Critique

Détective Conan : La Fiancée de Shibuya : Petit, mais toujours aussi puissant

18 mai 2022
Par Agathe Renac
Détective Conan : La Fiancée de Shibuya : Petit, mais toujours aussi puissant
©Kana

Le nouveau film du phénomène japonais sort en salles ce mercredi 18 mai. Une nouvelle aventure hyperactive dont on ne se lasse pas.

Son histoire a fait le tour du monde. Un jeune détective prodige qui se transforme en enfant après avoir ingurgité un poison : l’intrigue a de quoi éveiller notre curiosité. Créée il y a 28 ans par le mangaka Gōshō Aoyama, l’œuvre est devenue culte. 100 tomes commercialisés, 1000 épisodes publiés, 25 films d’animation diffusés… Détective Conan étend son empire et accumule les records. Tous les films sortis au Japon se placent automatiquement dans le top 3 annuel du box-office domestique. Huit d’entre eux figurent dans le top 50 des animes les plus rentables à travers le monde, soit un résultat supérieur à One Piece (présent quatre fois dans le classement) et Dragon Ball (trois fois). Moins d’un an après la sortie de The Scarlet Bullet, le détective revient dans les salles françaises pour une nouvelle histoire à 100 à l’heure.

Une oeuvre accessible et qui parle à tout le monde

Pour cette aventure, la franchise a misé sur un nouveau réalisateur : Susumu Mitsunaka (Haikyuu!!, Les Enfants du Temps). Dans un communiqué officiel, il raconte son expérience et admet que les débuts de Détective Conan : La Fiancée de Shibuya étaient mouvementés. « Je n’avais pas d’idée précise de ce que je voulais faire. Mais en avançant sur ce projet, j’ai pensé que ce serait bien si j’arrivais à donner une nouvelle dimension à Conan et aux personnages. Et puis, en visionnant des films plus récents, je me suis rendu compte à quel point ces derniers n’étaient plus destinés aux enfants, mais aux adultes. »

Malgré son caractère enfantin, Detective Conan n’est pas réservé aux plus jeunes. Les autres générations se prennent au jeu et suivent volontiers l’enquête du héros en tentant de la résoudre avant lui. L’œuvre souhaite toucher tout le monde, qu’importe l’âge ou les connaissances acquises sur le détective. Dès les premières minutes, le film prend le temps d’expliquer les relations entre les personnages et leur place dans l’univers de Gōshō Aoyama. Cette séquence brise le quatrième mur pour donner aux débutants les clés pour comprendre la suite de l’histoire, et pour offrir aux fans des références qui les font sourire.

©Gosho Aoyama/Detective Conan Committee

De cette courte séquence explicative jusqu’au générique, on ne peut s’empêcher de s’attacher aux personnages. Ils sont uniques et apportent tous un petit quelque chose à l’oeuvre : de l’humour, de la réflexion, de l’émotion… « Ce qui fait le charme de ce film, c’est que chaque personnage se donne à fond dans tout ce qu’il fait en se basant sur ses propres sentiments », ajoute le réalisateur. On retrouve des visages familiers, qui sont aussi présents dans la série animée, mais aussi des moins connus, comme Rei Furuya (un des membres de la police secrète infiltré chez les Hommes en noir).

Des attentats meurtriers, une société secrète et un tueur en série mystérieux

L’histoire se déroule à Tokyo, dans le quartier de Shibuya qui se prépare à fêter Halloween. Avec un tel événement, on s’attendait à une ambiance sombre et inquiétante, mais Détective Conan a préféré la subtilité. Exit les frissons, seuls quelques costumes nous rappellent la fête des morts. Mais l’absence de fantômes et de codes horrifiques n’enlève rien à l’intrigue, très bien ficelée. Tout commence lors des préparatifs d’un mariage ultra surveillé. Lors de la cérémonie, les attaques s’enchaînent : un agresseur fait irruption dans la salle, un criminel sort de prison, le détective Furuya se fait piéger et se retrouve avec une bombe autour du cou… Un joyeux bazar que devra résoudre Conan. Avec l’aide de son QI et de ses amis, il va tenter de démasquer et d’arrêter Plamya, un mystérieux poseur de bombe.

©Gosho Aoyama/Detective Conan Committee

L’ambiance électrique de Shibuya nous propulse directement dans l’histoire et au cœur de la ville. Tout le quartier a été recréé à travers des images numériques et le spectateur est happé par son ambiance et son agitation. Les plans sont réfléchis et minutieux, et les couleurs vives ne font que sublimer l’animation. Visuellement, tout est très beau et ça ne fait que nous plonger un peu plus dans le film. L’intrigue est rythmée par des scènes drôles, des histoires d’amour et une enquête complexe. Elle nous interroge et nous pousse à trouver la clé. Le poseur de bombe nous laisse quelques indices mais semble toujours avoir un coup d’avance sur Conan et ses confrères. Les 110 minutes se déroulent sans longueur et sont marquées par des rebondissements inattendus.

©Gosho Aoyama/Detective Conan Committee

Le film parvient à maintenir le suspens jusqu’à la fin, mais la révélation est néanmoins décevante. Les motivations et le passé de Plamya restent flous et l’œuvre aurait mérité un « grand méchant » plus complexe. Malgré ces quelques incohérences, Détective Conan : La Fiancée de Shibuya reste un très bon divertissement. Il permet aux débutants de découvrir cet univers étonnant, et aux plus fidèles de savourer une nouvelle enquête de ce petit héros devenu culte.

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Agathe Renac
Agathe Renac
Journaliste
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