Décryptage

À quoi ressembleront les aspirateurs robots de demain ?

02 octobre 2024
Par Alexandra Bellamy
 Les robots de la nouvelle gamme Shark PowerDetect disposent d’une station tout-en-un.
Les robots de la nouvelle gamme Shark PowerDetect disposent d’une station tout-en-un. ©L'Éclaireur

Lors du salon IFA qui s’est tenu en septembre à Berlin, nous avons entrevu à quoi pourraient ressembler les aspirateurs robots des prochaines années et comment ils pourraient évoluer : de moins en moins d’entretien, des châssis moins épais pour se faufiler partout et peut-être seront-ils même capables de monter des marches ?

Les nouveautés découvertes à l’IFA confirment d’abord que la majorité des aspirateurs robots sont désormais des modèles multifonctions, qui aspirent et lavent. En outre, une bonne partie de ces appareils sont équipés de stations tout-en-un comme on en voit se développer depuis quelques années déjà. Celles-ci ne se contentent plus de recharger leur batterie, mais gèrent également une partie de l’entretien. Lorsque le robot rejoint sa station, la poussière qu’il a collectée est aspirée dans un sac, le réservoir d’eau pour le lavage des sols est rempli automatiquement (parfois la station effectue même le mélange d’eau et de détergent), la serpillière est lavée et l’eau sale récupérée dans un réservoir dédié.

Le but ? Limiter les gestes d’entretien, qui restent certes nécessaires, mais beaucoup moins fréquents. Signe de cette généralisation, les marques spécialistes leaders telles que Roborock, Dreame ou Ecovacs ne sont pas les seules à proposer de telles fonctionnalités. D’autres, plus généralistes ou moins connues comme Samsung, Shark, Ezviz, les nouvelles marques Narwal et Mova ou encore Eureka font le même pari des bases multifonctions qui font pourtant grimper copieusement le prix final.

Des kits d’évacuation et des brosses autodémêlantes

Ces évolutions permettent aux utilisateurs de se soucier bien moins souvent du robot. Il reste toutefois nécessaire de vider le réservoir d’eau sale, de remplir le réservoir d’eau propre, de dépoussiérer les capteurs, le filtre et de nettoyer les brosses (centrale et brossette)…

Quelques fabricants avaient commencé l’année dernière à proposer des kits d’évacuation. Ceux-ci permettent de raccorder la station à une arrivée et à une évacuation pour que l’eau sale et l’eau propre soient gérées sans nécessiter aucune intervention. Nous avons vu un certain nombre d’équipements de ce type à l’IFA, en général proposés en option. Il est encore un peu tôt pour affirmer qu’ils se démocratisent, à plus forte raison dans les foyers français qui ne sont pas toujours adaptés, mais l’offre, elle, se généralise indéniablement.

Le nouveau Freo Z Ultra qui vient d’être commercialisé.©Narwal

Les constructeurs cherchent aussi des solutions pour limiter l’emmêlement des cheveux et poils d’animaux dans les brosses centrales. Un certain nombre de robots ont déjà troqué les brosses composées de poils rigides contre des rouleaux ou des pales en caoutchouc pour limiter ce phénomène. Mais les nouvelles références vont plus loin. Par exemple, le nouveau Qrevo Curv de Roborock (commercialisé dans la foulée du salon) est pourvu d’une large brosse centrale torsadée conçue en deux parties. Lorsque des poils ou cheveux sont aspirés, les torsades les guident tout simplement vers le centre, vers la bouche d’aspiration.

©L'Éclaireur

Ecovacs opte pour une autre technologie baptisée ZeroTangle 2.0, que l’on retrouvera dans le modèle T50 et le N30 Pro Omni à venir en octobre. La brosse centrale est pourvue de pales en forme de V complétées par une sorte de peigne, qui démêle puis décroche cheveux et poils.

La marque Eureka choisit une autre option pour son robot J15 Ultra : un système de coupe des cheveux pour éviter qu’ils restent emmêlés autour de la brosse.©L'Éclaireur

Même préoccupation, mais choix encore différent pour Dreame, qui présentait une solution à l’état de prototype (elle devrait équiper un appareil prévu pour un lancement début 2025). Cette fois, le robot ne renferme plus une brosse, mais deux, torsadées, collées l’une à l’autre, qui tournent à grande vitesse dans des sens opposés. Et la liste est loin d’être exhaustive. Il est encore un peu tôt pour affirmer que ces solutions sont efficaces en situation d’usage, mais l’idée est là.

Taille de guêpe

Il y a une autre évolution sur laquelle les fabricants d’aspirateurs robots travaillent : rendre leurs appareils plus fins pour leur permettre de passer sous un maximum de meubles. Là encore, tout le monde n’utilise pas les mêmes procédés. Le prototype vu sur le stand de Dreame dispose d’un LiDAR escamotable, qui rentre dans le capot du robot quand c’est nécessaire, pour réduire son épaisseur.

Actuellement, l’Ecovacs T50 se présente comme le robot le plus fin du marché. ©L'Éclaireur

Pour sa part, Roborock revoit totalement le système de navigation de son Qrevo Slim (dont le lancement est prévu en octobre). Ce modèle délaisse le LiDAR généralement présent sur le châssis, au profit d’une technologie de navigation ToF 3D (caméra et LiDAR à semi-conducteurs, avec double laser intégré dans la tranche). Le robot utilise ainsi une nouvelle technologie pour cartographier, se déplacer et reconnaître les objets présents dans le logement. Il peut ainsi passer sous des meubles hauts de 8,2 cm. Qui dit mieux ? Ecovacs, dont le T50 passe sous des meubles hauts de 8,1 cm. Dans l’absolu, 1 mm, ce n’est pas grand-chose, mais dans cette course technologique effrénée, chaque chiffre compte.

La petite bête qui monte, qui monte…

Les aspirateurs robots d’aujourd’hui sont désormais plus intelligents, plus autonomes et ils s’autonettoient même ! En quelques années, ils ont atteint un niveau de maturité qui nous pousse parfois à nous demander quelles innovations utiles pourraient encore bien voir le jour. Il y a bien une chose que tout possesseur d’aspirateur robot, et plus largement tout technophile qui s’y intéresse, rêve de les voir faire : monter les escaliers.

Ne créons pas de faux suspense : on n’y est pas encore. Mais les départements de recherche et développement des fabricants cherchent à leur faire franchir des obstacles de plus en plus importants. Grâce à son châssis qui se soulève sur ses deux roues principales et sa roue avant (technologie nommée AdaptLift), le Qrevo Curv de Roborock peut déjà franchir des obstacles hauts de 4 cm. En situation d’usage concret, cela lui permet de passer des seuils un peu élevés, de monter sur des tapis épais et éventuellement de ne pas être gêné par le dénivelé qu’il pourrait y avoir entre deux pièces.

Le prototype montré par Dreame à l’IFA utilise des bras rétractables pour se soulever et « gravir » des obstacles.©L'Éclaireur

Le prototype dévoilé par Dreame vise le même objectif. Il est pour l’instant capable de franchir des marches de 5 cm, mais, d’ici sa commercialisation, cela pourrait encore évoluer. La technologie présentée par la marque s’appuie cette fois sur deux petits bras motorisés, prolongés par de petites roulettes crantées, qu’il déplie à l’approche de l’obstacle. Au vu de la démonstration, c’est un peu plus lent, mais prometteur.

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Article rédigé par
Alexandra Bellamy
Alexandra Bellamy
Journaliste
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