À l’occasion de la diffusion sur Canal+ du plus grand succès cinéma de l’année, retour sur les raisons de (re)découvrir le film d’Artus.
1 L’esprit colonie de vacances
Dans Un P’tit truc en plus, un père et son fils criminels — incarnés par Clovis Cornillac et Artus — tentent d’échapper à la police en se greffant à un groupe issu d’un centre pour personnes en situation de handicap, lors d’une semaine de vacances à la campagne. Au-delà de son intrigue et de sa résolution, Un P’tit truc en plus utilise le genre du « film de bande » et du film de vacances, pour développer ses personnages, faire évoluer les relations entre eux et dépayser le public. Vie en groupe, activité en pleine nature, tranches de vie…
Un P’tit truc en plus a cette nostalgie immédiate du séjour qui commence et qui se termine, pour le meilleur et pour le pire. Avec ses 10 792 364 entrées, le film d’Artus a su trouver son public.
2 L’humour d’Artus
Avec Un P’tit truc en plus, l’humoriste et comédien Artus passe derrière la caméra pour la première fois et conserve son humour décalé et noir. Se faisant passer pour un handicapé — avec toute l’approche clichée que cela peut avoir, volontairement —, il enchaine les moments hilarants, jouant avec ses partenaires et permettant à l’humour de naître grâce à la différence.
Sans oublier l’émotion, Un P’tit truc en plus est avant tout une comédie dans la pure tradition du genre, qui invite à découvrir un nouvel instant de rire à chaque (re)visionnage. Artus est désormais associé au genre, et les anciens films dans lesquels il apparait en tant qu’acteur connaissent une seconde vie et profite de l’effet Un P’tit truc en plus. C’est le cas notamment de la comédie Veuillez-nous excuser pour la gène occasionnée (2023), disponible sur Netflix et actuellement dans le Top 10 de la plateforme.
3 Le regard et la place des personnes en situation d’handicap
C’est probablement la raison principale du succès. Derrière les blagues, derrière l’humour, derrière le film familial, Artus met à l’honneur et met en avant les personnes en situation de handicap, sans se moquer et sans invisibiliser. Avec un premier degré marquant et une authencitié absolue — les acteurs ne sont pas professionnels —, le handicap visible et invisible existe réellement, mais le film reste centré sur l’individu.
Allant au-delà de l’handicap, en riant avec l’handicap et pas du handicap, Artus arrive à atteindre un équilibre délicat, sans misérabilisme, sans pathos, et surtout sans dénigrement. Une franche réussite sur ce point-là, qui a fait évoluer le regard sur la maladie à son niveau, et a rassemblé le public.