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Chrome, Android : pourquoi le démantèlement de Google n’est plus de la science-fiction

22 avril 2025
Par Pierre Crochart
Chrome, Android : pourquoi le démantèlement de Google n'est plus de la science-fiction
©VDB Photos/Shutterstock

Un nouveau procès monstre s’ouvre aux États-Unis, qui mènera peut-être Google à devoir se séparer de la prunelle de ses yeux.

Devenu trop gros et étirant une ombre trop large pour qu’un réel concurrent puisse émerger, Google retourne devant les tribunaux américains ce mardi 22 avril pour la suite de son procès en concurrence déloyale. Une accusation dont le géant du Web a déjà été reconnu coupable l’été dernier ; ce nouveau chapitre vise à savoir de quelle façon la firme éditrice du navigateur Chrome se fera taper sur les doigts.

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Détricoter l’empire Google

L’heure n’est donc plus à savoir si Google s’est rendue coupable d’entretenir un véritable monopole à grands coups de milliards de dollars, mais bien de savoir quelles mesures rendraient le marché de la recherche en ligne plus équitable et favorable à l’émergence d’une concurrence saine.

Accusée depuis 2020 par le ministère américain de la Justice de monopoliser le marché de la recherche en ligne via le couple Google Search et Google Chrome, la firme de Mountain View risque gros, très gros. Autant l’écrire : le navigateur web installé sur plus de 66% des ordinateurs, smartphones et tablettes dans le monde pourrait être forcé de quitter le nid au terme des 15 jours que doit durer ce nouveau feuilleton judiciaire.

Cela signifie que, à l’instar de Meta qui, dans son propre procès qui s’est ouvert la semaine dernière, pourrait perdre Instagram ou WhatsApp, Google pourrait devoir gérer les activités de son navigateur au sein d’une société tierce, ne profitant plus, de fait, de tous les atouts de sa maison-mère – en l’occurrence nos précieuses données personnelles, censées rendre nos recherches plus pertinentes.

Un scénario qui, d’après le principal intéressé, «porteraient préjudice aux consommateurs américains et compromettraient le leadership technologique mondial des États-Unis à un moment critique », peut-on lire dans un billet de blog officiel.

La tech américaine chahutée

Si Google a déjà annoncé qu’elle ferait appel de la décision des juges américains et entend bien poursuivre la bataille judiciaire, c’est tout un pan de la tech américaine qui pourrait sentir les répliques de ce séisme.

Prenons l’exemple de Mozilla, qui édite le navigateur Firefox. Assez précaire, l’entreprise compte beaucoup sur les deniers de Google, qui paie son rival pour être proposé comme moteur de recherche par défaut à chaque nouvelle installation sur un appareil.

Même chose pour Apple, dont on sait qu’il reçoit environ 20 milliards de dollars par an de Google pour que ce dernier soit le moteur par défaut sur le navigateur Safari des iPhone.

Reste que si l’ouverture de ce nouveau volet judiciaire nous apprend une chose, c’est que les courbettes effectuées par les patrons de la tech à l’investiture de Donald Trump en janvier dernier n’ont pas servi à grand-chose – chacun ayant versé environ un million de dollars pour soutenir le nouveau Président des États-Unis.

Que ce soit dans des procès de ce genre ou par l’instauration de nouvelles taxes douanières compliquant considérablement l’import de produits chinois, les big tech restent dans le collimateur du département de la Justice et de l’Autorité de la concurrence, perçues, analyse Les Échos, comme un bastion « libéral » à faire tomber pour satisfaire aux promesses populistes du nouveau locataire de la Maison-Blanche.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste