Inquiets face à la montée de gouvernements autoritaires, les pays ont proposé une « déclaration pour l’avenir de l’internet » pour assurer un internet ouvert et libre.
Un partenariat mondial pour l’avenir d’internet. Le 28 avril, l’Union européenne et les États-Unis se sont joints à près de 60 pays (Australie, Royaume-Uni, Canada, Argentine, Chypre, Kenya…) afin de lancer une nouvelle initiative : la « déclaration pour l’avenir de l’internet ». Exposant une vision et des principes pour un réseau digne de confiance avec cette charte, les partenaires visent à soutenir « un internet ouvert, libre, mondial, interopérable, fiable et sûr ». Ils cherchent également à garantir qu’il renforce la démocratie, protège la vie privée, maintient une connectivité sécurisée et fiable, et promeut une économie mondiale libre.
Les 60 signataires du texte estiment qu’internet devrait fonctionner comme « un réseau des réseaux unique et décentralisé », où tout le monde peut se connecter et utiliser des technologies numériques dignes de confiance. Pour cela, il doit permettre une concurrence équitable entre les entreprises, mais aussi de contester les plateformes en ligne qui « ont permis une augmentation de la diffusion de contenus illégaux et préjudiciables pouvant menacer la sécurité des personnes et contribuer à la radicalisation de la violence », selon la Maison Blanche.
Des préoccupations face aux gouvernements autoritaires
À travers cette déclaration, la coalition exprime ses inquiétudes face à la montée de certains gouvernements autoritaires, comme la Russie ou la Chine, qui répriment les libertés en ligne et limitent l’accès à un internet ouvert. « Les pays ont érigé des pare-feux et pris d’autres mesures techniques, telles que les coupures d’internet, pour restreindre l’accès au journalisme, à l’information et aux services, d’une manière contraire aux engagements et obligations internationaux en matière des droits de l’homme », a indiqué la Maison Blanche. De plus, ces pays ont permis une augmentation des comportements malveillants tels que la diffusion de la désinformation.
Plus particulièrement, concernant la Russie, l’Union européenne précise que la guerre en Ukraine est « un exemple spectaculaire du risque de perturbation grave de l’internet ». La guerre russo-ukrainienne s’est en effet illustrée par une montée des cyberattaques et de la désinformation en ligne. En outre, la Russie menace de se déconnecter de l’internet mondial depuis des années. Le pays développe actuellement un internet souverain, ce qui permettrait à son gouvernement d’isoler son internet des serveurs mondiaux sous prétexte d’une situation d’urgence. « Cela montre, une fois de plus, à quel point il est important d’intensifier nos actions pour défendre l’internet ouvert à l’échelle mondiale, qui est un moteur pour les économies et les sociétés du monde entier », a déclaré la Commission européenne.
Bien que les principes inclus dans la déclaration ne soient pas juridiquement contraignants, les 60 signataires considèrent qu’ils devraient servir de référence pour les décideurs politiques, publics, les citoyens, les entreprises et les organisations de la société civile.