Une étude de l’agence Heaven réalisée auprès des 18-25 ans montre les usages numériques et les attentes de cette génération par rapport au web3.
Cryptomonnaies, NFT, metaverse… Ces nouvelles tendances numériques font partie du web3, la future version d’Internet, qui est encore floue. L’agence Heaven s’y est récemment intéressée, avec une étude sur l’adoption des usages et supports du web3 par la génération Z*.
Il en ressort que les 18-25 ans disposent d’un niveau élevé de connaissances pour certains de ces concepts, mais pas pour le terme désignant la nouvelle version d’Internet. Ils sont 67,4% à avoir déclaré connaître les cryptomonnaies ; un chiffre passant à 45,4% pour les NFT et 34,2% pour le metaverse. En revanche, seulement 10,3% ont indiqué connaître le web3. D’un autre côté, ces termes sont surtout connus par les jeunes hommes : 20,3% des femmes n’en connaissent aucun contre 5,6% chez les hommes. De plus, près de 3% de ces derniers ont déclaré tous les connaître.
Les cryptomonnaies et les NFT, des concepts attirant les jeunes
Concernant les usages par la génération Z, l’étude de l’agence révèle l’attrait de celle-ci pour les cryptomonnaies. 32,4% des 18-25 ont indiqué en posséder, alors que ce chiffre n’est que de 8% pour l’ensemble des Français. De plus, 34,5% envisagent d’en acheter. S’ils sont attirés par les cryptomonnaies, c’est surtout pour des raisons financières : plus de la moitié est motivé par le fait de pouvoir se constituer une épargne. Ils souhaitent également profiter d’une montée du cours de ces actifs numériques et diversifier leur épargne. Cependant, la volatilité des cours (43,5%), la perte d’accès à son portefeuille (37,6%) ou encore les difficultés à comprendre le fonctionnement de ces monnaies (31,7%), restent des freins à leur achat.
Côté NFT, ces objets numériques sont peu possédés par les jeunes tout en suscitant un fort désir d’acquisition. En effet, alors que près de 5% en détiennent, la moitié envisage d’en acheter. Ils sont notamment attirés par les « types de NFT les plus médiatiques », avec plus d’un sur deux ayant indiqué posséder ou considérer d’acquérir une œuvre artistique numérique ou « un objet, un personnage, un accessoire… lié à un jeu vidéo ». En dehors de ces jetons, près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà acheté des biens virtuels comme des accessoires pour un avatar. Ils ont d’ailleurs dépensé des sommes importantes pour ces objets virtuels, y compris les NFT : 25,85% ont déboursé entre 100 et 1 000 euros et 9% ont même dépensé plus de 1 000 euros.
Une faible participation au metaverse et aux DAO
Pour le moment, les metaverses, définis comme « des mondes virtuels immersifs dans lesquels vous êtes représenté par un avatar en 3D et où vous pouvez effectuer toutes sortes d’interactions comme discuter, jouer, acheter… », sont peu fréquentés (21,1%), bien qu’ils suscitent de l’intérêt (56,7%). Plus d’un jeune sur deux est, en outre, prêt à y accéder car il a créé ou acheté un avatar.
Les DAO ou organisations autonomes décentralisées sont un autre concept faisant partie du web3. Il s’agit de « communautés en ligne dont les interactions sont régies par des « contrats » ». L’agence précise, d’un autre côté, que ce concept est encore obscur et difficile à définir simplement. Cela peut d’ailleurs expliquer le désintérêt déclaré : seulement 19,6% des jeunes de 18 à 25 ans font partie de ces organisations et 46,6% ont indiqué ne pas être intéressés. La génération Z y voit cependant un moyen de gagner de l’argent, notamment en cryptomonnaies. Ils sont, par exemple, intéressés par des « contrats » de travail contre rémunération (36,7%) ou encore d’investissement initial en euros contre un rendement en crypto (32,7%).
Enfin, l’étude révèle que la majorité des jeunes pensent que l’avenir de l’usage d’Internet repose sur le web3. 77,5% pensent en effet que les NFT, le metaverse, les cryptomonnaies et autres tendances vont transformer l’usage d’Internet dans les années à venir. Pour la génération Z, le web3 est vu comme un moyen de mieux maîtriser ses données personnelles, mais aussi de se détacher du Web 2.0 actuel dominé par les GAFAM, en s’éloignant de ces géants du numérique et des réseaux sociaux. Il est aussi vu comme permettant d’avoir des communautés plus participatives et redistributives sur le Net.
*Étude réalisée auprès de 538 jeunes de 18-25 ans du 8 au 9 mars 2022.