
Les nouvelles taxes à l’importation imposées par l’Administration Trump ce mercredi 2 avril font planer d’énormes doutes sur la stabilité des prix partout dans le monde.
Vous le savez : l’écrasante majorité des appareils tech du quotidien (et pas uniquement tech, par ailleurs) sont produits en Chine. Or, le gouvernement de Donald Trump vient d’instaurer des tarifs douaniers de 54 % pour les importations en provenance de l’Empire du Milieu. En d’autres termes : produire un iPhone va coûter plus cher à Apple. Et il y a fort à craindre que la marque à la pomme répercute ce surcoût sur l’utilisateur final.
Des prédictions peu optimistes
Les entreprises n’ont que quelques jours pour adapter leur stratégie. Les nouveaux tarifs douaniers seront instaurés dès le 9 avril 2025 et risquent donc de faire s’effondrer la marge des géants de la tech s’ils ne trouvent pas rapidement un levier permettant de compenser ces nouvelles taxes.
L’analyste financier spécialiste d’Apple, Ming-Chi Kuo (via Mac4ever), partage quelques prédictions qui, si elles concernent la firme de Cupertino, peuvent également donner une bonne idée de la situation dans laquelle se trouvent les Microsoft, Google et autres géants de la tech aujourd’hui. Selon lui, la mise en place de ces taxes ferait tout simplement dégringoler la marge d’Apple, aujourd’hui estimée à 46 %, jusqu’à environ 9 %. Inacceptable, à en croire la bourse, qui a été prompte à réagir à la mise en place de ces tarifs survitaminés : le cours des actions Apple a perdu 7 % à la fermeture de la bourse mercredi dernier.
Forcément, une entreprise moins rentable, ça ne fait pas rêver les investisseurs. Apple (et les autres donc) va devoir trouver rapidement une solution compensatoire pour ne pas perdre trop de plumes. Et, selon Kuo, la solution… ce serait nous autres, les consommateurs.
Des modèles Pro encore plus chers
Pour l’analyste, Apple a en réalité plusieurs pistes pour amortir sa chute. Déjà, la marque a commencé à délocaliser ses usines de la Chine vers l’Inde ces dernières années. Si le pays n’échappe pas à la folie douanière du locataire de la Maison-Blanche, les taxes sont moindres – à 26 %. L’analyste estime que si Apple parvient à augmenter sa part de production indienne à plus de 30 %, la perte en marge brute pourrait être contenue de 1 à 3 %.
Mais il s’agit là d’une solution à long terme. Pour agir au plus vite, ce sont bel et bien les prix qui pourraient partir à la hausse. En l’occurrence, le prix des iPhone de la gamme Pro. Aux États-Unis, ils représentent entre 65 % et 70 % des ventes, et Apple estime qu’une hausse de prix sur cette gamme premium est susceptible d’être mieux acceptée par les clients que pour les modèles standards, vendus moins de 1 000 €.
Parmi les autres solutions évoquées par Kuo, on trouve également la réduction des bonus de reprise lors de l’achat d’un nouvel appareil, ou encore de nouveaux accords plus avantageux avec les opérateurs de téléphonie. Une chose est sûre : ça doit négocier sec en ce moment à la Silicon Valley… Mais il y a au final assez peu de chances que les consommateurs échappent à une hausse sensible du prix des appareils tech dans les mois à venir. En espérant que la situation ne s’éternise pas : Apple doit lancer en septembre prochain un nouvel iPhone 17 Air qui, s’il a tout pour séduire un nouveau public, pourrait rapidement calmer les ardeurs en raison d’un tarif approchant trop celui des modèles Pro.