Article

Nightcall de Kavinsky : récit d’un morceau intemporel

23 septembre 2024
Par Sarah Dupont
La nouvelle version de "Nightcall" a été réalisée par Kavinsky, avec Angèle et le groupe Phoenix.
La nouvelle version de "Nightcall" a été réalisée par Kavinsky, avec Angèle et le groupe Phoenix. ©Angèle

Quatorze ans après sa sortie, Nightcall de Kavinsky revient en force avec une version modernisée. Réinterprété par Phoenix et Angèle, le morceau a marqué la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024 et bat des records sur les plateformes d’écoute.

Il y a dix ans, elle nous emportait déjà. Un bruit de pièce glissant dans un jukebox, le hurlement d’un loup, un téléphone qui sonne, puis cet air de synthé répétitif, lent et mélancolique, devenu depuis emblématique. Rien de plus ne semble nécessaire pour se sentir au volant d’une Ford Mustang GT 5.0, vêtu d’une veste blanche en satin, sillonnant de nuit les routes désertes de Californie.

Musique générationnelle

Indéniablement, Nightcall s’impose désormais comme l’une des musiques phares des 20 dernières années. Ce morceau signé Kavinsky, sublimé par la voix envoûtante de la chanteuse brésilienne Lovefoxxx, a marqué toute une génération. Bande-son de Drive, elle n’a jamais vraiment disparu, précieusement conservée dans la playlist des incontournables.

Aujourd’hui, Nightcall s’offre une seconde vie inattendue sur les plateformes de streaming, 14 ans après sa sortie, grâce à une nouvelle version. Toujours produite par l’artiste français, en collaboration avec le groupe Phoenix et la chanteuse Angèle, elle a été choisie pour célébrer la fin des Jeux olympiques de Paris 2024. Une preuve éclatante que les œuvres intemporelles continuent de briller, malgré les années.

Un morceau rétrofuturiste

Le succès initial de Nightcall, sorti en 2010, est largement attribuable à son association au film Drive, la chanson apparaissant dans la scène d’ouverture. Cette inclusion a frappé les esprits en raison de son lien intime avec l’atmosphère visuelle et narrative du long-métrage de Nicolas Winding Refn, chef-d’œuvre de 2011 porté par l’acteur Ryan Gosling.

La critique a souvent souligné l’alchimie parfaite entre la musique électro rétrofuturiste synthwave – un genre qui associe modernité et nostalgie des années 1980 – et l’esthétique néo-noire du film. Dans un article publié en 2012, le magazine anglo-saxon Resident Advisor saluait la coproduction de Guy-Manuel de Homem-Christo (des Daft Punk) et le contraste saisissant entre la voix robotisée de Kavinsky et celle de Lovefoxxx, renforçant le caractère cinématographique et émouvant du morceau.

Secondes vies

En 2013, le titre connaît déjà une nouvelle interprétation – preuve de sa célébrité – cette fois signée par le groupe britannique London Grammar. D’une approche différente, abandonnant le style électro house pour une interprétation plus épurée au piano, leur version figure sur leur premier album If you Wait, sorti en septembre 2013.

Avec des arrangements plus doux et une atmosphère plus intime, cette reprise a reçu un excellent accueil critique, soulignant la capacité du groupe à transformer l’original en une ballade mélancolique. Elle a renforcé le succès continu de Nightcall, lui offrant de surcroît un nouveau public.

Le point final des JO

Choisir Nightcall pour conclure la cérémonie des Jeux de Paris 2024 : quel coup de maître ! La surprise était de taille et cette nouvelle version, portée par Kavinsky, Phoenix et Angèle, a été accueillie de manière exceptionnelle par le public. Désormais disponible sur les plateformes d’écoute, elle bat déjà des records.

Cette version se différencie de l’original par une approche plus pop-rock, où l’énergie du groupe Phoenix et la voix douce d’Angèle apportent une nouvelle dimension plus lumineuse et vibrante. Selon Les Inrocks, cette interprétation « redonne une fraîcheur » au morceau, sans dénaturer son essence rétro. We’re still talking about you, and you’re still the same

15,99€
19,42€
Voir sur Fnac.com

À lire aussi

Article rédigé par