Actu

OpenAI et Perplexity en ordre de bataille pour racheter Google Chrome

24 avril 2025
Par Pierre Crochart
OpenAI et Perplexity en ordre de bataille pour racheter Google Chrome
©BigTunaOnline

Chaque jour du procès de Google pour abus de position dominante apporte son lot de révélations et de retournements de situation. Et, forcément, l’hypothèse d’une scission fait sortir du bois des prétendants aux dents longues.

Alors que l’hypothèse d’un démantèlement de Google n’a jamais parue si plausible, les nouvelles coqueluches de la Silicon Valley rôdent autour du condamné en sursis. En effet, Google a déjà été reconnu coupable d’avoir abusé de sa position ultrafavorable dans le domaine de la recherche en ligne pour s’assurer qu’aucune concurrence ne puisse émerger. Ne lui reste plus qu’à attendre le verdict, que nombre d’experts imaginent sans surprise : Google va probablement devoir vendre Chrome. Et les repreneurs potentiels se bousculent déjà.

À partir de
549€
En stock
Acheter sur Fnac.com

Perplexity raconte les entraves de Google

Cette première semaine d’audiences dans le procès de Google en concurrence déloyale est déjà riche en rebondissements. On a notamment appris que, comme avec Apple pour s’assurer que Google soit le moteur de recherche par défaut sur iPhone, le géant du Web paie des « sommes colossales » à Samsung et d’autres fabricants de smartphones pour que son IA Gemini soit celle présente par défaut.

Une situation qui aurait causé directement du tort à Perplexity, explique à la barre l’un de ses dirigeants, Dmitry Shevelenko, qui raconte qu’aucun fabricant de téléphones n’a accepté sa proposition de faire de Perplexity l’assistant vocal natif de ses produits. De peur, en grande partie, de provoquer l’ire d’un Google tout puissant en matière de partages de revenus sur Android.

Et Perplexity l’a visiblement en travers de la gorge. Interrogé par un avocat sur l’entreprise qui, selon lui, serait la plus à même de diriger un navigateur web de la stature de Google Chrome (plus de 60 % des parts de marché), le Chief Business Officer de répondre sans ciller : « Je pense que nous pourrions le faire. » Bravade inconséquente, pied de nez à un ogre de la tech qui lui met des bâtons dans les roues ou véritable offre à prendre au sérieux ? À ce stade, on n’en sait pas plus. Mais Perplexity, spécialisé dans la recherche en ligne par IA, n’est pas le seul candidat dont les dents rayent le parquet.

Le nouveau chouchou de la Silicon Valley

Plus tôt cette semaine, c’est le responsable des produits d’OpenAI (ChatGPT), Nick Turley, qui était appelé à témoigner dans le cadre du procès antitrust de Google. D’après l’agence de presse Reuters, c’est avec la même assurance que son homologue de Perplexity qu’il aurait déclaré être potentiellement intéressé par le rachat de Chrome pour servir ses propres intérêts.

En effet, à l’instar de Perplexity, ChatGPT propose depuis quelques mois un outil de recherche en ligne alimenté par IA. Un outil qui atteint déjà une popularité impressionnante en Europe, au point d’alerter les régulateurs. L’intégration d’un tel outil dans un mastodonte tel que Google Chrome paraît aller de soi… même si les internautes pourraient trouver à redire à une navigation 100 % pilotée par IA.

D’après les déclarations de Turley, OpenAI aurait également maille à partir avec Google, qui aurait refusé de nouer un partenariat avec la startup spécialisée dans l’IA. Chose qui lui aurait permis, raconte le ponte d’OpenAI, de « proposer un meilleur produit » aux consommateurs. Aujourd’hui, ChatGPT Search base ses résultats sur l’index de Microsoft Bing – qu’il accuse sans le citer directement d’avoir des « problèmes de qualité significatifs ».

Quel que soit le débouché de ces deux semaines d’audiences, Google a d’ores et déjà annoncé vouloir faire appel du résultat. Si les prétendants sont aussi sérieux qu’ils l’affirment, il va leur falloir faire preuve de patience.

À lire aussi

Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste