
Cette année, la science et la technologie nous promettent des avancées fascinantes. De la vie sous l’eau à la conquête de Vénus, en passant par de meilleures batteries pour nos voitures électriques, voici cinq découvertes et projets à surveiller de près.
Cette année, le monde scientifique et technologique est en effervescence, avec des projets ambitieux qui promettent de repousser les frontières de nos connaissances. De l’exploration des abysses océaniques aux avancées en neurosciences, en passant par l’énergie et l’espace, 2025 s’annonce riche en découvertes. Nous avons sélectionné cinq initiatives à suivre de près tant elles s’annoncent bluffantes.
| Des scientifiques vivront sous l’eau pour explorer les océans
En 2025, la startup britannique Deep inaugure une nouvelle ère de l’exploration sous-marine avec le projet Vanguard, un habitat pressurisé permettant à des scientifiques de vivre à 100 mètres de profondeur pendant une semaine. Ce module transportable, de la taille d’un conteneur maritime, marque la première étape vers un habitat permanent sous-marin nommé Sentinel, prévu pour 2027. Le prototype, qui sera testé dans une carrière inondée au Royaume-Uni, réduit le temps de décompression des plongeurs, leur offrant des heures de travail au lieu de minutes en conditions extrêmes.

Kirk Krack, responsable des performances de plongée humaine chez Deep, explique à IEEE Spectrum : « Avec les plongées actuelles à 150 ou 200 mètres, on ne peut travailler que 10 minutes avant de passer six heures en décompression. Grâce à nos habitats, nous pourrons réaliser sept années de travail en seulement 30 jours. » Grâce à une alimentation énergétique innovante, des réservoirs respiratoires révolutionnaires et des systèmes de secours autonomes, ces installations transformeront l’exploration marine. Elles permettront notamment d’étudier en détail des zones océaniques encore inexplorées, qui abritent 90 % de la biodiversité marine et absorbent près de 25 % des émissions de CO₂ générées par l’homme.
| La plus puissante usine à neutrons d’Europe entre en activité
En 2025, l’European Spallation Source (ESS), située à Lund, en Suède, ouvrira ses portes après plus d’une décennie de travaux. Cette installation de pointe deviendra la source de neutrons la plus puissante au monde, produisant des impulsions intenses grâce à un faisceau de protons à haute vitesse dirigé sur une cible en métal lourd, du tungstène. Cet outil révolutionnaire – imaginez un « supermicroscope » de la taille d’une centaine de terrains de foot – permettra aux scientifiques d’explorer la structure et la dynamique des matériaux avec une précision sans précédent.

Avec un faisceau de 5 MW, l’ESS sera dix fois plus performante que les installations actuelles (situées aux États-Unis et au Japon). De quoi positionner l’Europe à la pointe de la recherche neutronique. Un outil tellement énergivore qu’il devrait faire bondir la consommation d’électricité à Lund de 20 à 30 % lorsqu’il tournera à plein en… 2035.
| Venus Life Finder : une sonde en quête de vie
La sonde Venus Life Finder devrait partir vers Vénus en ce début 2025. Il faudra 128 jours de voyage spatial à la sonde avant d’arriver à proximité de la planète la plus chaude de notre système solaire (la température de surface moyenne est de 462 °C). Sa mission ? Détecter des signes de vie dans l’atmosphère de la planète. Ce projet fait suite à la détection controversée de phosphine en 2020, une molécule potentiellement liée à des processus biologiques.

Si la sonde confirme la présence de cette molécule et en identifie la source, cela pourrait bouleverser notre compréhension de la vie extraterrestre et des conditions nécessaires à son apparition. Les résultats de cette mission pourraient également fournir des indices précieux sur l’évolution des planètes et les processus chimiques complexes se déroulant dans des environnements extrêmes, enrichissant ainsi notre connaissance du système solaire.
| Interface cerveau-machine : la Chine en tête ?
La Chine s’apprête cette année à tester une interface neuronale directe de nouvelle génération. Une technologie potentiellement plus avancée que les projets actuels tels que Neuralink d’Elon Musk. Le dispositif mis au point par la startup NeuroXess vise à établir une communication directe entre le cerveau humain et les machines, en temps réel. Une avancée ouvrant la voie à des applications révolutionnaires dans les domaines de la médecine, de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle.
D’ores et déjà, le 2 janvier dernier, NeuroXess a révélé que deux tests grandeur nature avec son BCI (Brain-Computer Interface) avaient été fructueux. La machine a réussi à décoder en temps réel les mouvements précis à venir d’un patient souffrant d’une lésion cérébrale. Elle est aussi parvenue à décoder en temps réel les phrases dans un chinois complexe qu’un autre patient prononçait dans sa tête. Une technologie qui pourra aussi servir à commander un bras articulé ou traiter des pathologies comme l’épilepsie, en venant corriger des problèmes moteurs liés à la maladie. Un test en août dernier sur une patiente épileptique de 21 ans a été concluant.
| Les batteries au sodium montent en puissance et n’ont pas froid aux yeux
Face aux limitations des batteries au lithium, notamment en termes de coût et de disponibilité des ressources, les batteries au sodium-ion (élément chimique minéral présent dans le sel) émergent comme une alternative prometteuse. En 2025, des modèles capables de fonctionner efficacement à des températures négatives devraient être commercialisés, offrant une solution adaptée aux climats froids et réduisant notre dépendance aux métaux rares. En effet, le géant chinois CATL, leader mondial de la production de batteries, a présenté fin 2024 une batterie au sodium de deuxième génération qui présente une décharge normale même par -40 °C.

Ces batteries présentent l’avantage d’utiliser des matériaux plus abondants et moins coûteux, ce qui pourrait conduire à une adoption massive dans les secteurs de l’énergie renouvelable et des véhicules électriques. Leur développement préfigure des solutions énergétiques plus durables et accessibles.