![De nouvelles offres sur Spotify ? Ce que nous apprend le partenariat avec Universal](https://leclaireur.fnac.com/wp-content/uploads/2025/01/genericheader-ftr-07-3-1-1-1024x.jpg)
Le leader de la musique en streaming s’associe à la major américaine dans un accord pluriannuel aux contours encore flous.
C’est un accord historique, et il pourrait bouleverser la façon dont sont rémunérés les artistes sur les plateformes de streaming. En début de semaine, Spotify a annoncé avoir conclu un partenariat avec Universal Music Group (UMG), géant américain de la musique, qui compte notamment dans son écurie Taylor Swift, Lady Gaga ou le groupe BTS. Mais à quoi faut-il s’attendre au juste ?
“Des offres nouvelles et évolutives”
Plutôt court et avare en détails, le communiqué partagé par Spotify et UMG établit la « licence directe » entre les deux entités. « Les artistes, les auteurs-compositeurs et les consommateurs bénéficieront d’offres nouvelles et évolutives, de nouveaux paliers d’abonnement payant, d’une offre groupée de contenus musicaux et non musicaux, et d’un catalogue de contenus audio et visuels plus riche », ajoute le texte.
Il faut lire entre les lignes pour comprendre de quoi il s’agit. En clair, Spotify pourrait progressivement s’éloigner de la « course aux streams », aujourd’hui première source de revenus pour les artistes sur la plateforme. Proposant aujourd’hui d’autres types de contenus (podcasts, livres audio, vidéos courtes), Spotify voudrait donc miser sur le développement de ces autres médiums pour susciter la croissance. La sienne, d’abord, mais également celle des artistes de son catalogue.
Une vision alignée avec celle d’un « streaming 2.0 » souhaitée par UMG, évoque The Verge, ce qui pourrait aboutir à la création de nouveaux paliers d’abonnement sur Spotify, et notamment des offres dites « superfan ». Un abonnement premium, forcément plus cher que l’offre actuelle, qui ouvrirait l’accès à du contenu exclusif, additionnel et enrichi – et qui pourrait donc représenter une source de revenus supplémentaire pour les artistes.
![Universal Music Group Streaming 2.0](https://leclaireur.fnac.com/wp-content/uploads/2025/01/screenshot-2025-01-27-at-10-36-0-1024x572.jpg)
Enfin une meilleure rémunération pour les artistes ?
Le communiqué ne parle pas au sens strict de la rémunération des artistes, du moins pas de partage de revenus au sens où on l’entend traditionnellement lorsqu’on parle de musique en streaming. Ce nouvel accord semble ouvrir la porte à d’autres sources de revenus pour les artistes, mais semble en même temps leur imposer de développer davantage l’aspect communautaire et de réfléchir à des bonus qui pourraient être réservés à leurs « superfans ». Un travail à plein temps, qui pourrait éloigner les artistes de leurs ambitions premières : faire de la musique.
Si les effets de ce partenariat doivent encore être illustrés concrètement, Spotify se défend en attendant d’être le mouton noir des plateformes de streaming musical. D’après le dernier rapport du distributeur Duetti, Spotify serait en effet la plateforme qui rémunère le plus mal les artistes. Avec 3 $ pour 1000 écoutes, elle ferait pire que YouTube (4,8 $), Apple Music (6,2 $) et Amazon Music (8,8 $).
![Rémunération artistes streaming musical](https://leclaireur.fnac.com/wp-content/uploads/2025/01/cleanshot-2025-01-29-at-08-49-49-1024x555.jpg)
Un rapport aux conclusions « infondées et ridicules », assure un porte-parole de Spotify au média spécialisé Music Ally. Pour la plateforme, ce n’est tout simplement pas de cette manière que fonctionnent les services de streaming. Le « taux par écoute » serait fantasmé, en cela que ce fonctionnement encouragerait les plateformes, dit-il, à minimiser les écoutes afin de verser moins de royalties aux artistes.
Une déclaration qui, à la lueur des révélations de la journaliste Liz Pelly, qui affirme dans son livre que Spotify mandate des sociétés spécialisées pour créer de faux artistes et les faire truster les playlists thématiques, résonne assez mal.