ZTE n’avait pas de nouveauté spécifique à présenter lors ce cette édition 2018 du Mobile World Congress. En revanche, il a profité de l’occasion pour mettre en avant un mobile inconnu dans nos contrées à l’honneur : l’Axon M. Présentations.
Annoncé en octobre et disponible depuis la fin de l’année aux États-Unis et en Chine, le ZTE Axon M a fait une apparition discrète au CES de Las Vegas en janvier. Au Mobile World Congress de Barcelone, il est la star du stand de la marque chinoise, dont le smartphone représente la dernière innovation mobile. Sa particularité ? Il embarque deux écrans.
Une fiche technique (presque) haut de gamme
Côté caractéristiques techniques, l’Axon M s’offre deux écrans IPS de 5,2 pouces, chacun affichant de la Full HD (1920 x 1080 pixels), au ratio 16:9, presque incongru aujourd’hui. Le duo est protégé par du verre Corning Gorilla Glass 5. Le smartphone est animé par une puce relativement ancienne, puisque ZTE a opté pour un chipset Snapdragon 821, aujourd’hui éclipsée par les plateformes 835 et 845. Le SoC est soutenu par 4 Go de mémoire vive. 64 Go de stockage soutenus par un port microSD sont de la partie, de même qu’une batterie de 3180 mAh. Plus moderne, sa connectique inclut néanmoins une prise USB Type-C. Notez pour finir la présence d’un unique appareil photo de 20 mégapixels, capable de filmer en 4K, chez ce smartphone d’un genre assez particulier.
Alors que les smartphones à écrans flexibles se font attendre sur le marché international, à commencer par le Galaxy X de Samsung, qui a brillé par son absence au MWC, ZTE propose sa propre alternative. Et pour ce faire, pas la peine d’aller chercher des dalles flexibles : la marque chinoise opte tout simplement pour un téléphone doté de deux écrans, l’un au dos et l’autre en façade. Une charnière permet de le « déplier » pour obtenir un écran doublé, séparé par un jour de quelques millimètres.
Deux écrans, mais pour quoi faire ?
La proposition de ZTE fonctionne-t-elle ? La réponse est résolument oui. Le mobile, une fois plié, mesure 12,2 mm, ce qui reste raisonnable, tandis que son poids atteint 230 grammes. En main, l’impression n’est pas désagréable, et le tout fonctionne correctement. La charnière est dotée de petits crans qui permettent de placer le smartphone en mode « tente », comme certains PC à 360° : il est alors possible d’afficher le même contenu sur chacun des écrans pour que deux personnes, face à face, puissent en profiter simultanément. D’autres options s’offrent à l’utilisateur : il peut combiner les deux écrans lorsque le téléphone est entièrement ouvert, choisir d’afficher deux panneaux différents, ou encore éteindre le second écran. Une petite touche « M » située en bas de l’écran permet de configurer l’affichage à la volée. Quant à l’appareil photo, il est situé sur la partie la plus épaisse du mobile : selon que le téléphone est ouvert ou fermé, il pourra servir de caméra frontale ou dorsale.
L’Axon M fonctionne sans problème, l’association des deux écrans ne prenant qu’une petite seconde. Mais pour quels usages ? C’est la principale interrogation que l’appareil laisse en suspens. Les différentes démonstrations proposées par la marque ont montré la capacité du smartphone à afficher diverses applications, des jeux type Clash Royale à Google Maps, en passant par le navigateur web. En revanche, le produit n’est pas adapté à un véritable usage tablette, la faute à une démarcation pas très esthétique. On imagine un multitâche particulièrement amélioré chez ce produit, avec une application affichée sur chaque écran, ce qui peut être utile à des professionnels.
Toutefois, la généralisation des grands écrans, avec la possibilité d’activer le multifenêtre, dessert clairement le mobile de ZTE. Cet ovni dans l’univers de la mobilité est également desservi par son logiciel déjà daté – il tourne sous Android 7.1 Nougat – et son absence de fonctionnalité originale. Sans double capteur photo, sans scanner d’iris et avec le risque de ne jamais voir la couleur d’Oreo, ce smartphone facturé plus de 800 euros en Espagne peine à convaincre ceux qui doutent de son utilité. Rappelons que sa commercialisation n’est pas annoncée en France, et qu’il a de fortes chances de ne jamais y sortir.