parce qu’elles sont autant un moyen de s’informer (31%) et de s’exprimer (33%) pour eux. Dans le détail, ce sont en particulier les jeunes qui voient avant tout les réseaux sociaux comme un moyen d’information, avec 43% des 25-34 ans. Les Français considèrent également qu’ils leur permettent de s’exprimer : ils sont 52% chez les 18-24 ans et 43% chez les 35-49 ans à estimer qu’ils sont avant tout un moyen d’expression.
*Enquête réalisée du 11 au 12 mai auprès de 1 005 personnes