
Un simulateur de vie ambitieux fait son entrée dans le monde du jeu vidéo avec une direction artistique léchée et une promesse de liberté totale. inZOI, signé Krafton, pourrait bien rebattre les cartes d’un genre longtemps dominé par Les Sims.
Et si votre quotidien devenait le terrain de jeu d’un autre ? Développé par Krafton et disponible en accès anticipé sur PC à partir du 28 mars, inZOI ne se contentera pas d’imiter Les Sims : il aspire à redessiner les contours du genre.
Ce simulateur de vie sud-coréen, propulsé par l’Unreal Engine 5, propose un monde ouvert réaliste où les joueurs, dans la peau d’un employé d’une mystérieuse société nommée AR Company, prennent le contrôle d’une ville entière de personnages appelés « Zois ». Plus qu’un jeu, inZOI se rêve en plateforme d’expériences humaines, entre interactions sociales, personnalisation poussée et intelligence artificielle omniprésente.
Un monde à façonner, des vies à écrire
Chaque Zoi est un avatar hyperréaliste, que l’on peut modeler avec une précision rare : identité de genre libre, traits de caractère prédéfinis, mais évolutifs, aspirations de vie et apparence finement réglable. Une application iOS permet même de synchroniser les expressions du joueur avec celles de son Zoi.

Le cœur du jeu repose sur la gestion du quotidien : les besoins (sommeil, faim, hygiène, reconnaissance…) interagissent avec des jauges d’émotions, tandis que les relations se tissent selon un système de réputation et de karma. Le monde, quant à lui, évolue au fil des choix : météo, catastrophes naturelles, agencement urbain, horaires de la ville… sont paramétrables.
Des villes interactives
Deux villes sont pour l’instant disponibles : Bliss Bay, inspirée de la Californie, et Dowon, ancrée dans une esthétique urbaine coréenne. Le joueur peut s’y déplacer à pied, en bus ou en métro, interagir avec d’autres Zois, travailler et participer à la vie collective via un calendrier événementiel.

En parallèle, un éditeur de bâtiments et un studio de création permettent de concevoir intérieurs et objets à l’aide d’IA et de la plateforme communautaire Canvas. L’expérience se veut ouverte, personnalisable et évolutive ; mais elle révèle aussi, dès ses premières heures, les limites d’un accès anticipé.
Un diamant brut, pas encore poli
Côté presse, les premiers retours sont plutôt positifs et saluent l’ambition du titre tout en pointant ses fragilités. Le Journal du Geek lui attribue la note de 7/10. « Graphiquement, le jeu est très beau et l’Unreal Engine 5 tient ses promesses », note l’article, tout en soulignant que « sur bon nombre de points, on sent qu’il reste en surface et n’a pas encore montré toutes ses possibilités ».

Les forces résident clairement dans sa création de personnages – « très poussée » – et sa capacité à offrir « une atmosphère vraiment sympa » grâce à des lieux soignés, variés. Mais la répétitivité des interactions, les limitations techniques et l’instabilité de l’ensemble freinent l’immersion.
Un bon début, mais des bugs à corriger
Retour similaire du côté de Jeux Vidéo, qui lui donne 13/20. Le site loue « un projet ambitieux, riche en idées novatrices et doté d’un potentiel indéniable », tout en regrettant une IA encore incohérente, des relations sociales « entachées de bugs » et un monde ouvert « désespérément vide ».

S’il salue « l’inclusivité » et « une personnalisation des paramètres du monde virtuel d’une ingéniosité indéniable », il pointe aussi « un système de transport automobile particulièrement lacunaire » et une exigence technique discutable : « inZOI se révèle gourmand en ressources matérielles », avec une configuration recommandée peu accessible au grand public.
Un jeu prometteur
Enfin, Jeux Vidéo Magazine, plus positif avec 8/10, salue l’intégration communautaire via Canvas et les dialogues dynamiques générés par IA. En revanche, il souligne un éditeur de bâtiments « très (trop ?) complexe pour un débutant » et une gestion du temps perfectible.
L’expérience est fluide et prometteuse, mais l’accès anticipé laisse encore une large place à l’amélioration. Si inZOI ne détrône pas (encore) Les Sims, il pose les jalons d’une alternative audacieuse, dense et visuellement bluffante, qui pourrait bien redéfinir notre façon de simuler la vie.