
Diffusée depuis le 3 juillet sur Netflix, la saison 2 de Sandman fait ressurgir des affaires liées à son auteur. Accusé de viol, violences sexuelles et trafic d’être humain, Neil Gaiman est au cœur d’une tempête médiatique et judiciaire.
Trois ans après avoir conquis le public et avoir enregistré des audiences record, Sandman s’apprête à se rendormir. Toujours portée par le magnétique Tom Sturridge, cette seconde saison sera effectivement la dernière. Si les six premiers épisodes sont diffusés ce 3 juillet sur Netflix, les cinq suivants seront révélés le 24 juillet, avant le grand final, le 31 juillet.
Les adeptes de la première heure retrouveront ainsi la transposition à l’écran d’arcs narratifs majeurs du comics originel – dont Season of Mists et Brief Lives –, ainsi qu’une adaptation très attendue du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare et du mythe d’Orphée. Cette nouvelle salve est incarnée par des comédiens familiers (Kirby Howell-Baptiste (Death), Mason Alexander Park (Desire), Gwendoline Christie (Lucifer), Jenna Coleman (Johanna Constantine) et Vivienne Acheampong (Lucienne), mais aussi par de nouveaux visages (Adrian Lester (Destiny), Esmé Creed-Miles (Delirium), Barry Sloane (Destruction), Ruairi O’Connor (Orpheus), Freddie Fox (Loki), Laurence O’Fuarain (Thor) et Clive Russell (Odin).
Un empire littéraire et audiovisuel menacé
Si les premiers avis critiques sont partagés, la série porte sur elle le poids des accusations faites à l’encontre de son auteur, Neil Gaiman. Salué pour sa narration littéraire et sa capacité à développer des personnages profonds, ce dernier a profondément marqué l’industrie du comics dans les années 1980, avec la publication de Sandman.
Cependant, le marchand de sable ne fait plus autant rêver. Depuis juillet 2024, les accusations se multiplient. L’affaire a éclaté lorsque plusieurs femmes ont dénoncé des violences sexuelles, dans un contexte de pratiques BDSM qui auraient été non consenties.

Scarlett Pavlovich, qui était la première à témoigner à visage découvert l’été dernier, a déposé plainte devant plusieurs cours fédérales américaines pour viol, coercition et trafic d’être humain, visant également l’ex-épouse de l’auteur, Amanda Palmer. Les faits se seraient produits en 2022, dans une résidence de Neil Gaiman en Nouvelle-Zélande.
Le 13 janvier 2025, le New York Magazine a publié une enquête explosive, recueillant le témoignage de huit femmes – la plupart étant des admiratrices d’une vingtaine d’années au moment des faits. L’auteur a quant à lui démenti fermement les faits sur son blog, assurant qu’il n’a « jamais participé à une activité sexuelle non consensuelle avec quiconque. Jamais. »

Il reconnaît un contact physique, évoquant des « câlins », des « baisers », et une relation sexuelle qu’il qualifie de consentie, tout en concédant avoir été « profondément égoïste ». Ses avocats dénoncent quant à eux une « supercherie » visant à détruire sa réputation.
Face à ces accusations, la majorité de ses éditeurs anglo-saxons, dont Dark Horse Comics, HarperCollins et W.W. Norton, ont mis fin à leur collaboration. Les plateformes ont suivi le mouvement ; Prime Video a affirmé qu’il n’y aurait pas de troisième saison de Good Omens et Disney a mis en pause le développement du film L’étrange vie de Nobody Owens. Netflix n’a pas réagi aux polémiques, mais a néanmoins confirmé que la deuxième salve de Sandman serait bel et bien la dernière. L’affaire judiciaire aura-t-elle un impact sur les audiences de ces adaptations ? Leur destin est entre les mains du public.