L’armée de l’air américaine a donné près de 50 000 dollars à l’entreprise Clearview pour développer ce type de lunettes.
En Europe, l’entreprise américaine Clearview est très mal vue pour sa collecte de milliards de photographies sur internet sans le consentement des utilisateurs afin de développer un logiciel de reconnaissance faciale. Elle a ainsi été menacée d’une amende de 20 millions d’euros par le Royaume-Uni et a été mise en demeure par la Cnil en France. Aux États-Unis, l’armée de l’air s’intéresse à sa technologie de reconnaissance faciale, au point d’aider au financement d’une étude.
Pas de livraison de ces lunettes à l’heure actuelle
Le porte-parole de Clearview, Bryan Ripple, a précisé qu’il s’agissait d’une étude de trois mois sur « le mérite et la faisabilité scientifique et technique » de ce type de lunettes. Il n’est donc pas prévu d’en livrer à l’armée américaine pour le moment.
Cette idée n’est cependant pas nouvelle, puisque des activistes avaient découvert en 2020, en analysant le code du logiciel de Clearview, qu’il avait été conçu pour être utilisable avec des lunettes à réalité augmentée. Hoan Ton-That, le directeur exécutif de Clearview, avait avoué qu’un prototype existait, mais que l’entreprise ne comptait pas les vendre.
Clearview essaie de rassurer sur les questions de vie privée
L’existence de ce type de lunettes a des airs de dystopie, donc l’entreprise s’efforce d’être rassurante. Hoan Ton-That a déclaré que la base de données constituée de milliards de photographies ne serait pas utilisée pour ces lunettes, mais reposerait sur « des bases de données limitées, par exemple des personnes disparues ou faisant l’objet d’un mandat d’arrestation ».
La communication de Clearview va également dans ce sens. Fin janvier et début février, deux vidéos ont été publiées sur leur site : une sur la traite d’êtres humains, l’autre sur les personnes disparues. L’occasion pour eux d’affirmer que leur collaboration avec les forces de l’ordre américaines n’est pas de la surveillance de masse, mais un moyen supplémentaire d’assurer la sécurité et de porter secours à des personnes en danger. Reste à savoir si ces arguments arriveront à convaincre et à faire oublier les possibles dérives de cette technologie.