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On y était : le concert sensationnel d’Olivia Rodrigo à l’Accor Arena

18 juin 2024
Par Pauline Weiss
Olivia Rodrigo était en concert à Paris les 14 et 15 juin 2024.
Olivia Rodrigo était en concert à Paris les 14 et 15 juin 2024. ©Universal Music

Le Guts World Tour d’Olivia Rodrigo est passé par l’Accor Arena de Paris, les 14 et 15 juin. Face à un public de fans, l’Américaine a acté, à 21 ans seulement, qu’elle est définitivement passée de princesse Disney à princesse de la pop. On la sent déjà promise à un avenir palpitant. On vous raconte.

Elle a rempli le Zénith en juin 2022 pour le Sour Tour. Il y a deux ans, Olivia Rodrigo était déjà un phénomène aux États-Unis. En 2021, son premier single Driver’s License a décroché le record de la chanson la plus écoutée en 24 heures sur Spotify. L’album Sour a confirmé la sensation quelques mois plus tard et lui a valu trois Grammy Awards.

En septembre 2023, son second opus, Guts, convainc encore plus. À 20 ans, la native de Californie s’éloigne de sa carrière d’actrice – elle a commencé dans la sitcom Frankie et Paige en 2016, puis a explosé avec High School Musical : la comédie musicale, la série, en 2020 – et acte son statut de phénomène pop.

Lancé aux États-Unis cet hiver, le Guts World Tour s’est vendu en une poignée de minutes en Europe. Vendredi 14 juin, lorsqu’Olivia Rodrigo s’apprête à faire son entrée sur la scène de l’Accor Arena de Paris, le public exulte déjà. La fosse est ultraserrée, les gradins sont debout. À 20h30 pile, le concert débute.

Deux albums et un enchaînement de tubes

À peine arrivée au milieu de la scène, la jeune femme vêtue d’une jupe et d’une brassière à paillettes argentées lève son micro et lance les premières paroles de Bad Idea Right?, l’un des tubes de Guts.

Les Livies – nom donné aux fans de la chanteuse – le savent bien : la couleur d’Olivia Rodrigo, c’est le violet. Des détails que l’on note sur les tenues des fans (de quoi rappeler le Eras Tour de Taylor Swift), sur leur maquillage et, bien sûr, dans la mise en scène du show avec un éclairage aux couleurs de Sour et Guts. Les petites têtes de la fosse ne finissent pas de s’émerveiller et de hurler les paroles de chaque morceau. Idem dans les balcons et gradins où le public ne s’assiéra jamais.

« Comment ça va, Paris ? », lance l’artiste avant d’annoncer ses intentions du soir : « Bienvenue dans le Guts Tour. Cette soirée va être tellement amusante. Je veux que vous criiez, que vous dansiez… » L’enchaînement de Ballad of a Homeschooled Girl et Vampire le confirme : nous avons rarement assisté à un show si fédérateur où l’ambiance exaltée des premières minutes ne faiblit à aucun moment.

Ambiance toujours lorsque la chanteuse utilise les deux avancées de la scène pour chanter au plus près du public. Traitor, l’un des titres phares du premier album, dans lequel elle s’adressait à son ex, est scandé à l’unanimité. Après 15 minutes de show, Olivia Rodrigo fait sa première sortie de scène pour revenir au piano. Car, depuis son enfance, la chanteuse est avant tout musicienne. Il est déjà l’heure de son tout premier tube, Driver’s License, sur lequel elle invite ses fans à chanter. L’un des grands moments cathartiques de la soirée.

Clip de Vampire d’Olivia Rodrigo.

Souriante depuis le début, la jeune femme née en 2003 communique avec ses fans. En introduisant Teenage Dream, elle partage les coulisses de sa création : « J’ai écrit cette chanson quelques jours avant mes 19 ans. C’était une période où j’avais tellement peur de grandir. »

Après les premières notes jouées au piano, Olivia Rodrigo peut compter sur ses musiciennes pour faire monter en puissance le rythme avec la force de la batterie et des guitares. C’est aussi l’un de ses atouts : l’Américaine convainc avec ses mélodies accrocheuses et ses accords fédérateurs. Sur scène, son groupe est 100 % féminin. Un choix qui colle avec ses valeurs féministes clamées depuis le début de sa carrière. Elle a d’ailleurs lancé Fund 4 Good au début de sa tournée, financé par une partie des bénéfices de la vente de billets pour ses concerts. Son but ? « Construire un avenir équitable et juste pour toutes les femmes, filles et personnes en quête de liberté en matière de santé reproductive », annonce le site.

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Une proximité avec ses fans

Les premières notes du nostalgique titre Pretty Isn’t Pretty soulignent qu’Olivia Rodrigo est bien une pop-star. Portant désormais une tenue à sequins noirs aux côtés de ses danseuses, chaque pas de la chorégraphie est maîtrisé. La chanteuse excelle à scander les tourments amoureux de l’adolescence. Encore plus avec l’aspect plus rock de Guts. Love is Embarrassing est à cette image.

Avec une setlist bien construite, l’artiste s’offre aussi quelques moments de répit. L’exercice n’est pas facile pour autant. Pour Making the Bed, elle apparaît littéralement couchée sur scène et le restera pour chanter tout le morceau. En 30 minutes, un nouveau constat nous saute aux yeux : Olivia Rodrigo enchaîne les tubes. Elle n’a que ça.

Les amateurs et amatrices de concerts le savent, il arrive souvent de parler, pendant un morceau émouvant en particulier, d’un « moment suspendu ». L’Américaine nous l’offre réellement ce soir. En s’avançant sur une lune géante, la popstar se lance dans les airs de l’Accor Arena où elle frôle aussi les étoiles complétant le décor.

Tout en enchaînant deux ballades émouvantes de chaque album (Logical Enough for you – son morceau préféré de Sour, nous dit-elle), elle salue ses fans, y compris ceux des gradins (bénéficiant ici de la meilleure vue), lance des défis – qui hurlera le plus fort –, raconte son dernier passage à Paris…

De retour sur scène, l’Américaine rappelle qu’elle joue aussi de la guitare – elle est violette, bien sûr – et que, même si elle adore Paris – « La ville la plus magique du monde » où elle a « mangé des macarons » et vu la tour Eiffel –, elle est avant tout américaine. So American, titre présent sur l’édition deluxe de Guts (Guts Spilled) sortie en mars dernier, n’est pas oublié.

Plutôt que d’enchaîner robotiquement chaque morceau, l’artiste cultive l’image d’une jeune popstar humaine en s’approchant des premiers rangs pour récupérer les multiples cadeaux qui lui sont donnés, dont une écharpe de miss affichant « Olivia Rodriguez » (référence à une blague apparue sur les réseaux sociaux) et deux autres (Miss Killing It, Miss Rockstar) pour ses musiciennes. C’est justement avec sa guitariste Daisy qu’elle s’offre une nouvelle parenthèse acoustique mélancolique pour livrer tout en sobriété Happier et Favorite Crime.

Lorsque la salle s’éclaire davantage, le public, ému, se dévoile encore plus. Les visages de certaines adolescentes (et même des enfants !) accompagnées de leurs parents s’affichent à l’écran. Les yeux sont humides et scintillent, tournés vers leur idole. Être fan, c’est cela.

Le show fédérateur d’une popstar incontestée

Le concert aux allures de karaoké géant arrive dans sa dernière partie. Sur Déjà vu, autre succès de Sour, Olivia Rodrigo salue la foule en dansant sur toute la scène. The Grudge clôt la séquence plus calme du concert. Elle s’éclipse, laisse à ses musiciennes le loisir de confirmer leur talent.

De retour dans un combishort rouge satiné (et toujours avec ses Doc Martens aux pieds), la vingtenaire tient à rappeler que le punk rock est aussi dans ses cordes avec trois titres totalement teenage. Apothéose parfaite ? All-American Bitch à crier jusqu’à s’époumoner avant de la voir sortir (une dernière fois) de scène.

Pour le rappel, place à Good 4 U et le génial Get him Back! En bonne pop-star, Olivia Rodrigo a pensé aux détails. Elle porte un débardeur « I Said Something Wrong », extrait des paroles du tube qui se poursuit par « He’d Just fly me to France ».

1h45 plus tard, le show se termine avec un morceau à la rage exaltante résumant très bien pourquoi on aime la musique d’Olivia Rodrigo. Et une pluie de confettis. « Merci beaucoup », crie-t-elle une dernière fois.

On a aussi envie de la remercier de nous avoir fait revivre notre adolescence le temps d’une soirée avec ce moment de communion et, surtout, de nous avoir rappelé qu’il n’y a pas d’âge pour l’écouter. Avec une maîtrise parfaite de la scène et une scénographie mémorable, le phénomène de la génération Z s’est bel et bien transformé en phénomène pop tout court.

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