Critique

In the Land of Leadale : un isekai léger et original

03 mars 2022
Par Stéphanie Chaptal
In the Land of Leadale : un isekai léger et original
©Dashio Tsukimi Ceez KADOKAWA CORPORATION

Nouvelle série isekai destinée en priorité aux adolescents, In the Land of Leadale n’est pas qu’amusante. Avec un point de départ original, elle se révèle vite addictive pour tenter de comprendre ce qui arrive à sa protagoniste, Cayna.

In the Land of Leadale ne pourrait être qu’un énième isekai de plus. Pour rappel, les isekai sont des mangas, anime ou romans dans lesquels le protagoniste meurt et se retrouve dans un monde de fantasy – le plus souvent inspiré du jeu vidéo massivement multijoueur auquel il jouait. Il se retrouve alors dans la peau de son personnage de jeu ou d’un monstre lambda (comme dans Moi, quand je me réincarne en slime).

Pourtant, In the Land of Leadale retient notre attention. Partant d’une base familière, il pose dans ses deux premiers tomes les bases de plusieurs intrigues qui promettent maintes aventures et rebondissements. Dans cette série, l’héroïne – Cayna en jeu et Keina Kagami dans la vie réelle – se retrouve déplacée dans le monde, certes, mais 200 ans après sa mort.

Hors du temps, hors-jeu

En étant déplacée hors de son élément naturel et hors de sa ligne de temps, Cayna se révèle extrêmement puissante, puisqu’elle se souvient de la magie et de l’artisanat oubliés depuis longtemps en Leadale. Elle y est également très vulnérable sans ses repères habituels : les autres joueurs ne semblent plus être présents et les factions en présence ont bien changé. Ainsi, ses trois enfants en jeu se sont retrouvés à la tête des trois grandes institutions dirigeantes. Si Cayna était l’une des plus puissantes joueuses de Leadale, ses actions de l’époque étaient souvent désastreuses pour l’environnement et les personnages non joueurs, lui laissant une place dans l’histoire du monde peu reluisante. Son passé va assez vite la rattraper : certains voudront s’emparer de sa puissance, d’autres éliminer une nouvelle menace ou encore tout simplement se venger.

©LEADALE NO DAICHI NITE Dashio Tsukimi 2020 Ceez 2020 KADOKAWA CORPORATION

Le plus souvent, le manga se retrouve adapté en anime, mais In the Land of Leadale était d’abord un light novel (roman japonais jeunesse ou young adult, assez court et illustré) avant d’être décliné en même temps en manga et en anime. Et en France, si la série de huit romans de Ceez et Teenmaso est encore inédite, l’anime a été diffusé en premier sur Crunchyroll. Le format papier vient alors compléter la série d’animation et approfondir certains événements. Il n’est évidemment pas nécessaire d’avoir vu l’un pour apprécier la lecture de l’autre (et vice versa).

Une comédie d’action aux recoins sombres

Visuellement, le graphisme du manga est assez standard, mais il correspond bien au ton léger de l’histoire. Le dessin passe sans cesse d’un style classique à un design plus « chibi » quand la protagoniste est dans une situation embarrassante ou se souvient de ses anciennes parties.

©LEADALE NO DAICHI NITE Dashio Tsukimi 2020 Ceez 2020 KADOKAWA CORPORATION

Comme souvent dans les isekai, In the Land of Leadale est une histoire dans laquelle le comique de situation et l’action priment. Mais, dès les deux premiers tomes, certains indices (la situation de Keina Kagami avant sa mort, les réactions de certains personnages non joueurs) laissent présager que la suite de son histoire ne sera pas qu’une promenade de santé avec des toutous cerbères protecteurs et des nounours à cornes. Destiné en priorité à un public de jeunes adolescents, In the Land of Leadale cache une certaine profondeur qui pourra séduire les lecteurs plus avertis.

In the Land of Leadale, de Ryô Suzukaze et Dashio Tsukumi, trad. Pénélope Rouillon-Ishihara, Doki-Doki, 178 p., 7,50 €. Premier tome disponible depuis le 2 février, deuxième tome disponible depuis le 2 mars. Série en cours.

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Stéphanie Chaptal
Stéphanie Chaptal
Journaliste
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