
Sorti en salles ce 22 janvier 2025, Jouer avec le feu développe la relation entre un père et ses fils, alors que l’un d’eux tombe dans une mouvance d’extrême-droite. L’Éclaireur revient sur trois bonnes raisons d’aller voir ce drame au cinéma.
1 L’interprétation des trois acteurs
Vincent Lindon, Benjamin Voisin et Stefan Crépon incarnent dans Jouer avec le feu un père ouvrier et ses deux fils, qui vivent ensemble après la disparition de leur mère. Les comédiens portent le film sur leurs épaules et parviennent à donner corps à cette famille aussi soudée qu’éclatée.
Pour les scénaristes et réalisatrices, Delphine et Muriel Coulin, Vincent Lindon était une évidence dans le rôle de ce père aimant et les cinéastes ont écrit le rôle en pensant à lui. L’acteur a d’ailleurs obtenu le prix d’interprétation masculine lors de la Mostra de Venise 2024, confirmant une nouvelle prestation remarquable dans sa riche filmographie.
2 La thématique sociale et politique
Toute l’histoire de Jouer avec le feu s’articule autour de la tombée progressive du fils cadet de la famille (Benjamin Voisin) dans un groupe violent d’extrême-droite. Alors que l’ainé brille dans de hautes études et envisage de partir à Paris, le second a du mal à trouver sa place et se fait influencer par des personnes extérieures.
Tout le propos du film, en plus de revenir régulièrement sur l’évolution des rapports familiaux suite à ce choix politique extrémiste, aborde le sujet d’une génération qui se cherche, plus ou moins influençable, entre la dangerosité des réseaux, la désinformation et la montée de divers courant d’extrême-droite.
3 L’imprévisibilité et la richesse du récit
Delphine et Muriel Coulin, réalisatrices de Jouer avec le feu, offrent à leur long-métrage une attention particulière dans le rythme et l’enchainement des situations. Adapté du livre de Laurent Petitmangin Ce qu’il faut de nuit (La Manufacture de livres), le film traite des conséquences que chaque action peut avoir, et se dirige vers un dénouement cohérent, qui parvient à mêler plusieurs émotions.
Grâce au développement des personnages et à l’empathie qui se dégage du souvenir d’une relation familiale forte — qui disparaît au fur et à mesure que le fossé politique se creuse –, Jouer avec le feu parvient à créer du drame et de l’émotion. Ce drame ne tombe jamais dans le pathos ou la justification mal placée et conserve son propos sur la politique.